S'il est un mot qui a caractérisé la dernière saison de Genève-Servette, c'est peut-être l'insouciance. Une certaine légèreté qui a permis aux Aigles de planer sur le championnat quasi de bout en bout. Premiers de la saison régulière, ils ont ensuite remporté trois séries de play-off pour s'adjuger le premier titre de leur histoire. «La grande différence avec cette saison, c'est que l'année passée, on trouvait un moyen de gagner même lorsque l'on ne jouait pas bien, nous a confié Vincent Praplan dans les couloirs de la Corner Arena luganaise. Et puis, à force de ne plus perdre, tu entres dans une spirale positive. C'est ce qui nous est arrivé.»
Tout l'inverse de cette saison en somme. Vincent Praplan est d'ailleurs, en quelque sorte, un baromètre de cette équipe, lui qui n'avait plus marqué depuis 14 matches sans pour autant mal jouer. Comme Genève-Servette. «La saison dernière, on savait que si l'on était menés, on allait tourner le match en notre faveur tôt ou tard, se souvient-il. Là, il faut bien avouer que cela ne s'est pas souvent produit.»
Alors forcément, gagner après avoir été mené 1-0 par Lugano et après avoir été pris à la gorge lors des 10 premières minutes a de quoi rassurer. «Ce sont des matches comme ça qui te permettent de lancer une bonne dynamique», poursuit le Sierrois. Cette deuxième victoire de suite permet surtout à Genève-Servette d'oublier le triplé de l'horreur face à Zoug (0-3), Bienne (0-4) et Fribourg (1-6). Pourtant, Vincent Praplan ne veut pas retenir que les résultats. «On n'a pas forcément fait des mauvais matches», a-t-il tenu à préciser.
14 matches sans but
À Lugano, le No 11 a trouvé le chemin des filets et ajouté deux passes décisives à sa moisson. Trois points, c'est autant que lors des... 14 derniers matches de championnat. Mais c'est un but de plus, lui qui était demeuré muet en championnat depuis le 28 novembre et un doublé inscrit à Kloten. «Je n'aurais pas pu dire exactement le nombre de matches, sourit-il. Mais oui, je sais que cela faisait un petit moment. Cela n'est pas quelque chose qui m'obsède, mais c'est sûr qu'en tant qu'attaquant, tu y penses forcément et la frustration te gagne petit à petit.»
Comment faire pour ne pas trop gamberger dans ces conditions? «Voir le positif, poursuit-il. Sur ma ligne avec Pouliot et Filppula, nous sommes plutôt bons. On ne se trouve pas par coeur, mais on se trouve bien et nos prestations étaient plutôt bonnes. Généralement, nous parvenions à obtenir de bonnes séquences de jeu en zone offensive, mais il manquait le petit truc pour aller marquer des buts.»
Jouer plus simple
On dirait que Vincent Praplan ne parle pas de lui ou de sa ligne, mais de son équipe. Il rigole à cette évocation: «Oui, il y a un peu de ça. Avec la Champions League, la saison est longue et nous pouvons passer par des moments un peu plus difficiles au niveau de l'énergie et c'est là que nous devons mettre le focus sur la simplicité, même si ce n'est pas forcément le jeu que l'on préfère. C'est cliché, mais mettre les pucks au but et aller travailler, cela fonctionne toujours.»
«Joue simple, de toute façon, on ne sait pas jouer compliqué.» Ces mots de Pierrot Carthoblaz (photo, ci-dessous), mythique personnage de fiction et entraîneur de foot valaisan, ne seront probablement jamais prononcés par Jan Cadieux.
C'est presque tout l'inverse, lui qui se bat depuis le début de saison contre une équipe qui «joue compliqué». «Ce soir, le travail a été fait de manière concentrée depuis la première minute, a-t-il applaudi. Ce que j'ai apprécié, c'est que l'on a réussi à enchaîner avec le même focus qui était présent samedi lors de notre victoire face à Fribourg.»
À Lugano, le GSHC a également su faire le dos rond lors des temps forts tessinois. «Cela fait partie de l'état d'esprit que nous souhaitons avoir et dont nous parlons depuis un bon moment, poursuit le technicien. Nous devons trouver une certaine constance et être plus disciplinés. Ce que nous avons été capables de faire dans des conditions difficiles.»
Ces trois unités ramenées de Lugano permettent surtout à Genève-Servette de garder leur adversaire du soir à portée de vue. L'an dernier, le GSHC n'avait pas ce genre de préoccupations, lui qui devait regarder dans le rétroviseur pour apercevoir ses rivaux. «On avançait peut-être en nous posant moins de questions, conclut Vincent Praplan. Mais nous avions également quatre lignes qui ont performé à tour de rôle. Cela signifie qu'il y en avait toujours une pour nous permettre de nous en sortir. C'est une différence que je peux voir avec cette saison.» Mais si Vincent Praplan et son trio recommencent à carburer, cela pourrait ramener une certaine sérénité aux Vernets.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Lausanne HC | 31 | 12 | 59 | |
2 | ZSC Lions | 28 | 31 | 58 | |
3 | HC Davos | 32 | 25 | 58 | |
4 | SC Berne | 31 | 18 | 55 | |
5 | EHC Kloten | 32 | -1 | 54 | |
6 | EV Zoug | 30 | 20 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 30 | 4 | 44 | |
8 | EHC Bienne | 30 | 2 | 42 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 32 | -11 | 42 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 31 | -18 | 41 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 31 | -12 | 39 | |
12 | Genève-Servette HC | 28 | -3 | 36 | |
13 | HC Lugano | 30 | -23 | 36 | |
14 | HC Ajoie | 30 | -44 | 26 |