Gerd Zenhäusern, dirigeant fribourgeois
«Un conseil au moi du passé? Ne change rien, garde ton cap»

Samedi, Fribourg a été envoyé en vacances par le Lausanne HC lors de l'acte VII de la demi-finale. Quelques jours plus tard, Blick s'est rendu auprès de Gerd Zenhäusern, directeur sportif des Dragons, pour tirer un bilan, un peu plus à froid, de cette saison 2024/25.
Publié: 17.04.2025 à 16:44 heures
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Dernière mise à jour: 17.04.2025 à 19:28 heures
Gerd Zenhäusern est revenu sur cette saison 2024/25 en compagnie de Blick.
Photo: Pius Koller
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Matthias DavetJournaliste Blick

Gottéron a officiellement mis un terme à sa saison ce mercredi à la BCF Arena, devant des centaines de supporters. Comme à son habitude, le club fribourgeois a remis des prix à plusieurs de ses joueurs. Pêle-mêle, on peut citer Marcus Sörensen, Lucas Wallmark, Ryan Gunderson, Raphael Diaz et Sandro Schmid. Mais il en a aussi profité pour dire au revoir à plusieurs personnes: Pavel Rosa, Jakob Lilja, Andreas Borgman, Ryan Gunderson, Raphael Diaz, Dave Sutter, Mauro Dufner et Santiago Näf.

Avant cette cérémonie, Blick s'est rendu dans les bureaux de la BCF Arena pour discuter, un bon quart d'heure, avec Gerd Zenhäusern. Le directeur sportif des Dragons en a profité pour parler du passé, du présent et du futur. Grande interview.

Gerd, sportivement, la saison de Gottéron s'est terminée samedi soir, vers 23h. Depuis, quel a été ton programme?
J'ai tenté de digérer. Et j'ai aussi quelques séances individuelles avec des joueurs.

Quelques jours plus tard, tu es encore majoritairement concentré sur la saison qui vient de se terminer ou sur celle qui arrive?
Je ne suis pas encore du tout dans la saison prochaine. Ce qui s'est passé samedi, c'est encore bien présent. Surtout quand tu as des rendez-vous avec les joueurs. Cette dernière série reste le sujet à évoquer et à analyser avec eux.

À t'entendre, on a l'impression que même quatre jours après, ça te reste en travers de la gorge.
Oui, surtout quand tu joues un acte VII comme on l'a fait. On sait très bien qu'il faut parfois un coup de chance pour que ça aille dans la bonne direction – ça fait partie du sport. Mais j'ai trouvé qu'on avait fait un bon match. Contre Berne, on menait aussi 3-1 dans la série et on s'est fait rattraper. On avait donc l'expérience de savoir qu'un match 7, ça repart à 0-0. Et que sur une rencontre, il fallait performer. Et on a eu cette aptitude que j'ai beaucoup aimée: produire du jeu, ne pas attendre. Et puis au lieu qu'il y ait 2-1 pour nous, c'était 0-3 de l'autre côté. Je ne dis pas que c'est immérité pour Lausanne. Mais c'est ça qui fait un peu mal. Si on avait été battus comme Langnau, avec 56 tirs à 10, il n'y aurait pas eu photo. Là, on avait l'impression d'avoir les clés en main pour aller chercher cette finale.

Un peu plus à froid, tu arrives à dire ce qu'il s'est passé lors de cet acte VII?
Si on analyse plus en détails, ce sont les unités spéciales qui ont fait la différence.

Revenons un peu plus sur l'ensemble de cette saison 2024/25. Si tu devais la résumer en un mot, lequel choisirais-tu?
Apprentissage.

Pourquoi?
Parce qu'on a vécu une saison où on a beaucoup appris. On est passé par toutes les émotions possibles. On a dû se battre, trouver des solutions individuelles et collectives. On n'a pas atteint la finale, on peut s'acharner sur ce match 7, sur les détails. Mais on était proches. Et on voit aussi ce qui nous manque pour être prétendants chaque année. Il y a encore une marge de progression. C'est un apprentissage pour tout le monde.

Tu parles beaucoup au «On» mais pour toi aussi, ça a été beaucoup d'apprentissage cette année.
Oui… (rires).

Tu t'attendais à ce que cette saison soit autant mouvementée?
Non, clairement pas. Quand tu fais un changement, tu te dis: «Est-ce que je suis confiant avec mes joueurs pour l'année prochaine?» Oui. «Est-ce que j'étais confiant avec le changement qu'on a fait?» Oui, je pensais que ça allait tourner autrement.

Qu'est-ce que tu dirais au Gerd Zenhäusern du début de saison avec tout ce que tu as appris cette année?
«Ne change rien. Garde ton cap.»

Quel est le pire moment de la saison selon toi?
Le 4-0 à Rapperswil.

C'est à ce moment-là que tu décides de te séparer de Pat Emond. J'imagine que c'était également un moment difficile.
Oui.

Et de manière plus positive, quel a été le meilleur souvenir?
(Il réfléchit) J'hésite entre le match VII à Berne et la Coupe Spengler. Je préfère ce dernier car la Spengler nous a donné cette énergie nécessaire pour affronter la deuxième partie de la saison.

Tu dis souvent que tu n'as pas de regret par rapport aux décisions que tu as prises. Mais, avec du recul, est-ce qu'il y a une chose que tu aurais changée dans tout ce que tu as fait jusqu'à présent?
J'ai peut-être un regret: j'aurais voulu intégrer encore plus de jeunes et leur donner une chance. Surtout quand on voit comme Jan Dorthe a très bien assumé son rôle en fin de saison. Mais on était tout le temps sous pression et c'était une décision commune. C'est pour cela que j'ai parlé avant d'apprentissage: que ce soit pour la direction, le management, le coaching staff ou les joueurs.

Si je comprends bien, c'est surtout la situation sportive qui ne vous a pas permis d'autant intégrer les jeunes?
Il y a toujours une possibilité. Mais je comprends qu'à un moment donné, le coaching staff doit faire des choix. Et quand tu dois performer durant 20 matches pour atteindre le Top 6, tu hésites un peu plus.

Dans l'ensemble, est-ce que tu tires un bilan positif de cet exercice 2024/25?
Oui, c'était une saison positive. On a beaucoup appris et on a pu acquérir de l'expérience. On a su ce que c'était d'être au fond du trou, de devoir se retrousser les manches et d'être unis. On a tenu une tension élevée tout le temps et on n'a jamais eu de moment de creux, à part les trois derniers matches face à Lausanne. Forcément, on reste déçus par le résultat sportif. Mais ça montre aussi qu'on a envie d'en faire plus. Ce n'est pas juste des paroles – on sait qu'on en est capables. On a du travail devant nous.

Est-ce qu'à un seul moment cette saison, tu t'es dit: «Mince, ça marche si bien avec Lars Leuenberger. Pourquoi je suis allé chercher Roger Rönnberg?»
Jamais.

D'ailleurs, Roger Rönnberg a terminé sa saison mardi soir. Tu l'as déjà eu au téléphone?
On a essayé de s'appeler mais j'étais en meeting, puis il l'était ensuite. Mais ça va venir.

Quand va-t-il arriver à Fribourg?
Début mai.

Si on se projette sur la saison prochaine et l'effectif, Patrick Nemeth a déjà été annoncé. Il y a de fortes rumeurs autour de Michael Kapla et Henrik Borgström. Quand est-ce que les officialisations auront lieu?
Dans ces dix prochains jours (sourire).

On a vu en play-off qu'au niveau des étrangers, vous avez subi des pertes avec Lucas Wallmark ou Jacob de La Rose. Est-ce que tu aurais envie de partir avec 7 étrangers la saison prochaine?
Non.

Pourquoi cette envie de rester à 6?
On a déjà vécu par le passé des situations avec un étranger de plus. Le problème, c'est que la dynamique n'est pas positive.

Ce n'est pas possible de dire de manière franche à un joueur: «Toi, tu seras 7e étranger dans notre équipe»?
Oui, c'est possible. Au début, tout le monde est d'accord. Mais quand tu es dans le vif du sujet, il y a toujours des frustrations. Il y a du pour et du contre.

La saison prochaine, il y aura un nouveau test avec un nouvel entraîneur, qui ne connaît pas la Suisse. Est-ce que tu as peur que ce soit aussi mouvementé que cette année?
Je n'ai jamais peur (sourire).

Alors est-ce que tu espères qu'elle ne sera pas aussi mouvementée?
On va tout faire pour que ce soit le cas.

Et de manière plus globale, quel est ton souhait pour cette première saison avec Roger Rönnberg?
Qu'on se développe, dans tous les aspects. Que ce soit avec le processus, avec les joueurs ou au niveau du club.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
52
25
97
2
ZSC Lions
ZSC Lions
52
35
93
3
SC Berne
SC Berne
52
26
91
4
EV Zoug
EV Zoug
52
37
88
5
HC Davos
HC Davos
52
18
86
6
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
52
4
83
7
EHC Kloten
EHC Kloten
52
-15
79
8
SCL Tigers
SCL Tigers
52
7
75
9
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
52
-13
73
10
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
52
-12
73
11
EHC Bienne
EHC Bienne
52
-3
71
12
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
52
-12
71
13
HC Lugano
HC Lugano
52
-23
66
14
HC Ajoie
HC Ajoie
52
-74
46
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