Julien*, son frère Benoît* et deux amis se sont rendus mercredi soir à Berne pour le match No 7 du quart de finale entre le SCB et leur club de Fribourg-Gottéron. «Nous étions déjà allés aux actes 1, 3 et 5, nous précise le premier nommé. Et tout s'était très bien déroulé, même après la victoire de Fribourg lors de la toute première rencontre.»
Après la victoire de Gottéron face à Berne, les supporters des Dragons ont fêté dans le parcage qui leur était réservé. «On a bien vu que des agents de la sécurité devaient retenir des gens masqués dès la fin du match, précise Julien. Mais on a fêté la qualification et l'ambiance était vraiment bonne.»
«Ils nous ont chopés»
Au moment de quitter la PostFinance Arena, les quatre amis doivent retourner vers leur voiture. «Notre seule erreur, c'est d'avoir conservé une écharpe de Fribourg à la main au lieu de la cacher, admet Julien. Ce n'était pas très malin de notre part.» Mais cet oubli ne justifie rien des minutes d'angoisse qu'ils ont vécu par la suite. «Nous nous sommes retrouvés devant 30 Bernois cagoulés et... ils nous ont chopés.»
Coline* a vécu beaucoup de matches. «Je vais partout voir Fribourg Gottéron et je sais me comporter, raconte cette supportrice de 22 ans. Tu sais qu'en allant à l'extérieur, il ne faut pas trop faire de vagues et rester discret.» Hormis une casquette de Fribourg Gottéron confisquée par la sécurité, elle n'avait rien de spécial à son entrée dans la patinoire.
Durant la rencontre gagnée par Berne — c'était lors de l'acte V —, elle avoue avoir eu très peur. «Un homme de 50 ans qui pourrait avoir l'âge de mon père m'a dit que si Fribourg gagnait, je ne sortais pas de la patinoire sur mes deux jambes, c'est quand même fou d'en arriver là pour un match de hockey sur glace.» La supportrice avait fait plus de trois heures de route pour venir à Berne. Un sacrifice qu'elle a refusé de faire une nouvelle fois pour l'acte VII. «Lorsque je vois de la manière dont c'est déroulée cette soirée, je n'avais plus envie de vivre pareille mésaventure.»
Et Coline de préciser: «J'ai croisé des fans de Berne à Fribourg et nous avions même passé un moment sympa. Je n'ai aucun problème à ce que des supporters adverses viennent voir des matches à Fribourg. Cela fait même partie du jeu. Mais parmi les Fribourgeois autour de moi à Berne, tout le monde était presque soulagé de voir le SCB gagner pour ne pas avoir d'ennuis à la fin. C'est tout de même un comble.»
* Nom connu de la rédaction
Coline* a vécu beaucoup de matches. «Je vais partout voir Fribourg Gottéron et je sais me comporter, raconte cette supportrice de 22 ans. Tu sais qu'en allant à l'extérieur, il ne faut pas trop faire de vagues et rester discret.» Hormis une casquette de Fribourg Gottéron confisquée par la sécurité, elle n'avait rien de spécial à son entrée dans la patinoire.
Durant la rencontre gagnée par Berne — c'était lors de l'acte V —, elle avoue avoir eu très peur. «Un homme de 50 ans qui pourrait avoir l'âge de mon père m'a dit que si Fribourg gagnait, je ne sortais pas de la patinoire sur mes deux jambes, c'est quand même fou d'en arriver là pour un match de hockey sur glace.» La supportrice avait fait plus de trois heures de route pour venir à Berne. Un sacrifice qu'elle a refusé de faire une nouvelle fois pour l'acte VII. «Lorsque je vois de la manière dont c'est déroulée cette soirée, je n'avais plus envie de vivre pareille mésaventure.»
Et Coline de préciser: «J'ai croisé des fans de Berne à Fribourg et nous avions même passé un moment sympa. Je n'ai aucun problème à ce que des supporters adverses viennent voir des matches à Fribourg. Cela fait même partie du jeu. Mais parmi les Fribourgeois autour de moi à Berne, tout le monde était presque soulagé de voir le SCB gagner pour ne pas avoir d'ennuis à la fin. C'est tout de même un comble.»
* Nom connu de la rédaction
Julien et ses deux amis ont pu s'en sortir sans trop de dégâts. «J'ai pu me débattre alors que j'en avais trois sur le dos, relate-t-il, la voix chancelante. À un moment, j'ai pu mettre une droite à l'un des gars qui est tombé à la renverse. Je n'en suis pas bien fier, mais c'était ça ou...» Ou il lui arrivait la même chose qu'à Benoît, son frère. «Ils l'ont trainé au sol, il est râpé de partout, c'est vraiment dégueulasse ce qu'il lui est arrivé.» Ce jeudi matin, l'infortuné est allé à l'hôpital pour faire des contrôles. «Moi ça va, mais un de mes amis est vraiment choqué par ce qui nous est arrivé, précise Julien. Je ne sais pas si on le reverra de sitôt à un match.»
Croche-pieds de supporters «lambdas»
Après avoir pu se regrouper et se mettre à l'abri derrière la police, le petit groupe pensait pouvoir terminer la soirée plus ou moins tranquillement. «Mon frère avait des blessures, mais pour les autres, c'étaient surtout des lunettes cassées et un téléphone fracassé. Les autres sont déjà allés porter plainte et moi, j'irai en fin de journée.»
Mais la mésaventure de Julien, Benoît et de leurs amis ne s'est pas arrêtée face à ce groupe de trente. «Au moment d'arriver enfin à la voiture, il y avait une quinzaine d'individus qui sont sortis de nulle part et qui ciblaient toutes les voitures avec des plaques fribourgeoises. Ils frappaient également les gens parlant français... Je suis sûr que dans le lot, des fans du SCB ont dû prendre des coups. Nous avons sauté dans notre voiture et ils ont essayé d'arracher la portière. Les gens garés à côté de nous ont eu la même mésaventure. Ils étaient plus âgés. C'était vraiment terrible de voir cette haine déferler de cette manière.»
Roué de coups, Julien garde une image forte en tête: «Que des gens violents nous attendent, c'est une chose. Mais lorsque nous tentions de nous échapper, des supporters lambdas du SCB nous mettaient des balayettes pour essayer de nous faire tomber afin que l'on ne puisse pas s'enfuir. Cela fait longtemps que je vais au match et il ne m'était jamais rien arrivé de tel.»
Plaintes déposées
Lucas, sa copine et son beau-père étaient également présents au match et le petit groupe a vécu plus ou moins la même chose. «Des individus cagoulés nous ont arrêtés. Mon beau-père a pris un poing au visage et s'est rendu au poste de police pour porter plainte, détaille-t-il. Il va aussi aller chez le médecin pour faire des contrôles.» Sans les connaître, Lucas et sa famille était visiblement au même endroit que le groupe de Julien. «J'ai vu un supporter fribourgeois se faire jeter au sol et tabasser par trois ultras bernois. Je suis choqué de tout ce que j'ai vu. Je me demande vraiment ce qui a été mis en place pour éviter que des supporters n'appartenant pas au mouvement ultra soient pris à partie de la sorte.»
Si la police bernoise précise que la soirée s'est déroulée «sans incident notable» et que la situation a été «en tout temps sous contrôle», la police cantonale fribourgeoise confirme pourtant au minimum deux dépôts de plainte auprès d'elle. «D'autres peuvent avoir été déposées dans un autre canton ou le seront ces prochains jours», nous précise-t-on du côté du service de communication.
Contacté, le CP Berne précise qu’il n’y a pas eu de problèmes dans sa patinoire ni même dans les environs proches. Le club de la capitale dit condamner avec la plus grande fermeté tout agissement répréhensible et espère que les éventuels fautifs seront punis. Mais du côté de la PostFinance Arena, on précise que les parkings sont du domaine public et non de la responsabilité du service de sécurité du club.
* Noms connus de la rédaction.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 52 | 25 | 97 | |
2 | ZSC Lions | 52 | 35 | 93 | |
3 | SC Berne | 52 | 26 | 91 | |
4 | EV Zoug | 52 | 37 | 88 | |
5 | HC Davos | 52 | 18 | 86 | |
6 | HC Fribourg-Gottéron | 52 | 4 | 83 | |
7 | EHC Kloten | 52 | -15 | 79 | |
8 | SCL Tigers | 52 | 7 | 75 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 52 | -13 | 73 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 52 | -12 | 73 | |
11 | EHC Bienne | 52 | -3 | 71 | |
12 | Genève-Servette HC | 52 | -12 | 71 | |
13 | HC Lugano | 52 | -23 | 66 | |
14 | HC Ajoie | 52 | -74 | 46 |