Dimanche matin, l'équipe du Canada patine sur la seconde patinoire de Davos. Dans les gradins, Joe Thornton, directeur général de l'équipe nord-américaine, prend des selfies avec de nombreux spectateurs qui font la file près de lui. Toujours aussi dispo, la légende de NHL est presque davantage une attraction que les patineurs sur la surface gelée.
Dix minutes après la fin de l'entraînement, rendez-vous est pris avec Jonathan Hazen et Phil-Michael Devos devant le vestiaire du Team Canada. Sympas et souriants, les deux vedettes du HC Ajoie ne vivent pas le même tournoi. Alors que le premier nommé est le meilleur compteur de la Coupe Spengler (2 buts, 3 assists), son partenaire habituel n'a pas encore griffé la glace. Cela ne les empêche pas de passer un bon moment ensemble pour parler de cette aventure commune.
Jusqu'à présent, vous n'aviez jamais disputé de Coupe Spengler ensemble, juste?
Jonathan Hazen L'an dernier, Phil nous avait rejoints, car nous avions beaucoup de joueurs malades dans le vestiaire.
Phil-Michael Devos Quand j'étais arrivé, l'équipe a immédiatement perdu. Je n'ai donc pas eu le temps de jouer.
Vous n'en avez pas marre d'être toujours ensemble?
JH Non, au contraire. C'est bien. L'an dernier, c'était ma première avec le Team Canada et c'était fun de pouvoir le voir et d'avoir d'autres joueurs d'Ajoie. Dans la vie de groupe, c'est toujours agréable d'avoir des repères pour t'adapter plus facilement à un nouvel environnement.
Toi, Phil, tu pensais n'avoir jamais ta chance avec cette équipe du Canada?
P-MD Exactement. J'ai dû attendre ma huitième année pour venir à Davos. L'année avant ma sélection, j'avais vécu une bonne saison, mais je n'avais pas été convoqué. L'an dernier, ils m'ont donné une deuxième chance. Même si je n'ai pas joué, j'ai quand même pu profiter de m'amuser. C'est juste dommage que nous n'ayons pas gagné. Cette année, je pense qu'on a une bonne équipe pour aller au bout.
T'as l'habitude de voir Jonathan marquer des buts depuis la glace. Là, tu n'es pour le moment qu'en tribunes. Ça fait bizarre?
P-MD Écoute, il marque tout le temps à Davos. C'est sa patinoire fétiche. Je ne suis pas surpris qu'il ait du succès. Si le tournoi avait lieu ailleurs, je serais davantage inquiet (rires).
JH À Ajoie?
P-MD (il éclate de rire) Elle est bonne celle-là.
Phil, tu n'as pas encore eu ta chance encore. Comment tu vis ça? Une semaine cool loin du quotidien ou une situation frustrante?
P-MD Un bon mélange de tout ça, je dirais. Je n'ai pas le rôle le plus important, mais ça ne veut pas dire que c'est facile non plus. C'est déjà un privilège d'avoir été sélectionné. Il y a d'autres Canadiens en National League qui n'ont pas la chance d'être ici. C'est une fierté d'avoir été appelé. Dans chaque situation, il faut trouver le positif.
En club c'est toi qui a le plus de succès. Vous échangez les rôles ici.
P-MD Exactement. On est généreux l'un envers l'autre. Ça fait longtemps qu'on a passé le point d'en avoir marre l'un de l'autre (rires). Après la cinquième ou la sixième saison, peut-être. Mais là, on est juste contents d'être les deux ensemble
Jonathan, tu ne vas pas parler au coach pour lui demander une faveur?
JH Je n'ai aucun pouvoir ici. J'essaie juste de performer sur la glace.
P-MD Qui te dit qu'il veut jouer avec moi? (rires)
JH (rires) Non, ce n'est hélas pas moi qui décide.
Comment ça se passe cette semaine-ci, en sachant qu'il y a des échéances qui arrivent avec Ajoie?
JH Moi en tout cas, j'en avais quand même besoin après un début de saison assez difficile. C'est bien que le power-play fonctionne bien à Ajoie. Mais ça me change aussi un petit peu mon rôle. Mais je suis juste content de voir des nouvelles têtes et de jouer avec du plaisir. Je vais essayer d'en profiter pour revenir plus fort à Porrentruy.
P-MD Ce n'est pas facile, car six équipes sont présentes ici. On n'a qu'un nombre limité de temps sur la glace. Quand on ne joue pas, ce n'est pas possible de faire des heures supplémentaires après l'entraînement. En revenant à Ajoie le 2 janvier, ce sera comme de belles vacances si je ne joue pas un match. Mais en termes de hockey, je n'ai pas pu faire grand-chose. Il y a du positif, il y a du négatif dans tout. Je suis content d'être là, je ne me plains pas, mais il va y avoir un ajustement lors de mon retour.
Tu penses être sur la glace pour la demi-finale?
P-MD Non, aucune chance. On n'est pas ici pour faire plaisir aux joueurs. On est ici pour gagner et comme les deux premiers matches se sont bien passés, je ne vois pas pourquoi il y aurait des changements dans la formation.
L'année passée, ça ne s'est pas bien passé, comme vous disiez, l'année d'avant non plus. Pour le Team Canada, ce n'est pas habituel de ne pas gagner la Coupe Spengler deux ans de suite. Vous sentez dans le vestiaire un peu un sentiment de revanche?
JH Non, pas plus que ça. Tout le monde est ici pour s'amuser. Ce que j'adore aussi, c'est que beaucoup de gars viennent de AHL et sont là pour se faire voir. Ils ne sont pas là pour se traîner les pattes. Ils cherchent des contrats soit pour l'année prochaine ou dans deux ans. Ils veulent donc bien jouer. Et de toute façon, quand tu es invité par le Team Canada, tu viens pour gagner. Les dirigeants aussi, tout le monde veut gagner ici.
P-MD Il y a beaucoup de leadership dans ce groupe. Il y a beaucoup de joueurs qui sont capitaines dans leur équipe en Amérique du Nord. J'ai entendu plein de fois qu'il faut gagner, qu'il faut gagner, qu'il faut gagner pour nous. Jamais personne n'a dit que cette victoire nous était due ou que nous devions gagner pour effacer le passé. Nous jouons pour nous et pour les gens de ce groupe et pour ce maillot et non pour la revanche.
Il paraît que cette Coupe Spengler est bien suivie au Canada.
JH Oui, il y a beaucoup de messages. Lorsque je termine un match, j'en ai à chaque fois une cinquantaine. Ça me fait chaud au cœur que mes amis me regardent et me félicitent.
P-MD Il faut bien se rendre compte d'une chose. Durant le temps des fêtes, les gens...
JH Ils n'ont rien à faire.
P-MD (rires) Oui, on dira plutôt qu'à 9h00 ou 14h00, il n'y a pas grand-chose à la télé au Canada. Donc depuis que tu es tout petit, je regardais tout le temps les matches de ce tournoi. Et c'était le cas pour beaucoup de monde. C'est populaire parce que le monde aime le hockey, le monde aime le sport. Donc c'est parfait, le timing est idéal.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 34 | 19 | 67 | |
2 | ZSC Lions | 31 | 31 | 61 | |
3 | SC Berne | 34 | 19 | 61 | |
4 | HC Davos | 35 | 18 | 58 | |
5 | EHC Kloten | 35 | -6 | 57 | |
6 | EV Zoug | 33 | 20 | 52 | |
7 | SCL Tigers | 34 | 6 | 51 | |
8 | HC Fribourg-Gottéron | 34 | -5 | 48 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 35 | -11 | 47 | |
10 | Genève-Servette HC | 32 | -1 | 45 | |
11 | EHC Bienne | 33 | -4 | 43 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 34 | -21 | 43 | |
13 | HC Lugano | 33 | -21 | 42 | |
14 | HC Ajoie | 33 | -44 | 30 |