«De quoi tu veux bien me parler? Je n'ai pas joué (rires).» Mardi à Zurich, Antti Raanta était surpris d'être appelé en zone mixte pour une interview. Comme si la seule présence du gardien finlandais ne suffisait pas à justifier l'envie de lui parler. Le natif de Rauma est pourtant un rempart qui en impose par son parcours avec plus de 300 matches de NHL et plus d'une décennie en Amérique du Nord, là où les portiers se prennent et se jettent comme une canne brisée.
Mais Antti Raanta, lui, n'est jamais revenu jouer en Europe entre 2013 et aujourd'hui. Depuis qu'il a mis ses grandes jambières dans l'avion en direction de Chicago, le Nordique n'est pas revenu sur ses pas. Alors forcément, la décision de signer avec un club européen, Genève, n'est pas allée de soi. «C'est la fin d'une longue période, mais je le vois également comme le début de quelque chose d'autre», remarque-t-il.
C'est depuis son pays qu'il a attendu durant tout l'été afin de savoir s'il allait décrocher un nouveau contrat en NHL après trois saisons passées au sein de l'organisation des Carolina Hurricanes. «C'était long, rigole-t-il. C'était surtout l'incertitude qui n'était pas forcément simple. Le fait de ne pas savoir si une bonne offre allait venir ou non.» En NHL, la période des agents libres est très codifiée et débute le 1er juillet. «Les jours sont passés et aucune organisation n'a montré de l'intérêt, précise-t-il. Il y avait des ouvertures, mais rien qui me convenait.»
Âgé de 35 ans, il ne se faisait plus d'illusion. Si rien ne venait rapidement, autant tourner la page. «J'ai deux enfants de quatre et sept ans, nous a-t-il précisé. À un moment de ta vie, tu te dis qu'il y a peut-être d'autres choses qui sont importantes. En NHL, tu passes beaucoup de temps sur la route et loin des tiens. Je suis convaincu que le hockey en Suisse peut m'apporter beaucoup de bonnes choses.»
Connexion finlandaise
Le coup de fil de Marc Gautschi, directeur sportif des Aigles, est donc tombé à point nommé. «Je dois bien dire que j'ai trouvé cette situation un peu stressante, poursuit-il. La saison commence et tu as peur de te retrouver laissé pour compte. Lorsque Genève m'a contacté, j'étais très content. Surtout que la connexion finlandaise y est très forte. Cela fait du bien d'arriver dans un vestiaire et de pouvoir parler un peu finnois avec certains gars.»
Au cours de sa carrière, il a croisé Josh Jooris à New York ainsi que Teemu Hartikainen et Sami Vatanen en équipe nationale juniors. Se souvient-il de ces matches avec ses coéquipiers? «Honnêtement? Non (rires). Mais la Finlande est un petit pays. Dans le monde du hockey, tout le monde connaît tout le monde. En arrivant à Genève, j'ai tout de suite pu me rapprocher d'eux. Et Sami, je le connais de la NHL. Nous nous sommes croisés bien quelques fois.»
Les Finlandais de l'équipe lui ont déjà fait découvrir «downtown» comme, il le dit. «Tu as l'impression que c'est seulement comme ça sur les cartes postales, pas en vrai, rigole-t-il. Mais c'était pourtant magnifique. J'ai eu énormément de plaisir à découvrir un peu Genève. Et surtout, je me réjouis de pouvoir en voir davantage afin de montrer de jolis endroits à ma famille.» Pour l'heure, Antti Raanta est tout seul au bout du Léman. «Il y a plusieurs choses à gérer pour les enfants, notamment avec l'école, précise-t-il. J'espère que tout le monde sera là d'ici deux à trois semaines peut-être.»
Déjà présent mardi à Genève
Mardi, Antti Raanta était déjà sur la feuille de match à Zurich en qualité de remplaçant de Robert Mayer. «Comme Markus Granlund n'était pas présent, j'ai pu utiliser la sixième place d'étranger, détaille-t-il. C'était cool de pouvoir prendre l'atmosphère de l'équipe. Faire le voyage avec eux. Je n'ai pas forcément demandé à être remplaçant, vu que je venais à peine d'arriver. Mais j'ai dit que si l'équipe avait besoin de moi, je serais disponible sans souci.»
Cela a pu lui permettre de voir également où il mettait les patins. «En étant aussi proche de la glace, tu vois tout plein de petites choses. Et rien que pour l'atmosphère, c'est vraiment une cool expérience. Cela sera peut-être utile pour mon premier match en tant que titulaire.» Sera-t-il sur la glace dès ce samedi à Bienne pour un duel face à un autre gardien finlandais, Harri Säteri? «Pour l'heure, je ne sais pas, avoue-t-il. Je me tiens prêt.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | ZSC Lions | 19 | 19 | 40 | |
2 | HC Davos | 21 | 21 | 40 | |
3 | Lausanne HC | 21 | 8 | 40 | |
4 | SC Berne | 22 | 15 | 36 | |
5 | EV Zoug | 22 | 17 | 36 | |
6 | EHC Kloten | 21 | 2 | 33 | |
7 | EHC Bienne | 21 | 0 | 32 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 22 | -7 | 31 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 21 | -9 | 27 | |
10 | SCL Tigers | 19 | -3 | 25 | |
11 | HC Lugano | 19 | -13 | 25 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 19 | -12 | 24 | |
13 | Genève-Servette HC | 17 | -3 | 22 | |
14 | HC Ajoie | 20 | -35 | 15 |