Malgré un bon Antti Raanta, le GSHC est défait
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Langnau - Genève:Malgré un bon Antti Raanta, le GSHC est défait

Genève battu à Langnau
Et soudain, le mur de glace Antti Raanta s'est brisé

Genève et son gardien finlandais ont longtemps cru tenir un point sur la glace hostile de l'Ilfis entre deux couplets de jodel et d'Eminem, mais les Grenat sont finalement repartis vaincus de Langnau (3-0). La revanche, c'est dimanche. Et sans jodel cette fois.
Publié: 04.01.2025 à 22:03 heures
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Dernière mise à jour: 05.01.2025 à 00:45 heures
Antti Raanta a tout fait juste sur les 25 premiers tirs emmentalois, mais est redevenu humain sur les deux suivants.
Photo: keystone-sda.ch
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Tim GuilleminResponsable du pôle Sport

Une fois, dix fois, vingt-cinq fois, les attaquants de Langnau ont tenté leur chance, mais à chaque fois, un mur de glace nommé Antti Raanta, le portier finlandais de Genève-Servette, a renvoyé les Emmentalois d'où ils venaient. Le gardien du GSHC commençait peut-être à se dire qu'il y avait une place à se faire sur le Mur des réformateurs, quelque part entre Jean Calvin et Théodore de Bèze, lorsque Julian Schmutz, sur le 26e tir de Langnau, l'a ramené sur terre, d'un tir magnifique à la 44e, et il fallait bien arriver là pour tromper le cador finlandais. Celui-ci, d'ailleurs, s'est fait trahir 135 secondes plus tard par un compatriote, le vil traître, un homme nommé Aleksi Saarela, qui est venu rappeler que ces soirées-là, à l'Ilfis, sont les siennes et pas celles des visiteurs, aussi forts soient-ils. En deux minutes, Genève était vaincu, Antti Raanta éjecté de son costume de héros.

Un revers qui fait mal au classement avant la revanche de dimanche

Quel dommage, car jusque-là, le Finlandais avait tout fait pour garder les Genevois dans le match, malgré la nette supériorité bernoise, lesquels ont toutefois, notons-le également, eu besoin de deux supériorités numériques pour prendre l'avantage. Rageant pour Genève, forcément, même si la défaite n'est pas imméritée au vu du nombre d'occasions emmentaloises. Ce revers pourrait compter pour une simple raison mathématique, qui est toujours la meilleure: avant ce match, les Aigles volaient six points derrière les Tigres, avec deux matches en moins. Il ne fallait pas avoir réussi son examen d'entrée au CERN au département de la physique quantique pour comprendre que la double confrontation (les deux équipes se retrouveront dimanche aux Vernets) pouvait représenter un tournant de la saison dans la course aux play-off, aux play-in ou à rien du tout.

Stéphane Charlin n'a fait aucun cadeau

Mais voilà, Genève est tombé sur un Langnau agressif sur sa glace, sur des arbitres qui ne lui ont rien pardonné et sur un Stéphane Charlin qui n'avait visiblement pas envie de faire de cadeaux à son futur employeur, pour qui aurait pu en douter à l'approche de cette partie. Le gardien a ainsi réussi tous ses arrêts (25), s'offrant un blanchissage qui a ravi son public actuel, moins le prochain.

Un cochon surplombant un cheikh saoudien dans le secteur visiteurs

Les fans genevois, puisque l'on parle d'eux, tiens, avaient fait le déplacement de l'Ilfis à près d'une centaine et proposaient un curieux attelage entre drapeaux flottant dans l'arène et déguisements de fins de vacances de Nouvel-An ou de soirées un peu trop animées. Parmi les excentricités de ce samedi soir dans le secteur visiteur, citons notamment la présence d'un cochon probablement très peu halal surplombant un cheikh saoudien dans un curieux choc des cultures, une combinaison encore plus improbable et surréaliste dans une patinoire de l'Emmental où, si l'on ne tape plus en rythme avec des sabots, on célèbre encore le fromage fondu et les mixtures redoutables (et elles aussi très peu compatibles avec l'Arabie saoudite) au fond de cafés brûlants qui font monter les larmes aux yeux aussi vite qu'elles expédient le foie du courageux client quelque part au milieu des genoux.

Dmitro Tymashov, quelque part entre Tigres et Aigles

À noter, pour parler un peu de hockey sur glace, ce qui est tout de même le but de la soirée, que Genève se présentait pour la première fois avec, dans son alignement, l'homme que l'on nomme Dmytro Timashov, lequel a quitté les Tigres de Sotchi, au bord de la mer Noire, pour rejoindre en cette fin de semaine les Aigles de Genève. Son premier déplacement l'a laissé dans un environnement connu, même si moins balnéaire, puisque le retour de l'attaquant suédo-ukrainien s'est fait sur la glace des homonymes félidés de Sotchi, ces Langnau Tigers si redoutables dans leur enclos, le mot est bien choisi. Sinon? Markus Granlund était annoncé malade et, mis à part ce forfait de taille, les Aigles volaient dans la même configuration d'escadrilles que lors de leurs dernières sorties dans les airs.

Des émotions pour les Grenat en fin de premier tiers

La première période a vu Genève démarrer fort et se créer plusieurs possibilités d'ouvrir la marque, et donc de prendre un avantage psychologique certain, mais les Aigles n'ont pas su trouver la faille et ont vécu une fin de premier tiers agitée et furieuse!

Antti Raanta gêne Flavio Schmutz juste ce qu'il faut. Acte I de la rivalité entre les deux hommes.
Photo: Urs Lindt/freshfocus

Dans l'ordre? Un penalty sauvé par le génial Antti Raanta, qui a effleuré Flavio Schmutz juste ce qu'il fallait pour le déstabiliser, à huitante secondes de la sirène, puis un but annulé pour ce même Flavio Schmutz, coupable d'avoir déstabilisé le portier finlandais avant de marquer dans le but vide à treize secondes de la fin! Les arbitres avaient accordé le but, mais sont revenus sur leur décision à la suite d'un coach challenge de fort bon aloi, qui a sauvé les Aigles d'une ouverture du score emmentaloise au plus mauvais moment. 0-0 à la fin du premier tiers, donc, mais de vraies émotions devant le but grenat!

Flavi Schmutz a cru ouvrir le score, mais il avait gêné Antti Raanta au préalable. But annulé! Acte II de la rivalité.
Photo: Urs Lindt/freshfocus

Le deuxième tiers s'est lui aussi terminé sans but, la faute aux deux portiers, avec un avantage aux points pour Langnau, qui a tiré 14 fois au but, contre 10 pour les Genevois. Là encore, dans cette période intermédiaire, le génial Antti Raanta s'occupait de tout. Mais lui, comme ses coéquipiers, a fini par craquer en troisième période, une toute dernière fois dans la cage vide à deux secondes de la fin pour le 3-0 de Harri Pesonen, et le GSHC a dû sortir de l'Ilfis les oreilles en bas, alors que la sono fêtait la victoire des siens en proposant à tout le monde de passer d'un refrain de jodel aux couplets nerveux d'Eminem d'une seconde à l'autre, ce qui est tout de même une drôle de façon d'entrer dans l'année 2025. Genève, lui, subit sa première défaite de l'année, la première de l'ère Yorick Treille et Rikard Franzen, et a environ seize heures pour s'en remettre et rendre la monnaie de la pièce aux Emmentalois, dès 15h45 aux Vernets. Sans jodel cette fois.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
35
20
69
2
ZSC Lions
ZSC Lions
31
31
61
3
SC Berne
SC Berne
34
19
61
4
HC Davos
HC Davos
35
18
58
5
EHC Kloten
EHC Kloten
35
-6
57
6
EV Zoug
EV Zoug
34
19
53
7
SCL Tigers
SCL Tigers
34
6
51
8
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
34
-5
48
9
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
35
-11
47
10
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
32
-1
45
11
EHC Bienne
EHC Bienne
33
-4
43
12
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
34
-21
43
13
HC Lugano
HC Lugano
33
-21
42
14
HC Ajoie
HC Ajoie
33
-44
30
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