«Je découvre un autre hockey»
En rejoignant le Québec, David Bosson est sorti de sa zone de confort

Alors qu'il n'avait que 18 ans, le Fribourgeois David Bosson a quitté la Suisse pour poursuivre son développement à Drummondville, au Québec. Blick lui a rendu visite.
Publié: 06:58 heures
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Dernière mise à jour: 06:59 heures
David Bosson a découvert la ville de Drummondville
Photo: G.B.
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Grégory BeaudJournaliste Blick

C'est lorsque le pare-brise se nappe de givre à l'intérieur que l'on se rend compte à quel point le froid est mordant. Pas étonnant puisque le mercure affiche un glacial -17 degrés en ce jeudi dans la ville de Drummondville. La cité québécoise est située à 90 minutes de Montréal et c'est là que David Bosson a décidé de poursuivre sa progression pour devenir hockeyeur professionnel.

Bonnet de circonstance vissé sur les oreilles, le Fribourgeois vient de terminer son entraînement et se mue en guide touristique dans le chef-lieu du Centre-du-Québec. «C'est une jolie petite ville, détaille-t-il. La patinoire est en plein centre.» Son équipe joue dans le Centre Marcel-Dionne, une petite arène de 4000 places qui sert également de salle de cours. «Le matin, nous avons école de 10h à 12h, précise-t-il. Hormis le lundi qui est un jour de repos, nous nous entraînons l'après-midi.»

Un rêve de gosse

Cette décision de venir jouer au Québec était ancrée en lui depuis de nombreuses années. «Je suis venu à deux reprises au tournoi des Pee-Wee à Québec (ndlr le plus grand tournoi junior au monde), se souvient-il. Une en tant qu'accompagnant et une en tant que joueur. Quand tu joues devant 12'000 personnes dans le Centre Videotron, ça te marque et ça te donne envie de revenir.» L'an dernier, avec l'aide de son agent Serge Pelletier, il a fait savoir aux équipes juniors canadiennes qu'il serait intéressé à occuper l'un des deux postes dévolus aux étrangers.

L'intérêt a été rapide. Il faut dire que David Bosson avait fait ses preuves en étant notamment capitaine de l'équipe de Suisse M18. C'est finalement avec Drummondville que les contacts ont été les plus concrets. Et le soir du repêchage, les Voltigeurs ont sélectionné l'ancien junior de Gottéron en 109e position lors du deuxième tour.

«J'avais envie de sortir de ma zone de confort en venant ici», précise celui qui avait déjà quitté Fribourg pour rejoindre les juniors des Zurich Lions. Une décision qui en a forcément surpris plus d'un du côté de la BCF Arena. «J'aurais pu rester à Fribourg et signer un contrat de longue durée. Mais pour mon développement, je pense que c'était bien que je puisse voir autre chose.»

Pointe d'accent québécois

Si son départ des bords de la Sarine a été chahuté, il n'en demeure pas moins proche des Dragons. «Depuis que je suis ici, c'est surtout leurs résultats que je suis, rigole-t-il. Fribourg c'est mon club de cœur et c'est celui de ma famille également.» Il a paraphé un contrat de deux avec Drummondville et ne sait logiquement pas de quoi son avenir sera fait. Mais s'il devait imager un plan de carrière, il pourrait passer par Fribourg. «Jouer dans une BCF Arena pleine et devant ma famille, c'est sûr que cela fait envie.»

Attablé au Café Morgane à deux minutes de voiture du Centre Marcel-Dionne, David Bosson est loquace. Depuis son départ, il n'a pas trop parlé aux médias suisses. «C'était aussi un choix de ma part, précise-t-il. Je voulais déjà arriver, m'adapter à mon nouvel environnement et vivre cette aventure.» Aujourd'hui, il en est convaincu: son acclimatation s'est bien déroulée, comme en témoigne une légère pointe d'accent québécois dans sa voix. «Je me fais chambrer par mes cheums (ndlr potes en québécois) du vestiaire, rigole-t-il. On forme vraiment une bonne équipe. Tous les jeudis soir, nous organisons des activités entre nous.»

Depuis son arrivée au Québec, il vit dans une famille d'accueil, comme tous les joueurs de cette Ligue. «On nous encourage à dialoguer le plus possible avec eux, précise-t-il. J'ai beaucoup de chance, car ma famille est très sympa avec moi. Ce n'est pas facile de quitter la Suisse pour venir ici, alors cela m'aide beaucoup d'avoir trouvé un bon environnement pour vivre au quotidien. Cela permet de pouvoir ne penser qu'au hockey sur glace sans négativité autour de moi.»

Un entraîneur exigeant

Doté d'un solide gabarit (1m86 pour 90 kilos environ), David Bosson se définit volontiers comme un joueur physique. «C'est mon rôle dans cette équipe, précise-t-il. Il y a beaucoup de joueurs plus âgés que moi et c'est donc normal qu'ils aient plus de responsabilité offensive.» Avec une quinzaine de points en 46 matches, il réalise une première saison satisfaisante, ce d'autant plus qu'un temps d'adaptation à un jeu différent et à de différentes exigences a été nécessaire. «Il y a beaucoup de travail à la vidéo, précise-t-il. Et le coaching staff demande qu'on respecte scrupuleusement le plan de match. Une fois, j'ai commis deux erreurs et je n'ai plus mis un patin sur la glace (rires). Ça ne pardonne pas, mais ça m'aide à progresser.»

Une fin de match passée sur le banc qui a été suivie jusqu'en Suisse. «Ma maman, qui regardait la rencontre en direct, m'a demandé pourquoi je ne suis plus réapparu», rigole-t-il. Depuis son départ, il a des contacts quotidiens avec ses parents. «On s'appelle très régulièrement, apprécie-t-il. Ce n'est pas facile de partir loin de ma famille, alors on essaie de compenser comme on peut.»

Entre Noël et Nouvel-an, David Bosson imaginait être sélectionné pour le Mondial M20 à Ottawa. Mais le sélectionneur national a décidé de ne pas le convoquer. «C'était une grosse déception, précise-t-il. Mais au moins cela m'a permis de rentrer quelques jours en Suisse.» Ces prochains jours, ses parents viendront lui rendre visite. «Je me réjouis de partager avec eux cette aventure.»

Piéton à Drummondville, il se mue en guide routier pour la fin du rendez-vous... et en agent de circulation sur le chemin de son logement. «Tu aurais dû t'arrêter là, au Québec, ils ne rigolent pas avec ça. Tu pourrais avoir des problèmes (rires).» Entre l'accent québécois qui pointe le bout de son nez et la connaissance du code de la route, David Bosson semble avoir réussi son acclimatation tant sur la glace qu'en dehors. «C'est une aventure fantastique qui me fait grandir tant sur le plan humain qu'au niveau du hockey», conclue-t-il.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
45
28
87
2
ZSC Lions
ZSC Lions
42
35
81
3
SC Berne
SC Berne
46
17
78
4
EV Zoug
EV Zoug
45
33
77
5
HC Davos
HC Davos
44
20
75
6
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
45
2
72
7
EHC Kloten
EHC Kloten
46
-16
68
8
SCL Tigers
SCL Tigers
46
6
66
9
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
45
-14
62
10
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
45
-11
61
11
EHC Bienne
EHC Bienne
44
-6
58
12
HC Lugano
HC Lugano
44
-22
55
13
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
44
-16
54
14
HC Ajoie
HC Ajoie
45
-56
45
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