Straubing écrit l’histoire. En moins de 88 heures, les Tigers auront disputé cinq matches sur la glace mythique de Davos, un défi herculéen qui culminera avec leur première finale de la Coupe Spengler.
Dans les couloirs de la patinoire de Davos, l'entraîneur de Straubing revient sur la performance de ses joueurs, eux qui viennent de sortir successivement Pardubice et le Team Canada. L'équipe allemande atteint ainsi la finale de la Coupe Spengler pour sa première participation. Mais ce n'est pas là le plus grand exploit. Lorsque les Tigers pénétreront sur la glace pour le duel face à Fribourg Gottéron, ils entameront leur cinquième match en... 88 heures. Moins de quatre jours complets.
Le sourire de Willy Vögtlin
À quelques pas des interviews, un homme tend une oreille attentive: Willy Vögtlin. Le «Mr Calendrier» de la National League est également derrière la formule qui a forcé Straubing à ce programme démentiel. Alors forcément, il est curieux de savoir à quel point Tom Pokel décide de le thématiser. Il n'en parlera qu'un minimum pour le plus grand bonheur de l'officiel de la Fédération suisse, tout sourire.
Et pourtant, le technicien américain à l'allemand impeccable aurait de quoi grincer: «Est-ce que nous allons payer tous ces efforts à notre retour en championnat? Possible. Mais ce n'est pas le plus important. Nous sommes ici pour gagner.» Ce n'est d'ailleurs pas comme si le jeu proposé par son équipe n'était pas énergivore. Les Allemands ont souffert d'un déficit de talent à chacun de leurs matches de cette compétition. «Mais nous compensons par une envie de tous les instants», apprécie Justin Braun, vétéran des Tigers.
L'Américain aux 961 matches de NHL play-off compris n'a jamais vécu un tel enchaînement au cours de sa longue et riche carrière. «Franchement? C'est de la folie. Cinq matches en cinq jours, c'est du jamais vu.» On lui fait remarquer que cinq jours, c'est théorique mais qu'en réalité le nombre d'heures entre le début du premier match et la finale est de 88 heures. Il rigole: «Je préfère ne pas y penser.»
Straubing «n'a pas fini»
Les jambes deviennent-elles tout de même lourdes? Tant Justin Braun que Josh Samanski ne peuvent le nier. Le second nommé concède pourtant 15 ans à son coéquipier âgé de 37 ans. Mais les deux hommes encaissent la même charge de travail. «Quand tu te réveilles, c'est un peu compliqué, admet le jeune attaquant buteur contre le Team Canada. Mais à mesure que la journée avance, tu te mets dans le rythme.» La finale ayant lieu à 12h10, il n'aura qu'un temps limité pour effectuer sa montée en puissance. «On est des athlètes professionnels et notre coaching staff nous prépare très bien.»
Dans la bouche de Tom Pokel, un mot revient souvent: underdog. L'outsider donc. L'étiquette de favori, il a décidé de la rejeter, peu importe le nom de l'adversaire issu de l'autre demi-finale entre Davos et Fribourg. «Si l'on veut voir le positif, ils auront moins de temps pour récupérer après leur qualification, tandis que nous aurons notre soirée de libre», précise le technicien. Josh Samanski va essayer de regarder le match. «Mais couché devant la télévision et non à la patinoire, pouffe-t-il. Ce sera important de penser à la régénération.»
Au moment de partir, Tom Pokel se retourne et lance encore un: «On n'a pas encore terminé. On n'a encore rien fait. Ce n'est que le début.» Fribourg Gottéron est prévenu.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 39 | 21 | 75 | |
2 | EV Zoug | 40 | 32 | 71 | |
3 | ZSC Lions | 36 | 34 | 70 | |
4 | SC Berne | 40 | 16 | 68 | |
5 | HC Davos | 39 | 19 | 66 | |
6 | EHC Kloten | 41 | -9 | 65 | |
7 | HC Fribourg-Gottéron | 40 | -1 | 61 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 40 | -6 | 56 | |
9 | EHC Bienne | 39 | -1 | 55 | |
10 | SCL Tigers | 40 | 0 | 54 | |
11 | Genève-Servette HC | 38 | -7 | 50 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 39 | -21 | 50 | |
13 | HC Lugano | 38 | -26 | 45 | |
14 | HC Ajoie | 39 | -51 | 36 |