Ce mardi, le Lausanne HC a annoncé le départ de son gardien, Connor Hughes, pour tenter sa chance en NHL. Simultanément, Montréal a communiqué la signature pour une année du Canado-Suisse. Une information qui a forcément surpris le monde du hockey suisse. Le principal intéressé en est évidemment conscient. Interview quelques instants après la grande nouvelle.
Connor, ce n'est pas trop la folie depuis l'annonce?
Tu es le premier à m'appeler. Mais je ne sais pas trop à quoi m'attendre pour ces prochaines heures.
C'était un secret bien gardé?
J'en ai évidemment parlé à ma famille et à mes amis proches. Mais par respect pour le club, j'ai fait en sorte de garder cela sous le radar. Je suis donc content que tu ne m'aies pas appelé quelques jours plus tôt (rires).
Raconte-moi comment c'est arrivé.
Les premiers vrais contacts avec Montréal ont eu lieu durant la finale. Mon agent m'a dit qu'un recruteur des Canadiens allait être présent et voudrait me rencontrer. Après notre discussion, je n'ai plus rien entendu. Et c'était mieux ainsi. Cela m'a permis de me concentrer sur mon jeu et de mettre cela dans un coin de ma tête. Il y a deux semaines, j'ai eu la bonne nouvelle comme quoi Montréal était intéressé à me signer. Depuis tout est allé très vite.
Tu as dû beaucoup réfléchir avant d'accepter?
Il s'est passé un peu de temps entre les premiers contacts et le contrat. Mais comme il ne se passait plus rien, je n'y ai finalement pas trop pensé. Par contre, lors de mon premier contact avec John (ndlr Fust, le directeur sportif) et Cristo (ndlr Huet, coach des gardiens) dans l'optique de venir à Lausanne, ils m'ont demandé quel était mon but. Je leur ai dit très clairement que si un jour un club de NHL m'appelait, ce serait ma priorité, même si j'étais conscient de ne plus être tout jeune. Donc quand Montréal t'appelle, c'est quelque chose qui ne se refuse pas. Dans 20 ans, je ne veux pas avoir le moindre regret et c'est pour cela que j'ai décidé d'accepter cette incroyable opportunité.
Surtout que Montréal, ce n'est pas n'importe quel club.
Clairement. C'est une des équipes historiques de la NHL. En plus c'est une formation canadienne, c'est encore plus spécial pour moi. Je vais même pouvoir continuer d'apprendre le français, même si je sais que ce n'est pas vraiment la même chose qu'en Suisse.
Gamin, tu suivais les «Habs»?
Le samedi soir, il y avait très souvent des rencontres de Montréal à la télévision. Et comme Carey Price était leur gardien, je le regardais toujours. C'était LE gardien que tout le monde voulait imiter. Techniquement, il n'y avait personne de meilleur que lui. Je suis Ontarien, donc à deux heures de Montréal. Je vais devoir convaincre mes amis de soutenir une autre équipe. Mais j'y crois (rires).
Si l'on regarde le contingent de Montréal, on se dit qu'il y a une vraie opportunité, non?
Je débarque en étant celui qui a le moins d'expérience en Amérique du Nord. Donc, je sais que ce sera un challenge pour moi, qui débarque d'Europe. Je sais qu'il y a de bons gardiens dans l'organisation et je réalise que je serai l'outsider. Rien ne me sera donné, mais cela a toujours été le cas dans ma carrière.
Lors des discussions, tu n'as eu aucune garantie de la part du club?
On en a discuté. Sauf grosse surprise, je vais probablement commencer la saison à Laval, dans le club ferme de Montréal. De toute façon, les garanties, ça ne sert à rien. Si on m'avait dit que j'étais le titulaire aux Canadiens et que je jouais mal, m'aurait-on laissé en poste sous prétexte qu'il y a eu des promesses? Sûrement pas. À l'inverse, ce n'est pas parce que je commence peut-être à Laval que je ne peux pas prouver ma valeur et avoir une chance. C'est dans cet état d'esprit que je me rends là-bas.
Et Laval, ce n'est pas le pire endroit.
Non, car la formation de AHL est basée tout proche de Montréal. Ce n'est pas le cas partout et c'est donc une situation parfaite. C'est également idéal pour ma femme. Sa famille se trouve à Ottawa, donc elle ne sera pas loin non plus.
Si l'on regarde ta carrière, être patient n'a jamais été un problème, non?
On peut le dire oui (rires). Mais j'ai toujours eu un rêve plus grand que ce que j'avais. Aux Ticino Rockets, je voulais jouer dans un plus grand club. À Langenthal, je voulais aller en National League, même comme deuxième gardien. Puis en arrivant à Fribourg, j'ai tout fait pour devenir titulaire. J'ai gravi les échelons un an un. C'est aussi pour cela que je suis heureux de saisir cette opportunité aujourd'hui. Tout au long de ma carrière, j'ai fait en sort de ne pas me restreindre. Bien sûr que si je joue 10 ans en National League, c'est déjà très bien. Mais si j'ai le potentiel pour faire plus, pourquoi me mettre des limites?
Tu penses que cette nouvelle a surpris des gens?
(Il réfléchit deux secondes) Je crois quand même, oui. Je ne me sens pas vieux, mais signer son premier contrat en NHL à 27 ans, ce n'est pas commun. Cela va étonner, car il n'y a pas eu la moindre rumeur autour de moi contrairement à Théo Rochette ou Andrea Glauser. C'est une bonne chose. Cela m'a permis d'être un peu plus tranquille.
Et comment a-t-on réagi au sein du Lausanne HC?
Ils ont évidemment compris ce que je vivais. J'ai de la chance, car Lausanne bénéficie d'un staff génial. Je comprends que ce soit compliqué pour eux de devoir trouver un remplaçant à cette période de l'année, mais malgré cela tout le monde m'a dit à quel point ils étaient contents pour moi. Je leur en suis vraiment reconnaissant.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | HC Davos | 22 | 24 | 43 | |
2 | Lausanne HC | 22 | 9 | 42 | |
3 | ZSC Lions | 20 | 18 | 40 | |
4 | EV Zoug | 23 | 18 | 38 | |
5 | EHC Kloten | 22 | 3 | 36 | |
6 | SC Berne | 23 | 12 | 36 | |
7 | EHC Bienne | 22 | -1 | 33 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 23 | -8 | 31 | |
9 | HC Lugano | 20 | -11 | 28 | |
10 | HC Fribourg-Gottéron | 22 | -10 | 28 | |
11 | SCL Tigers | 20 | -4 | 26 | |
12 | Genève-Servette HC | 18 | -2 | 24 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 20 | -14 | 24 | |
14 | HC Ajoie | 21 | -34 | 18 |