«Ca te dérange si je m'assieds?» Avant de parler de son été, Michael Raffl ressent le besoin de se reposer. Il faut dire que le match de mardi face à Liberec vient à peine de se terminer. Difficile de lui refuser cette faveur. L'Autrichien du Lausanne HC est en plein cœur de sa préparation avec les Lions, quelques mois seulement après la défaite lors de l'acte VII de la finale face à Zurich.
Une déception qui est toujours présente dans la tête du joueur aux 629 matches de NHL. «Tu apprends à vivre avec, concède-t-il. Je ne peux pas dire que j'ai oublié ou que je suis passé à autre chose. Ce ne serait pas vrai.» Champion d'Autriche en 2006 alors qu'il ne jouait quasi pas, l'ailier a pesé de tout son poids sur les derniers play-off. Si bien que Davos, Fribourg et Zurich n'ont jamais vraiment trouvé de solution face à lui. C'est la fatigue qui s'en est finalement chargée. Avec peine.
«J'ai cru devoir tout arrêter»
Et dire que Michael Raffl n'avait commencé sa saison qu'en janvier dernier. En 2023, à pareille époque, il disputait un match face à Liberec. Une déchirure du ménisque a ponctué cette rencontre. Mardi, c'est face à cette même équipe qu'il a patiné. Malgré la défaite, cette rencontre s'est mieux terminée puisqu'il a fini sur ses deux jambes. Il se tape la tête lorsqu'il en parle comme pour toucher du bois: «C'est simple, ce jour-là j'aurais pu mettre un terme à ma carrière. On me l'a clairement fait comprendre lorsque j'ai dû me soumettre à une opération. Surtout à mon âge (ndlr: 34 ans).»
C'est donc avec cette crainte d'avoir disputé son dernier match en carrière qu'il a bossé dur pour revenir au jeu. «Comme un animal, selon Michel Raffl lui-même. Je ne suis pas resté sur mon canapé pendant six mois à attendre que mon genou soit à nouveau apte. C'était un immense travail de tous les instants. J'ai toujours pris ce genre d'épreuve dans ma carrière comme autant de pierres sur mon chemin. Soit tu t'arrêtes, soit tu trouves un moyen d'avancer quand même. Je savais, à ce moment, que si je revenais de tout ça, j'en serais plus fort.»
«Regarde, j'ai les frissons»
Et comment! Depuis son retour aux affaires en janvier de cette année, Michael Raffl est monté en puissance pour atteindre un pic de forme pile au moment des play-off. Là où le Lausanne HC avait le plus besoin de lui. «J'ai pris un plaisir fou à participer à cette aventure de l'intérieur, lance-t-il. avec les gars, on a vraiment vécu quelque chose de spécial. Il suffit de se souvenir de l'ambiance dans la patinoire et dans la ville... Regarde, j'ai les frissons sur le bras lorsque je t'en parle.» Il s'arrête un moment histoire de bien peser ses mots. «Je pense que c'était l'un des moments les plus spéciaux de ma carrière.»
Spécial à un «détail» près. Un acte VII perdu à Zurich qui a laissé des montagnes de cailloux sur le chemin de Michael Raffl. «Nous avons pris deux semaines de vacances après cette finale, précise-t-il. Honnêtement? Je suis parti avec énormément de colère en moi. Je crois même que je suis revenu avec ça au fond de moi pour le camp d'entraînement. Mais je transforme cela en motivation. Mais il faut du temps pour panser une telle plaie. Le jour où nous nous sommes retrouvés, nous en avons parlé pour mettre un point final à ce chapitre et recommencer à zéro.»
Est-ce vraiment possible? Il en est convaincu. «Tu apprends largement plus dans la défaite que dans la victoire, précise-t-il. Je l'ai vu tout au long de ma carrière. Et je suis persuadé qu'une défaite aussi douloureuse nous a appris énormément. Oui, nous étions proches. Mais on a vu ce soir-là à Zurich ce qu'il nous manquait pour y arriver. C'est plus ou moins ce dont nous avons parlé lors de notre meeting d'avant-saison. Trouver un moyen de construire sur cette excellente base et faire en sorte que cette finale ne reste pas un one-shot, mais que Lausanne s'établisse comme un candidat au titre année après année.»
Dans le sillage de l'Autrichien, tout le vestiaire a pris conscience de quelque chose la saison dernière. «Nous avons vu qu'en travaillant fort, tout était possible, poursuit-il. Que si tout le monde a un but commun, tu peux réaliser de belles choses. Je pense que les plus jeunes de ce vestiaire l'ont compris même si je peine à t'expliquer clairement ce que je ressens vraiment (rires). C'est un sentiment qui nous a suivi tout au long des play-off et que nous voulons désormais prolonger sur la saison à venir tout en étant conscient que pour aller au bout, tout doit fonctionner mentalement et physiquement. Mais les gars ont le bon état d'esprit et nous avons le même but.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 22 | 24 | 43 | |
2 | Lausanne HC | 22 | 9 | 42 | |
3 | ZSC Lions | 20 | 18 | 40 | |
4 | EV Zoug | 23 | 18 | 38 | |
5 | EHC Kloten | 22 | 3 | 36 | |
6 | SC Berne | 23 | 12 | 36 | |
7 | EHC Bienne | 22 | -1 | 33 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 23 | -8 | 31 | |
9 | HC Lugano | 20 | -11 | 28 | |
10 | HC Fribourg-Gottéron | 22 | -10 | 28 | |
11 | SCL Tigers | 20 | -4 | 26 | |
12 | Genève-Servette HC | 18 | -2 | 24 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 20 | -14 | 24 | |
14 | HC Ajoie | 21 | -34 | 18 |