À 14 heures, le couperet est tombé. Genève-Servette a annoncé s'être séparé avec effet immédiat de son entraîneur, Jan Cadieux. Le technicien, en poste depuis novembre 2021, sera remplacé par ses deux assistants, Yorick Treille et Rikard Franzen. Ainsi en a décidé Marc Gautschi, directeurs sportif d'un club qui vit une saison particulièrement compliquée et qui pourrait manquer les play-off pour la deuxième saison de rang.
Quelques heures après l'annonce qui n'avait finalement rien de bien étonnant, Marc Gautschi est revenu sur ce choix fort et sur les raisons qui l'ont poussé à agir en se séparant de l'homme qui a donné un titre de champion de Suisse et une Coupe d'Europe aux Grenat. Interview.
Marc Gautschi, comment en es-tu arrivé à la conclusion qu'il fallait licencier Jan Cadieux?
Ce n’est jamais facile de te séparer de quelqu’un avec qui tu as partagé tant de bons moments et remporté des titres. Quand j'ai choisi Jan comme coach, tout le monde n’était pas convaincu, mais il a réussi à souder l’équipe et à accomplir de grandes choses. Mais depuis un an et demi, j'ai le sentiment que le club n’avance plus. Pour Jan comme pour moi, la chose la plus importante reste le club et son succès. C'est pour cela que nous en sommes arrivés à cette décision.
Humainement, tu vis comment cet échec de devoir virer ton coach?
C'est évidemment difficile. Honnêtement, je voyais presque davantage Jan que ma femme. Nous avons traversé des hauts et des bas ensemble. Mais c’est le sport. Lui et moi sommes deux personnes cash qui travaillent jour et nuit pour le bien du club. Cela rend ce choix plus dur encore. Mais finalement, j'ai dû mettre les intérêts du GSHC au centre et laisser de côté les aspects personnels.
Tu arrives à cibler un point de non-retour dans cette saison?
Pendant le match contre Ambri, nous étions menés de plusieurs buts et sommes remontés. Je me suis dit que la dynamique pouvait changer. Mais ensuite, nous avions deux gros matches face à Zurich et Lausanne. Même si nous sommes loin d'eux au classement, nous devions prouver que nous étions à leur niveau. Et cela n'a pas été le cas. C'est comme si nous n'avions pas de chance de gagner. Ces performances m'ont poussé à réfléchir et à me demander s'il ne fallait pas un changement pour redresser la barre.
Pourquoi as-tu opté pour un duo intérimaire avec Yorick Treille et Rikard Franzén?
J'ai une conviction. Si tu crois encore en ton entraîneur, tu ne commences pas à chercher un éventuel successeur au cas où tu t'en sépares. Et j'ai vraiment cru jusqu’au bout que Jan pouvait redresser la situation. Donc c'est pour cela que nous avons opté pour cette solution et je suis très à l'aise avec ce choix et les dirigeants du club également. On va commencer ainsi, mais peut-être qu'ils termineront la saison. Je ne sais pas encore.
Comment s’organise la hiérarchie avec deux coachs intérimaires?
C’est toujours compliqué de décider qu'un des assistants devient entraîneur principal et l'autre reste à sa place. C'est pour cela que nous n'avons pas nommé quelqu'un. Pour l’instant, leurs tâches sont bien réparties: Yorick s’occupe des attaquants et du power-play, Rikard des défenseurs et du box-play. Et puis il y a Eric Walsky, entraîneur de juniors, qui peut apporter un regard extérieur. Ce sont toutes des personnes très compétentes, et nous allons commencer ainsi.
Est-ce que tu ressens de la frustration face à cette situation?
Oui, clairement. Quand tu travailles dur pour mettre en place une équipe compétitive et que cela ne fonctionne pas, c’est frustrant. Je ne voulais d'ailleurs pas en arriver là avec Jan. Comme je l'ai dit, jusqu'au bout j'étais persuadé que cela pouvait tourner dans le bon sens. Mais depuis le titre, il faut se rendre à l'évidence. Nous n'avons que rarement joué au niveau escompté. Et au niveau que les supporters méritent.
Tu as parlé aux joueurs depuis?
Oui, parce que ce n’est pas uniquement de la faute de Jan. Ce serait réducteur. C’est toujours la même question dans ce domaine. Quand ça ne va pas, ce n'est pas uniquement à cause du coach. Et quand tu gagnes ce n'est pas que grâce à lui. La vérité n'est pas aussi simple. Les joueurs savent qu'ils sont aussi responsables. Et ils savent que leur futur est aussi en jeu. Ils doivent prouver qu’ils méritent de rester dans ce club.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 33 | 18 | 64 | |
2 | ZSC Lions | 29 | 34 | 61 | |
3 | SC Berne | 32 | 21 | 58 | |
4 | HC Davos | 33 | 24 | 58 | |
5 | EHC Kloten | 34 | -5 | 57 | |
6 | EV Zoug | 31 | 19 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 31 | 3 | 45 | |
8 | EHC Bienne | 31 | -1 | 42 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 32 | -11 | 42 | |
10 | Rapperswil-Jona Lakers | 33 | -14 | 42 | |
11 | HC Ambri-Piotta | 32 | -21 | 41 | |
12 | Genève-Servette HC | 29 | -1 | 39 | |
13 | HC Lugano | 31 | -20 | 39 | |
14 | HC Ajoie | 31 | -46 | 26 |