«Ce soir, il y a tout le monde je crois! Du plus grand entrepreneur au plus petit, je pense qu’on peut dire qu’on est au complet.» En deux phrases, et dans un sourire, Mathieu Maillard, directeur et fondateur de Maillard Immobilier, a bien résumé l’importance de la soirée de jeudi dans le microcosme «économico-sportif-VIP» qu’est le canton de Vaud. A quelques mètres de lui, Bernard Nicod fait une apparition forcément remarquée, tandis qu’Avni Orllati discute à une extrémité de la «terrasse premium», un joli espace avec vue imprenable sur la glace, juste en dessous des loges VIP.
«Au total, ce sont 580 entreprises, principalement vaudoises, qui nous accompagnent d’une manière ou d’une autre», précise Chris Wolf, lequel passe d’un groupe à l’autre avec décontraction, tandis que les Lions lausannois dévorent leurs adversaires zurichois sur la glace, juste devant. Le CEO du Lausanne Hockey Club est un homme heureux: non seulement son équipe gagne, mais l’ambiance est phénoménale dans les gradins, jusque dans les zones VIP, où les chants sont repris avec une belle vigueur et une euphorie électrisante.
Dix loges VIP et une «terrasse premium»
«Notre patinoire est divisée en quatre secteurs. Tout d’abord, il y a les 3600 places debout, derrière le but, avec notre fameux kop qui met une ambiance phénoménale. Récemment, nous avons accueilli des dirigeants du Racing 92, un grand club parisien de rugby. Ils n’en revenaient pas du spectacle proposé tant sur la glace qu’en tribunes. Sincèrement, c’est unique», explique Chris Wolf. Deux tribunes sont consacrées aux places assises, avec un petit secteur de 300 places réservés aux supporters visiteurs. En haut se trouve le secteur familles. Et, donc, sur toute une longueur de la patinoire, la zone VIP, lequel peut accueillir 1400 personnes et s’étend sur deux étages. En haut, dix loges pouvant recevoir jusqu’à vingt personnes. Dans la numéro 10, tout à l’extrémité, se retrouvent avant le match plusieurs anciens joueurs du club, mais aussi des personnalités politiques, donc le conseiller d’État Vassilis Venizelos. Son pronostic pour le soir? « Je rappelle que le LHC n’a jamais perdu une finale», sourit-il, bien conscient qu’il s’agit de la première.
Le secteur VIP a été conçu de telle manière qu’il permet à chaque personne de naviguer entre les différents espaces afin de réseauter au mieux. «Il y a eu beaucoup de réflexion en amont à ce sujet. Nous avons visité et étudié d’autres patinoires et arènes, un peu partout dans le monde, afin de pouvoir proposer la meilleure offre possible et plusieurs types de prestations et de restauration. Une vraie offre VIP, pour nous, c’est d’avoir le choix. Un soir, vous pouvez avoir envie de partager une fondue avec vos invités, c’est sympa et convivial. Et puis, à un autre match, peut-être que vous préférerez le restaurant avec trois plats, des vins fins… Notre concept VIP, c’est que chaque partenaire peut placer le curseur où il veut en fonction du match, de ses invités, de ses envies», explique Chris Wolf. Ainsi, les «people» préférant rester discrets, comme Shania Twain, peuvent rester dans leur loge et profiter du spectacle en toute quiétude, tandis que ceux ayant envie d’être vus peuvent très facilement descendre sur la terrasse, puis remonter dans leur loge, se donner rendez-vous dans un espace ou l’autre et profiter d’échanger dans un cadre plus qu’idéal, avec un vrai spectacle sur la glace.
Directeur et administrateur de RealDeals.ch, Gabriel Burger est un nouveau partenaire du LHC, lui qui propose à sa communauté des billets, y compris VIP, à prix réduit. S’il n’a pas fait d’opération spéciale pour ce match, contrairement à l’éventuel Acte VI où il pourra proposer une loge à ses internautes, il est venu accompagné de trois personnes ce jeudi, simplement pour profiter de la soirée. «L’espace VIP est, à l’image de la Vaudoise aréna dans son ensemble, un outil exceptionnel», apprécie-t-il en connaisseur avisé du monde du marketing.
Les 9600 spectateurs sont ainsi accueillis dans des conditions plus qu’idéales, ce que ne manque pas de relever Vassilis Venizelos. «On a investi dans le canton pour avoir des stades magnifiques et des infrastructures remarquables. Le privé joue aussi son rôle, comme on peut le voir ce soir avec toutes les entreprises présentes», relève le conseiller d’État, qui côtoie ce soir-là dans cette fameuse loge 10 l’ancien conseiller d’État en charge des sports Philippe Leuba. Les deux hommes sont d’un bord politique différent, mais partagent la même vision concernant l’importance de l’accueil. «Le sport professionnel exige des patinoires et des stades de qualité, des sponsors à l’aise, une bonne ambiance. Tous les grands clubs ont de belles infrastructures, sinon c’est tout simplement impossible d’avancer», explique celui qui œuvre aujourd’hui au CIO.
Retour sur la terrasse, où rayonne Lauriane Gilliéron, laquelle, après avoir signé un autographe à une fillette pleine d’étoiles dans les yeux, ne manque pas une seconde du match. «Je suis fidèle au poste! J’adore le hockey, je viens même quand ils perdent, donc là, une finale, c’est un rêve. Cette ambiance est exceptionnelle. Avec mon père, on n’a pas manqué un match depuis trois mois», souligne celle qui se voit comme «l’un des porte-bonheurs du club».
Le club de soutien Leonis est en feu
Le match lui donnera raison et son scénario (victoire finale 4-2 du LHC) provoque l’euphorie sur la terrasse premium, où s’extasient les très euphoriques membres du club de soutien Leonis, présidé par Alban Dupuis. «J’ai choisi l’emplacement exprès sur la droite de la terrasse, du côté du kop! J’adore l’ambiance, c’est le feu!», explique-t-il en servant lui-même de très généreux verres de vin rouge aux 23 membres de son club, qui sont principalement des entrepreneurs de la région. «On ne peut pas être plus, on a même une liste d’attente. Chaque membre paie une cotisation à l’année et a droit à deux places», détaille celui qui distribue tous les bénéfices au club. «On reverse 100%, pas 99%, au LHC», confirme-t-il. Le montant annuel? Plus de 400’000 francs.
«Nous sommes très reconnaissants envers tous nos clubs de soutien», complète Chris Wolf, dont l’une des missions essentielles est d’arriver à l’équilibre dans les comptes en fin d’année. Le très discret propriétaire Gregory Finger assume pour l’heure le déficit, mais le travail du CEO et de ses équipes est de faire croître au maximum les revenus du club afin d’être le plus auto-suffisant possible, le plus vite possible. Pour y arriver, la recette est connue: des résultats sportifs au top, comme cette année, et un inlassable travail de fond en coulisses pour augmenter encore le nombre d’abonnés, tous secteurs confondus, et aussi de spectateurs en moyenne. Aujourd’hui, ils sont un peu plus de 7000 chaque soir de match en saison régulière et la marge de progression pour arriver à 9600 est donc bien réelle. Les belles soirées ne sont pas terminées à la Vaudoise aréna.
Pascal Roux: «Le hockey, c’est un fil rouge dans ma vie»
Sa loge de vingt places surplombe la glace en plein centre de la patinoire et l’ambiance y est surchauffée. CEO de Cronos Finance, Pascal Roux est un vrai passionné de hockey et surtout du LHC, un club qu’il suit depuis 40 ans. «J’ai commencé à la patinoire de Montchoisi, debout, puis à la première patinoire de Malley et aujourd’hui dans cet écrin magnifique. Le hockey, c’est un fil rouge dans ma vie», explique celui qui a troqué ce jeudi le costard-cravate pour un t-shirt rouge arboré par toutes les visiteuses et tous les visiteurs de sa loge. Des places debout dans le froid de la patinoire à ciel ouvert jusqu’au confort de la zone VIP, l’homme d’affaires lausannois est habité par une même passion à travers les années.
Ces dernières semaines, il a effectué les déplacements en bus à Davos et à Zurich, juste pour le plaisir de supporter son équipe. «Le match, c’est un moment de convivialité extrême. Et puis, c’est une manière de contribuer aux finances du club. Le côté business existe, mais au départ, la démarche est vraiment désintéressée. Dans ma loge, j’invite des clients, des amis, la famille...» Mais sa société a connu un virage prépondérant il y a quelques années, grâce au hockey. «Dans ces espaces, on se croise, on boit un verre, on évoque l’avenir et puis, sans même le vouloir, on se retrouve à le construire. C’est au LHC que j’ai rencontré l’homme qui a permis à Cronos Finance de démarrer dans l’immobilier, un des piliers aujourd’hui de notre société. Sans le vouloir au début, juste en partageant une passion.»
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 30 | 28 | 57 | |
2 | ZSC Lions | 26 | 31 | 55 | |
3 | Lausanne HC | 29 | 7 | 53 | |
4 | EHC Kloten | 30 | -2 | 50 | |
5 | SC Berne | 29 | 16 | 49 | |
6 | EV Zoug | 28 | 19 | 46 | |
7 | SCL Tigers | 28 | 4 | 41 | |
8 | EHC Bienne | 28 | 4 | 40 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 29 | -6 | 39 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 29 | -16 | 39 | |
11 | Genève-Servette HC | 26 | 1 | 36 | |
12 | Rapperswil-Jona Lakers | 30 | -18 | 36 | |
13 | HC Lugano | 28 | -25 | 33 | |
14 | HC Ajoie | 28 | -43 | 23 |