Geoff Ward espère une saison plus calme
«Le Lausanne HC doit redevenir une équipe de play-off»

Geoff Ward entame sa première saison complète sur le banc du Lausanne HC. Débarqué en cours de championnat 2022/2023, le Canadien a remis l'équipe sur le droit chemin. Il compte bien bâtir sur ces premiers mois fructueux.
Publié: 10.08.2023 à 06:08 heures
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Dernière mise à jour: 10.08.2023 à 09:33 heures
Geoff Ward s'est entretenu avec le journaliste de Blick mardi après l'entraînement.
Photo: Lausanne HC
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Il ne l'avouera pas forcément, mais Geoff Ward n'a probablement pas terminé la saison 2022/2023 de manière sereine. Il y a eu la déception de manquer les play-off, bien sûr. Mais il y a également eu les émotions d'une saison particulièrement mouvementée. Entre son arrivée en cours de saison, les conséquences du départ (attendu par beaucoup) de Petr Svoboda ou encore de nombreux changements structurels, le LHC a vécu une mini-révolution.

Aujourd'hui, Geoff Ward sait un peu mieux où il met les patins. À un mois de la reprise, l'entraîneur canadien a repris les entraînements sur la glace avec ses joueurs. «Avec cette équipe, on sait où se situe notre plancher. À nous de définir jusqu'où nous pouvons aller.» Point de fanfaronnade ou d'ambitions démesurées dans ses propos. «Une équipe sur le papier n'a jamais gagné le moindre match», rigole-t-il à quelques pas de son bureau. Interview dans la salle où il mène ses théories d'avant-match.

J'imagine que l'excitation revient gentiment à mesure que la saison approche. Tu as passé un bon été?
Oui petit à petit, tu sens que c'est le bon moment pour revenir aux choses sérieuses. J'ai passé l'été à Boston et j'ai beaucoup voyagé avec mes filles. Une joue au hockey sur gazon. L'autre est coach de LaCrosse et nous sommes allés la voir. Mon fils était également à la maison. Il travaille à San Jose (ndlr: dans l'organisation de NHL des Sharks, en tant qu'analyste vidéo).

Photo: Lausanne HC

On dirait que dans la famille, être entraîneur est inné.
(Il rigole) C'est comme si tout le monde avait naturellement été attiré par ce domaine. Je ne sais pas si ma fille va continuer. Je pense qu'elle va faire quelque chose dans le secteur médical, mais elle a arrêté de jouer depuis un an environ. Elle adore rester active dans ce sport et elle a du plaisir, c'est ce qui compte.

Comment on vit un été après une saison stressante comme la dernière, faite de hauts et de bas? Faut-il du temps pour s'en remettre?
Ce que je retiens, c'est que les gars ont fait un excellent travail au cours du dernier tiers de la saison. Nous étions en passe de nous qualifier pour les pré-playoff avant le dernier week-end. Mais ensuite, on avait vraiment l'impression d'avoir tout gâché en ne jouant pas bien. On est donc partis en vacances avec ce sentiment amer et cette motivation dans la tête. J'ai l'impression que nous savons pourquoi nous avons échoué. Cette période m'a permis d'analyser mon équipe et les autres de la Ligue en regardant énormément de matches des séries éliminatoires. Cela me permet également de progresser en observant ce que font les autres que ce soit en Suisse, lors du Mondial ou en play-off de NHL.

Justement, tu es arrivé ici en ne connaissant probablement pas tout du championnat de Suisse. Cette saison, ce ne sera plus une découverte. Tu as l'impression que l'apprentissage accéléré est terminé?
Au niveau de la connaissance de la Ligue, j'ai réellement eu de la chance avec mes assistants Peter Andersson ou Cristobal Huet qui m'ont fait gagner beaucoup de temps dans ce domaine. Durant les premiers mois, j'ai eu l'impression d'être une éponge à essayer d'emmagasiner un maximum d'informations en un minimum de temps. J'espère que tout ce que j'ai engrangé va nous permettre de bien commencer la saison à venir.

Photo: Lausanne HC

Dans le club, il y a eu beaucoup de choses qui se sont passées en coulisses avec notamment le départ mouvementé, peu avant ton arrivée, de Petr Svoboda. As-tu l'impression que le calme revient doucement à Lausanne?
C'est quelque chose que nous avions dû mettre sur la table au sein du vestiaire, oui. Mais nous étions également conscients de ne pas pouvoir contrôler ce qui se passe ailleurs dans l'organisation. Le but était donc de nous isoler au maximum et de ne prêter attention à rien d'autre qu'à la glace. En tant qu'équipe, nous avions aussi mis un point d'honneur à ne pas utiliser d'élément extérieur comme excuse. C'est le meilleur moyen pour que rien ne t'affecte.

Et comment cela se passe aujourd'hui?
C'est particulièrement agréable, car John (ndlr Fust) et Gregory (ndlr Finger) nous laissent travailler sereinement. Pour les joueurs, c'est forcément plus agréable. Ils étaient très enthousiastes en fin de saison dernière et ont apprécié l'esprit mis en place. Tout a été gâché par ce dernier week-end, mais j'ai tout de même l'impression que la base mise en place est bonne.

Sur la glace, il y a notamment des renforts au niveau des étrangers. Moins dans le compartiment suisse. Quel est ton regard sur ce groupe aujourd'hui?
Les joueurs que nous avons recrutés ont clairement eu du succès là où ils ont joué auparavant. Ce sont des joueurs talentueux. Donc, nous avons l'impression qu'ils vont venir et contribuer à notre groupe. La bonne chose pour nous, c'est qu'ils s'intègrent très bien dans notre vestiaire. Ils ont de la personnalité, du caractère, ce qui leur permet de s'intégrer très facilement. C'est un bon signe pour nous. Mais avoir une bonne équipe sur papier ne signifie rien. Sur le papier, on ne gagne pas de match. Lausanne doit redevenir une équipe de play-off.

C'est un objectif minimal? Ambitieux? Réaliste?
Je pense que nous avons établi le minimum. Mais évidemment, le caractère de l'équipe et la façon dont nous grandissons ensemble vont fixer le plafond. Nous verrons où cela nous mène, mais j'aime le potentiel de ce groupe. C'est une certitude aujourd'hui.

«
Tout au long de ma carrière, je suis toujours parti du principe qu'un coach n'ayant pas de décisions difficiles à prendre n'a probablement pas une bonne équipe.
Geoff Ward, entraîneur du Lausanne HC
»

Qui dit nouveaux bons joueurs dit concurrence. En regardant ton effectif, je vois 9 défenseurs pour seulement 6 ou 7 places sur la glace. Comment tu vas gérer cela?
Tout au long de ma carrière, je suis toujours parti du principe qu'un coach n'ayant pas de décisions difficiles à prendre n'a probablement pas une bonne équipe. C'est sain pour un groupe. Nous l'avons vu au cours de la saison dernière. Avec les blessures, suspensions et aléas d'un championnat, il est important de pouvoir compter sur un effectif large. Je suis conscient que des choix devront être faits, mais c'est pour cela que je fais ce métier. Pour prendre les décisions difficiles. Pas les faciles.

La question de la concurrence peut également se poser sur la ligne de centre avec l'arrivée d'un jeune talent comme Théo Rochette en plus d'un groupe déjà qualitatif à ce poste.
C'est correct, oui. Mais j'ai décidé de laisser les choses se faire durant le camp de préparation et les matches amicaux. Nous en avons six pour déterminer qui sont les meilleurs joueurs à quels postes. D'expérience, je sais qu'un centre peut jouer plus facilement à l'aile que l'inverse. Nous allons faire des essais et profiter de cette marge de manœuvre.

Vous avez également dit que cette année, l'équipe devait être meilleure sur le jeu de puissance. Que pouvez-vous faire pour améliorer cela?
C'est un compartiment du jeu que nous examinons en détail. Je pense que c'est une combinaison de plusieurs choses, de la compréhension du système à son exécution, sans oublier la créativité des joueurs. Nous essayons de travailler sur toutes ces choses. Nous avons apporté des changements au système. Et puis, nous voulons par ailleurs encourager les joueurs à être plus libres offensivement, à ne pas simplement suivre un schéma.

Concrètement, cela veut dire quoi?
Ils doivent pouvoir lire ce que l'adversaire fait et réagir en conséquence. C'est l'un de nos chantiers cet été et je pense que nous devrions voir une amélioration dans ces domaines. Nous avons ajouté quelques joueurs qui ont eu du succès sur le jeu de puissance dans d'autres équipes. Ils doivent exécuter, ils doivent être créatifs, ils doivent être rapides dans leurs décisions. Et si nous pouvons faire tout cela, alors nous verrons une amélioration.

On te sent très enthousiaste à l'entame de cette saison, non?
J'espère que c'est le cas dans toutes les équipes durant le mois d'août (rires).

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
HC Davos
HC Davos
30
28
57
2
ZSC Lions
ZSC Lions
26
31
55
3
Lausanne HC
Lausanne HC
29
7
53
4
EHC Kloten
EHC Kloten
30
-2
50
5
SC Berne
SC Berne
29
16
49
6
EV Zoug
EV Zoug
28
19
46
7
SCL Tigers
SCL Tigers
28
4
41
8
EHC Bienne
EHC Bienne
28
4
40
9
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
29
-6
39
10
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
29
-16
39
11
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
26
1
36
12
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
30
-18
36
13
HC Lugano
HC Lugano
28
-25
33
14
HC Ajoie
HC Ajoie
28
-43
23
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