C’est un homme blessé qui décroche son téléphone. Blessé à son dos, qui le prive de faire son métier et de s’adonner à sa passion, mais surtout à son âme. Parce que son interview accordée à Blick a donné l’impression que Yannick Herren avait triché. Qu’il avait caché à ses employeurs, en particulier à Fribourg Gottéron, l’état de son outil de travail principal: son corps.
Or, s’il y a une valeur chère aux yeux du Haut-Valaisan, c’est l’honnêteté. Ce qu’il voulait dire, c’est qu’il n'a pas pour habitude de se plaindre, et non qu’il se soignait dans le dos de son club, en cachette. Loin de là. «Je n’ai rien dissimulé, insiste l’ancien joueur de Lausanne, Fribourg et Lugano, notamment. La preuve, c’est que j’ai toujours été l’un des meilleurs à tous les tests physiques, dans tous les clubs par lesquels je suis passé. Et il n’y a jamais eu aucun souci lors des visites médicales. Tant à Lausanne qu’à Fribourg ou Lugano.»
La faute à sa posture
Le divorce à l’amiable avec Fribourg Gottéron, club avec lequel il était sous contrat jusqu’en 2023? Il ne trouve pas son origine dans les soucis de dos de l’ancien international, explique Yannick Herren: «J’étais en très bonne forme lorsque je jouais à Lausanne jusqu’en 2020, et c'était pareil à Gottéron.»
Après une «bonne» première saison sur les bords de la Sarine, sa cote a descendu en flèche. Au point d'être persona non grata et d'aller voir sur les rives du lac de Lugano, là où il fait toujours beau, si le courant allait davantage dans son sens.
Mais l’auteur de 174 points dans l’élite du hockey suisse a alors doublement joué de malchance: en plus d’une fracture à un poignet lors d’un match Lugano-Lausanne, son dos s’est mis à sérieusement coincer. La faute à ce satané deuxième disque intervertébral, une zone délicate chez les hockeyeurs. «Ma posture sur la glace l’a endommagé au fil du temps, et ce n’était plus supportable», explique Yannick Herren.
Alors que son cœur voulait continuer, à coup de cachets et d’infiltrations de cortisone, sa tête lui a dit d’appuyer sur pause. L’attaquant a décidé d’abandonner ses recherches en vue d’un contrat pour la saison en cours afin de se consacrer à une autre priorité: réparer son corps. Yannick Herren concilie une école de commerce avec son traitement, en partie à l’étranger.
«Tous les joueurs ont mal quelque part»
Reste une question: pourquoi les professionnels de la santé qui entourent les joueurs tout au long de la saison n’ont-ils pas eux-mêmes réagi? Pourquoi ont-ils validé le fait de conditionner son métier à une prise régulière de médicaments? Le Valaisan rigole. «Oh, vous savez, presque tous les joueurs ont mal quelque part. Déjà à Lausanne, je prenais des antidouleurs, pas forcément toujours pour mon dos, d’ailleurs…»
À bientôt 32 ans, l’ailier refuse de parler de reconversion. Il est ressorti plus fort de cette épreuve, délicate mentalement, où un club qui avait beaucoup misé sur lui ne voulait plus de ses services. Depuis le mois d’août, où nous lui avions rendu visite au fitness, Yannick Herren y croit. Il n’a pas changé de disque, il soigne simplement celui qui l’a privé de vivre pleinement son rêve de hockeyeur durant sept ans. Momentanément?
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Lausanne HC | 31 | 12 | 59 | |
2 | ZSC Lions | 28 | 31 | 58 | |
3 | HC Davos | 32 | 25 | 58 | |
4 | SC Berne | 31 | 18 | 55 | |
5 | EHC Kloten | 32 | -1 | 54 | |
6 | EV Zoug | 30 | 20 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 30 | 4 | 44 | |
8 | EHC Bienne | 30 | 2 | 42 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 32 | -11 | 42 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 31 | -18 | 41 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 31 | -12 | 39 | |
12 | Genève-Servette HC | 28 | -3 | 36 | |
13 | HC Lugano | 30 | -23 | 36 | |
14 | HC Ajoie | 30 | -44 | 26 |