Mercredi soir, au moment où Sakari Manninen était renvoyé sous la douche pour son coup de crosse sur un arbitre, tout le monde — moi le premier — n'a presque parlé plus que de cela. Logique. Cela n'arrive pas tous les jours et la stupidité du geste de l'attaquant de Genève-Servette a de quoi interpeler. Il sera suspendu et probablement pour quelques matches. Personne ne criera à l'injustice tant son geste mérite sanction.
Mais en y réfléchissant à froid, je me dis que les vingt autres joueurs des Vernets peuvent remercier leur coéquipier finlandais. Grâce à son absence, ils passent tous sous le radar. D'ailleurs, il y a un signe qui ne trompe pas: le langage corporel des Grenat en quittant le vestiaire. Je n'ai rarement vu autant de joueurs se regarder le bout des baskets pour éviter de croiser le regard d'un journaliste. Cela rappelle certains souvenirs de cours de chants durant lequel on ne voulait pas se faire interroger.
Parce que si Sakari Manninen paie l'intégralité des pots cassés ce matin, c'est injuste. Mercredi soir, la démission a été collective. Après dix minutes que l'on qualifiera poliment de correctes face à une équipe de Zoug franchement moyenne, les Aigles se sont plantés. Tout juste peut-on sauver Alessio Bertaggia, Marc-Antoine Pouliot et Marco Miranda du naufrage. Les autres? Absents. S'il n'y avait pas déjà eu un changement d'entraîneur voici deux semaines, on pourrait sortir la théorie (fumeuse) d'une équipe qui a décidé de jouer contre son coach.
Avec le départ de Jan Cadieux, Marc Gautschi a mis les joueurs devant leurs responsabilités. Le directeur sportif a parlé de leaders qui doivent se réveiller. Mais une question demeure: qui sont les leaders de ce Genève-Servette? Dans le jeu, il n'y a aucun doute: le trio magique composé de Teemu Hartikainen - Sakari Manninen (quand il joue avec sa crosse) et Markus Granlund a longtemps été phénoménal, masquant les défaillances de cette équipe. Mais peut-on compter sur eux pour mener un groupe vers la victoire? S'il faut se baser sur l'absence totale de réaction remarquée mercredi soir à Zoug, la réponse est limpide.
Aujourd'hui, le constat est guère réjouissant. Genève-Servette a changé de coach pour se donner un nouvel élan. Mais les Aigles sont toujours incapables de jouer durant 60 minutes dans un système sans que chacun veuille interpréter sa partition en solo. En l'état, le GSHC est tout simplement à sa place avec cette onzième place à désormais onze points du Top 6 qui, chose étonnante, n'est toujours pas hors de portée.
Mercredi soir, en Suisse centrale, les Genevois avaient une chance de se relancer. Faute de leadership et de joueurs disposés à évoluer en équipe, l'équipe des Vernets a connu un gros coup d'arrêt.
Et ce n'est pas de la faute de Sakari Manninen.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Lausanne HC | 35 | 20 | 69 | |
2 | SC Berne | 35 | 20 | 64 | |
3 | HC Davos | 37 | 21 | 63 | |
4 | ZSC Lions | 32 | 30 | 62 | |
5 | EHC Kloten | 36 | -5 | 59 | |
6 | EV Zoug | 35 | 22 | 56 | |
7 | SCL Tigers | 35 | 5 | 51 | |
8 | HC Fribourg-Gottéron | 36 | -7 | 50 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 36 | -13 | 47 | |
10 | EHC Bienne | 34 | -3 | 46 | |
11 | Genève-Servette HC | 34 | -5 | 45 | |
12 | HC Ambri-Piotta | 35 | -20 | 45 | |
13 | HC Lugano | 34 | -22 | 42 | |
14 | HC Ajoie | 34 | -43 | 33 |