Gottéron en play-off malgré tout
Gerd Zenhäusern: «C'est un soulagement énorme»

Après un début de saison raté, Fribourg Gottéron s'est qualifié directement pour les play-off. Une fin de saison régulière inespérée pour les Dragons et leur directeur sportif, Gerd Zenhäusern.
Publié: 02.03.2025 à 11:50 heures
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Dernière mise à jour: 02.03.2025 à 12:01 heures
Gerd Zenhäusern a repris Fribourg Gottéron l'été dernier.
Photo: Getty Images
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Il n'a pas la mine triomphante en zone mixte après la qualification de Fribourg Gottéron pour les play-off. Gerd Zenhäusern est calme et posé. Comme à son habitude. Pour sa première saison, le Valaisan est passé par de nombreuses embûches. Après avoir licencié Christian Dubé et mis Pat Emond derrière le banc, il a dû se rendre à l'évidence: c'était une erreur.

Le choix de Lars Leuenberger, par contre, a porté ses fruits et depuis le début de l'année, Fribourg Gottéron est l'une des meilleures équipes de la Ligue. Cette bonne fin de saison doit aussi être portée à son crédit. Mais il ne tire pas la couverture à lui. Interview.

Gerd, Fribourg s'est qualifié pour les play-off en terminant dans le Top 6. À quel point cette victoire contre Ambri était-elle importante?
Elle était capitale. Finir dans le top 6 permet d'éviter les play-in, une phase toujours périlleuse où tout peut basculer en un match. Psychologiquement, c'est un soulagement énorme après une saison déjà éprouvante. L’équipe a connu des hauts et des bas, et devoir repartir dans un combat mental supplémentaire aurait été un défi de plus. Le groupe a déjà surmonté des moments difficiles cette année, et cette qualification directe pour les play-off est une juste récompense.

En décembre, quand l’équipe a changé d’entraîneur, tu aurais imaginé remonter jusqu'à cette sixième place?
Absolument pas. À ce moment-là, Fribourg était loin derrière au classement. L’objectif initial était simplement de redresser la barre et d’accrocher une place en play-in. Il fallait avancer étape par étape, sans se projeter trop loin. Mais au fil des matches, l’équipe a trouvé une nouvelle dynamique. Même sans toujours bien jouer, elle a su engranger des points, ce qui lui a permis de croire progressivement à une qualification directe. Ce n’est que dans la dernière ligne droite que la sixième place est devenue un objectif tangible.

Ce retournement de situation est-il une revanche pour le directeur sportif?
Non, je ne vois pas ça comme une revanche. Je suis soulagé, bien sûr, mais ce n’est pas du tout dans cet état d’esprit que je le vis. Dans un club, il y a des décisions qui sont prises par la direction sportive, d’autres par le coaching staff, et à chaque fois, on essaie d’avancer en équipe. C’est ma première saison où j’occupe ce poste à 100%, donc forcément, j’ai ressenti de la pression. Je savais que si nos choix ne fonctionnaient pas, les critiques viendraient. C’est normal, c’est le jeu.

Et le début de saison raté avec Pat Emond ne t'a pas aidé...
Avec le début de saison qu’on a eu et la décision de changer d’entraîneur qui a été très commentée, je savais qu’on serait attendus au tournant. Si ça n’avait pas marché, ça aurait été mis sur la table. Mais ça fait partie du métier. Aujourd’hui, je suis surtout content pour les joueurs, parce que ce n’était pas facile pour eux non plus. Certains ont souffert de ce début de saison difficile, ils ont dû retrouver de la confiance. Sur les 22 derniers matches, ils ont pris beaucoup de points et ils méritent cette qualification directe pour les play-off.

L’adversité vécue en début de saison a-t-elle renforcé l’équipe?
Oui. Affronter des moments difficiles oblige une équipe à se souder, à chercher des solutions ensemble. Fribourg a vécu des périodes compliquées, où la confiance était au plus bas. Mais ces épreuves ont permis au groupe de se construire une identité plus résiliente. La Coupe Spengler a joué un rôle clé. elle a permis à l’équipe de retrouver une énergie nouvelle et une dynamique positive qui l’a portée jusqu’à la fin de la saison. Certes, il y a eu encore quelques creux, mais les pics négatifs ont été moins marqués qu’en début de saison. C’est cette constance améliorée qui a fait la différence dans la course au Top 6.

Selon toi, le Fribourg 2025 est meilleur que Fribourg 2024?
Non, absolument pas sur la saison régulière. L’année dernière, on avait réalisé une saison exceptionnelle à ce niveau-là, alors que cette année, on a connu beaucoup plus de hauts et de bas. Maintenant, un nouveau championnat commence avec les play-off. Ce qui va vraiment faire la différence, c’est notre parcours à partir de maintenant. On est contents d’être là, motivés par cette série contre Berne, mais c’est le résultat final qui dira si Fribourg 2025 est meilleur que Fribourg 2024. Il faudra passer des tours pour le prouver. Pour l’instant, on savoure cette qualification, parce qu’on a su répondre présent sous pression.

Quel a été l’impact de Lars Leuenberger sur l’équipe?
J’attendais de lui qu’il amène du leadership, qu’il tire l’équipe vers l’avant et qu’il soit rapidement concret et factuel. Il y avait des choses qui ne marchaient pas du tout, notamment défensivement, et on n’arrivait pas à les corriger. Avec lui, on a commencé par se concentrer sur cet aspect, et on est passés sous la barre des deux buts encaissés en moyenne par match. Ça, c’est ce qui a vraiment fait la différence. Mais ce n’était pas seulement une question de système, c’était aussi une question de discours. Il a su prendre l’équipe en main, communiquer avec les joueurs, les intégrer dans certaines discussions pour qu’ils puissent donner leur avis. Pas tout le temps, bien sûr, mais suffisamment pour qu’il y ait une vraie coordination entre ce qu’on voulait mettre en place et ce que les joueurs ressentaient sur la glace. Les victoires ont aidé, la Coupe Spengler a apporté une bonne énergie, et petit à petit, on a pu faire des ajustements. Mais ce qui a vraiment compté, c’est que dès le départ, il a su stabiliser la défense, et c’est à partir de là qu’on a pu avancer.

Ce duel contre Berne est-il une bonne affiche pour Fribourg?
Pour nous, c’est intéressant, parce qu’on a souvent bien joué contre les équipes du haut de tableau cette saison, comme Zurich, Zoug ou Berne. On a montré qu’on pouvait être performants face à ces adversaires. Mais de toute façon, on n’était pas en position de choisir. Jusqu’au dernier match, on ne savait même pas si on allait finir dans le top 6. Ce qui compte maintenant, c’est qu’on est qualifiés et qu’on va affronter une bonne équipe. On est heureux d’être là et motivés à l’idée de jouer contre Berne. L’important, c’est qu’on a notre place en play-off et qu’on va se préparer pour faire quelque chose de bien.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
52
25
97
2
ZSC Lions
ZSC Lions
52
35
93
3
SC Berne
SC Berne
52
26
91
4
EV Zoug
EV Zoug
52
37
88
5
HC Davos
HC Davos
52
18
86
6
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
52
4
83
7
EHC Kloten
EHC Kloten
52
-15
79
8
SCL Tigers
SCL Tigers
52
7
75
9
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
52
-13
73
10
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
52
-12
73
11
EHC Bienne
EHC Bienne
52
-3
71
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
52
-12
71
13
HC Lugano
HC Lugano
52
-23
66
14
HC Ajoie
HC Ajoie
52
-74
46
Playoffs
Barrages qualificatifs
Barrages de relégation
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