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Ce week-end, Fribourg, Lausanne et Bienne entrent en lice dans les play-off respectivement face à Lugano, contre le HC Davos et face aux Zurich Lions. Les deux premiers clubs cités auront l'avantage de la glace. Et l'avantage des pronostics? On analyse ces trois séries, avec à chaque fois trois clés.
Fribourg - Lugano
1. Les gardiens. Ce n'est pas une nouveauté révolutionnaire, mais la série pourrait bien se gagner et se perdre entre les poteaux. Comme souvent lors des play-off, d'ailleurs. Et les deux équipes sont particulièrement bien loties même si Reto Berra a fait une bien meilleure impression que son vis-à-vis, Mikko Koskinen, depuis septembre dernier.
Dès lors, pourquoi Fribourg n'est-il pas avantagé dans cette catégorie de l'analyse? Il y a deux raisons: 1. Le pré-playoff de 2023 entre les deux équipes au cours duquel Koskinen a dégoûté les Dragons. 2. Le Finlandais de Lugano se sublime chaque année lors des séries éliminatoires. Il en a même fait sa spécialité, lui qui a remporté deux championnats de KHL.
2. Une défense plus proche qu'il n'y paraît. Fribourg possède une meilleure défense d'un point de vue statistique «bête» avec 27 buts encaissés en moins par rapport aux Tessinois. Mais si l'on se penche sur les chiffres de manière un peu plus poussée, les Luganais ont surtout concédé plus de buts en raison d'un gardien moins brillant. En ce qui concerne les chances de buts pures, les deux équipes sont finalement moins éloignées que l'on peut l'imaginer avec 2,68 buts escomptés contre Fribourg par 60 minutes contre 2,95 pour Lugano. Avantage pour les Dragons, certes. Mais pas énorme.
3. Fribourg tiendra-t-il le rythme offensivement? Avec 175 réussites, les Dragons sont les meilleurs de la Ligue avec 13 buts d'avance sur leur adversaire en quart de finale. L'avantage est pourtant donné aux Luganais. La raison? Le volume de jeu. Tout au long de la saison, les Tessinois ont amassé 173 buts escomptés et ont donc passablement sous-performé tout en étant plus dangereux que Fribourg comme on le voit dans le graphique ci-dessous. Tout l'inverse de Gottéron qui a un différentiel de plus de 20 entre les expected goals (152,36) et les réussites effectives. C'est certes un avantage. À condition que les canons ne s'enrayent pas durant la série.
Lausanne - Davos
1. Les gardiens de Lausanne. Connor Hughes est le seul des deux portiers du LHC à avoir joué en play-off. Et il faut le dire vite puisqu'il est entré en jeu lors d'une rencontre de Swiss League lorsque son équipe perdait... 6-0. Sur la saison exceptionnelle qu'ils ont réalisée, ils mériteraient d'avoir au moins autant que Sandro Aeschlimann au ranking ci-dessus. Mais l'absence d'expérience à ce niveau pourrait jouer un tour au Lausanne HC. Si ce n'est pas le cas, le duel à distance entre les portiers sera bien moins déséquilibré. Mais en attendant le premier arrêt, difficile de ne pas tenir compte de cet écart.
2. Une attaque de feu pour le Lausanne HC. Le meilleur moyen de compenser cette différence de vécu devant le filet? Marquer. Et sur ce point, les Vaudois sont les plus dangereux de la Ligue et de très loin puisqu'ils ont enregistré un impressionnant 3,36 buts escomptés par 60 minutes de glace. Avec 2,73, les Grisons sont assez loin du LHC. Deux choses impressionnent principalement pour Lausanne: 1. La constance tout au long de la saison à haut niveau.
2. La cohérence sur plusieurs lignes. L'équipe de Geoff Ward est capable de marquer sur trois lignes de manière quasi égale. Le punch offensif des joueurs à licence suisse font des Lions de la Vaudoise aréna l'équipe qui dispose du scoring le mieux réparti sur ses joueurs à vocation offensive. De quoi trouver des solutions chaque fois.
3. Quel power-play fera la différence? Les deux formations comptent parmi les meilleures de la Ligue en supériorité numérique avec 7,91 buts escomptés par 60 minutes pour Lausanne et 7,75 en faveur des Grisons. Tout au long de la saison, les hommes de Josh Holden ont eu une plus grande efficacité aux shoots dans cette situation spéciale (graphique ci-dessous), mais moins d'opportunités. Si cette série se joue sur des détails, le jeu de puissance en sera un capital.
Zurich - Bienne
1. Le jeu de transition biennois. Depuis l'arrivée de Martin Steinegger à la bande, les Seelandais semblent de retour à ce qui faisait leur force sous Antti Törmänen: un jeu rapide vers l'avant. Cet ADN avait été oublié sous l'éphémère Petri Matikainen. Sur l'ensemble de la saison, Bienne a enregistré 1,20 but escompté par 60 minutes de glace. C'est respectable. Mais depuis dix rencontres, ce chiffre a grimpé à 1,34, ce qui fait du HCB la meilleure équipe de la Ligue.
Problème? Zurich est tout simplement la meilleure équipe de National League à défendre le rush adverse avec 0,90 expected goals concédés par 60 minutes à 5 contre 5. Qui de la défense zurichoise ou de l'attaque biennoise prendra le pas dans ce domaine? Ce pourrait être un des points à surveiller de près.
2. Le power-play zurichois. En lisant l'alignée de noms des ZSC Lions, on se dit que le power-play de l'équipe de la Swiss Life Arena ne peut qu'être excellent. Ce n'est pas si simple. Zurich a certes un taux de réussite de 21,88%, ce qui en fait la cinquième équipe de la Ligue. Mais les hommes de Marc Crawford n'ont inscrit que 28 buts dans cette situation (comme Bienne, soit dit en passant). C'est moins que la moyenne de National League.
Mieux, Bienne compte un box-play tout à fait efficace malgré les 32 buts encaissés et les 79,35% d'efficacité en infériorité numérique. En effet, le HCB est la quatrième équipe qui concède le moins de chances de buts en 4 contre 5 avec 7,02 xG/60. Ce chiffre a encore baissé depuis 10 matches pour s'établir à 5,90. C'est très bon. Qui plus est, Bienne est la meilleure équipe de la Ligue en ce qui concerne les buts inscrits en box-play avec sept. Cela peut être utile.
3. Le coach. C'est peut-être un facteur moins quantifiable que les deux premiers, mais le staff technique aura aussi son mot à dire dans cette confrontation zuricho-biennoise. Sur le papier, les Lions possèdent le technicien le plus expérimenté avec Marc Crawford. Vainqueur de la Coupe Stanley en des temps immémoriaux (ou presque), le Canadien a déjà remporté un titre sur les bords de la Limmat (2014).
Mais son deuxième passage est un rien moins probant malgré la belle impression dégagée tout au long de la saison régulière. N'a-t-il pas été éliminé par ce même HC Bienne l'an dernier? Depuis son arrivée en lieu et place de Petri Matikainen, Martin Steinegger a insufflé un nouvel élan à son équipe. Suffisant pour compenser l'écart de taille entre les deux hommes de banc? Possible.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 31 | 12 | 59 | |
2 | ZSC Lions | 28 | 31 | 58 | |
3 | HC Davos | 32 | 25 | 58 | |
4 | SC Berne | 31 | 18 | 55 | |
5 | EHC Kloten | 32 | -1 | 54 | |
6 | EV Zoug | 30 | 20 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 30 | 4 | 44 | |
8 | EHC Bienne | 30 | 2 | 42 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 32 | -11 | 42 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 31 | -18 | 41 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 31 | -12 | 39 | |
12 | Genève-Servette HC | 28 | -3 | 36 | |
13 | HC Lugano | 30 | -23 | 36 | |
14 | HC Ajoie | 30 | -44 | 26 |