«Quand tu as 10 ou 11 ans et que tu es le fils de Paul-André Cadieux, tout le monde t'apprécie pendant une bonne partie de l'année. Et quand Fribourg Gottéron perdait en finale, j'étais le fils de l'incapable.» Lors d'un épisode de Cold Facts consacré à lui, Jan Cadieux nous avait fait cette confidence. Les défaites en finale, il sait ce que c'est. Il y a eu 1991, 1992 et 1993 lorsque son père était à la barre des Dragons. Il y a eu 2008, 2010 et 2013 en tant que joueur. Et puis 2021 comme coach assistant.
À chaque fois, l'ancien attaquant avait vu une autre équipe que la sienne soulever le trophée de champion. Tout juste pouvait-il se consoler en se disant qu'il avait remporté le titre national en 2003 avec Il grande Lugano. Il n'avait toutefois pas disputé la finale gagnée face au HC Davos.
Alors forcément, cette victoire a un goût spécial pour lui. Spécial aussi, car elle représente le sacre d'un jusqu'au-boutiste. «Lorsque nous avons commencé l'entraînement estival, il nous a dit qu'on allait aller au bout. Qu'il en était convaincu.» La confidence provient d'un joueur grenat. Oui, Jan Cadieux en était convaincu. Il y avait quelque chose de spécial dans cette équipe.
«On est en mission»
Et tout au long de la saison, il n'a cessé de rabâcher que l'échec de 2022 devait servir les ambitions de cette formation bardée de joueurs à la fois talentueux et expérimentés. «Nous sommes en mission», tel était son credo. La combinaison parfaite. Encore fallait-il trouver les bons mots pour que tout ce petit monde tire à la même corde. Face aux doutes du début de saison, il contrait: «Chacun doit adhérer à cette mission si nous voulons atteindre nos objectifs. De mon côté, cela passera par de l’honnêteté avec les joueurs afin d’être juste avec eux. C’est ainsi qu’ils accepteront mieux les décisions. Mener ce groupe au succès est un magnifique défi pour moi et pour m’aider à être encore meilleur.»
Et meilleur, Jan Cadieux semble l'avoir été a force de travailler tant et plus. «Au début, je criais beaucoup plus et j'étais plus dur, confiait-il avant les play-off. Mais j'essaie, là aussi, de prendre du recul et d'apporter davantage de calme et de sérénité sur le banc. S'il faut élever la voix durant une pause ou même pendant le match, ce n'est pas un souci. Mais j'essaie de mieux canaliser mes énergies.»
Contrat bientôt terminé
En deux saisons passées sur le banc, la métamorphose de Jan Cadieux a quelque chose de saisissant. Réticent à parler au micro lors des interviews d'après-match malgré une capacité d'analyse au-dessus de la moyenne, il a petit à petit pris ses aises. C'est comme s'il se sentait toujours plus légitime d'incarner cette position à mesure que le GSHC gagnait des matches. Pourtant, après la victoire face à Zoug, il a confié s'être presque excusé au moment d'éliminer Dan Tangnes, le coach à succès du EVZ.
Aujourd'hui, Jan Cadieux rejoint le Norvégien dans le cercle des entraîneurs sacrés champions de Suisse. À 43 ans, il y a fort à parier qu'il sera encore sur le banc des Aigles la saison prochaine malgré le fait que son contrat se termine au terme de la saison en cours. Mais ce dossier semble être le moins épineux sur la table de Marc Gautschi au moment de penser à la défense de ce titre, le premier de l'histoire de Genève-Servette et le premier d'un entraîneur nommé Cadieux.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 23 | 25 | 46 | |
2 | ZSC Lions | 21 | 22 | 43 | |
3 | Lausanne HC | 22 | 9 | 42 | |
4 | SC Berne | 24 | 13 | 39 | |
5 | EHC Kloten | 23 | 4 | 38 | |
6 | EV Zoug | 23 | 18 | 38 | |
7 | EHC Bienne | 23 | -2 | 34 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 23 | -8 | 31 | |
9 | HC Lugano | 21 | -15 | 28 | |
10 | HC Fribourg-Gottéron | 23 | -12 | 28 | |
11 | HC Ambri-Piotta | 21 | -12 | 27 | |
12 | SCL Tigers | 20 | -4 | 26 | |
13 | Genève-Servette HC | 19 | -3 | 24 | |
14 | HC Ajoie | 22 | -35 | 18 |