Le meilleur entraîneur
Grégory Beaud: «21 matches, 44 points et une moyenne de 2,1 points par match. C’est un calcul un peu trop simpliste, mais si Fribourg Gottéron avait été entraîné par Lars Leuenberger depuis septembre, les Dragons auraient terminé la saison régulière avec 109 points, soit 12 de plus que Lausanne, leader. Avec le Saint-Gallois, le club de la BCF Arena est revenu de nulle part pour se qualifier directement pour les play-off. Impressionnant. Lars Leuenberger a permis à Fribourg d’effacer quelques mois de navigation à vue et a par la même occasion permis une transition aisée avec Roger Rönnberg, son futur boss. En plus de rattraper le temps perdu, «LL» a fait gagner du temps à son organisation. La victoire durant la Coupe Spengler a été la cerise sur le gâteau.»
Matthias Davet: «Avec plein de changements dans son effectif et la perte de son gardien titulaire, le Lausanne HC finaliste sortant devait, sur le papier, avoir toutes les peines du monde à s’améliorer. Et pourtant, Geoff Ward trouve toujours le moyen de rendre meilleurs ses joueurs en leur attribuant un rôle précis. Sans jamais déroger à sa philosophie, le Canadien a réalisé une saison parfaite avec les Vaudois. Avec son calme olympien, il a permis au LHC de terminer pour la première fois de son histoire en tête de la National League à la fin de la saison régulière et, pour ça, il faut lui tirer un grand coup de chapeau. Ne reste «plus qu’à» confirmer en play-off.»
Le meilleur joueur
Grégory Beaud: «L’ère Teemu Hartikainen à Genève est terminée. Et c’est peu dire qu’il va manquer à quiconque a un tant soit peu de goût. Le colosse finlandais a planté 25 buts en 42 matches soit 0,59 par rencontre. Personne n’a fait aussi bien en National League. Mais plus que sa production hallucinante, le No 71 du GSHC a dégagé une impression de puissance hors du commun. Comme lors de sa première saison en Suisse qui avait permis aux Aigles de gagner le titre national. À vrai dire, terminer 12e avec lui, Sakari Manninen et Markus Granlund qui carburent à plein régime est incompréhensible et tout simplement intolérable.»
Matthias Davet: «En début de saison, les espoirs étaient grands du côté d’Ajoie pour enfin quitter la place de lanterne rouge qui lui colle à la peau depuis sa montée dans l’élite. Les engagements des deux meilleurs compteurs du championnat finlandais, Oula Palve et Jerry Turkulainen, y étaient pour beaucoup. Le troisième larron, Julius Nättinen, était éclipsé. Et pourtant, c’est lui qui, à la fin de la saison, a porté le maillot du Top Scorer dans le Jura (en partie dû à la grave blessure de Turkulainen). Mais l’ancien joueur de HIFK ne s’est pas laissé abattre et termine deuxième meilleur compteur du championnat, derrière Austin Czarnik.»
Le meilleur gardien
Grégory Beaud: «Kevin Pasche, qui d’autre? Oui Stéphane Charlin mérite également. Mais le jeune gardien du Lausanne HC a mené son équipe à la première place de la saison régulière avec des prestations de très grande qualité de septembre à février. C’est sa constance extraordinaire à haut niveau qui a fait de lui le meilleur gardien de la saison régulière. Et lorsque l’on pense au fait qu’il n’était pas loin d’égaler le record de blanchissage du légendaire Leonardo Genoni, on se rend encore plus compte de la qualité de ses prestations. Il y avait des doutes autour de lui avant la saison et il les a balayés les uns après les autres. Chapeau.»
Matthias Davet: «Sur une autre planète. Il n’y a pas vraiment d’autres termes pour décrire le niveau de Stéphane Charlin cette saison. Le portier genevois de Langnau est, malgré sa blessure il y a un mois, l’une des principales raisons qui font que Langnau a fini 8e. 1,8 but encaissé par match et 94,60% d’arrêts. Un monde devant Kevin Pasche (92,58%). Il n’y a plus qu’à espérer pour lui désormais que les Emmentalois se qualifient pour les play-off et qu’il puisse les vivre, avant de filer du côté de Genève, son club formateur avec qui il a signé un contrat de trois ans.»
Le coup de cœur
Grégory Beaud: «En un été on va donc perdre Teemu Hartikainen et Andres Ambuehl. Je ne suis pas sûr que nous soyons prêts à ce qui va nous arriver. Au terme de la saison, la légende davosienne va donc passer le témoin à la relève après un dernier tour d’honneur. Les fans du HC Ajoie ne s’y sont donc pas trompés et lui ont réservé un joli hommage au lendemain de l’annonce de sa retraite. Une banderole et des chants qui ont même ému le Grison. Sera-t-il présent au Danemark pour un dernier Mondial? Cela serait la moindre des choses.»
Matthias Davet: «Dans l’imaginaire collectif, le hockey est un sport de bonhommes. Alors, lorsque le 31 octobre au soir, Killian Mottet se confie à moi sur sa disette offensive, gorge nouée et larmes au bord des yeux, cela me touche. Que l’attaquant de Fribourg Gottéron ose parler de ses problèmes de santé mentale sans se cacher est impressionnant. Sur la glace, les ennuis du Dragon ne sont toujours pas résolus, lui qui, entre blessure et place de 13e attaquant, n’a que peu joué dernièrement. Seul point positif de sa saison: il a finalement pu inscrire un but en National League un mois après notre entretien.»
Le moment le plus fou
Grégory Beaud: «Cela paraît futile aujourd’hui après l’élimination de Genève-Servette. Mais jeudi dernier, les 6000 et quelques spectateurs des Vernets ont vécu un moment incroyable face à Lugano. Alors que le GSHC était dos au mur, les Grenat ont renversé une rencontre bien mal embarquée en six minutes pour faire passer le score de 1-2 à 3-2 avec la complicité des Tessinois qui ont été contraints de sortir ile gardien à 2-2. Le silence au moment où Markus Granlund allume la cage vide m’a marqué. Voir toute une patinoire retenir son souffle a quelque chose de particulier. Ce moment était fou et je suis content d’avoir pu le vivre.»
Matthias Davet: «Cinq mois plus tard et on ne sait toujours pas ce qu’il s’est passé dans la tête de Reto Berra, ce vendredi 4 octobre à Berne. Alors que Fribourg prenait l’eau dans la capitale et après un cinquième but encaissé, le dernier rempart a brisé sa canne de rage contre son but et est retourné sur son banc, seul comme un grand. En d’autres mots: il a abandonné ses coéquipiers. Le lendemain et comme si de rien n’était, le No 20 était de retour devant ses filets. À ce moment, il était clair que si les dirigeants fribourgeois n’agissaient pas rapidement, les Dragons allaient droit dans le mur. En engageant Lars Leuenberger, ils ont toutefois sauvé leur saison.»
Le flop
Grégory Beaud: «Michael Spacek. Comment diable Genève-Servette peut-il avoir engagé l’attaquant tchèque qui a débarqué aux Vernets avec une réputation qui n’était plus à faire? Joueur talentueux, il est aussi doué qu’ingérable. Et Jan Cadieux a peiné à en faire façon lors de son bref passage aux Vernets. Parti sur la pointe des pieds, Michael Spacek était un gros risque pris par le directeur sportif Marc Gautschi. Il s’est sévèrement brûlé les doigts.»
Matthias Davet: «L’année où Genève a été décroché son titre de National League, il a pu compter sur un impressionnant duo de gardiens avec Robert Mayer et Gauthier Descloux. Depuis, la situation est bien plus compliquée dans la cage genevoise. Cette saison encore, les derniers remparts du GSHC ont déçu et ce n’est pas l’arrivée d’Antti Raanta qui a redressé la barre. Si plein de choses n’allaient pas aux Vernets cette année, les gardiens n’ont en tout cas pas contrebalancé tout cela. À voir si l’arrivée de Stéphane Charlin va changer la donne ou si le mal est plus profond chez les Grenat.»
La déception
Grégory Beaud: «Le HC Bienne de Martin Filander. Tout au long de la saison, les Seelandais ont fait partie des pires équipes de la Ligue si l’on en croit les statistiques avancées. Ce n’est donc que justice de les voir passer par la fenêtre lors de la dernière soirée de championnat. Ce HCB ne méritait pas mieux. Et pour sa première saison en poste, le coach suédois n’a jamais convaincu. Il a des circonstances atténuantes à faire valoir comme les blessures à long terme de Gaëtan Haas et Viktor Lööv notamment. Mais Martin Filander sera attendu au tournant la saison prochaine.»
Matthias Davet: «Oula Palve version 2024/25 reste une énigme. Comme mentionné plus haut, son arrivée dans le Jura était synonyme d’espoirs pour une équipe d’Ajoie qui voulait enfin quitter la 14e place de National League. Pourtant, le meilleur compteur en Finlande la saison dernière n’a jamais trouvé ses marques sous nos latitudes – peut-être dû à une blessure qui a tronqué sa préparation. Après plusieurs matches décevants avec le HCA, il a été prêté à Genève. Sauf que l’air au bout du Léman ne lui a pas fait le bien espéré. Pas certain que l’option dans son contrat soit levée pour l’année prochaine par Julien Vauclair.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 52 | 25 | 97 | |
2 | ZSC Lions | 52 | 35 | 93 | |
3 | SC Berne | 52 | 26 | 91 | |
4 | EV Zoug | 52 | 37 | 88 | |
5 | HC Davos | 52 | 18 | 86 | |
6 | HC Fribourg-Gottéron | 52 | 4 | 83 | |
7 | EHC Kloten | 52 | -15 | 79 | |
8 | SCL Tigers | 52 | 7 | 75 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 52 | -13 | 73 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 52 | -12 | 73 | |
11 | EHC Bienne | 52 | -3 | 71 | |
12 | Genève-Servette HC | 52 | -12 | 71 | |
13 | HC Lugano | 52 | -23 | 66 | |
14 | HC Ajoie | 52 | -74 | 46 |