Aurélien Urfer, seul Romand au sifflet
Un Romand a été choisi pour arbitrer à Davos

Aurélien Urfer est l'un des plus jeunes juge de ligne de National League. À 28 ans, le Valaisan a même été convoqué à la Coupe Spengler. En marge de sa première montée à Davos, il a expliqué son parcours qui l'a mené à vivre son rêve.
Publié: 31.12.2024 à 10:16 heures
Aurélien Urfer (à g.) et le seul arbitre romand présent à Davos
Photo: keystone-sda.ch
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Lorsqu'il était gamin, Aurélien Urfer était un bon jeune. Il a grimpé jusqu'en U15. Mais jouer ne l'intéressait pas outre mesure. «Lorsque je rentrais à la maison après un match, je parlais plus de la performance des arbitres que de mon propre match, nous a-t-il raconté, tout sourire, à Davos. À l'entraînement, je me portais toujours volontaire pour être celui qui lâche le puck plutôt que de jouer moi-même.»

Ce n'est donc pas un hasard s'il a rapidement troqué la crosse pour un sifflet. Une douzaine d'années plus tard, le voilà déjà juge de ligne à la Coupe Spengler alors qu'il dispute sa troisième saison complète en National League. «Quand tu commences au bas de l'échelle, tu rêves de monter en deuxième ligue pour passer à l'arbitrage à trois au lieu de deux dans les ligues inférieures. Et petit à petit, tu vises plus loin.»

Nombreux sacrifices

Pour mettre toutes les chances de son côté, Aurélien Urfer a décidé de quitter son travail et de reprendre des études en management à l'université de Lausanne. «Une solution idéale pour parvenir à faire cohabiter tous les aspects de ma vie entre le professionnel, le privé et le sportif. Mais même si c'est idéal, cela implique des sacrifices.» Pour lui et pour son entourage. «Je suis content de pouvoir vivre cette Coupe Spengler à Davos avec ma copine, précise-t-il. C'est aussi un joli moyen pour elle de découvrir le monde dans lequel j'évolue. Et avec cette météo fantastique, elle peut aussi profiter de la station. C'est génial.»

Son organisation bien rodée semble visiblement porter ses fruits puisque son développement se poursuit de manière très rapide. Si bien qu'il dispute déjà sa première Coupe Spengler. «Gamin, je la regardais toujours, se souvient-il. Ce tournoi est aussi un rêve pour les arbitres. Pas que pour les joueurs.» Et ce rêve, il le vit pleinement depuis une semaine: «Mon premier match était Davos contre le Team Canada, une magnifique affiche avec beaucoup d’intensité et de vitesse». Les joueurs gardent le puck de leurs premiers buts. Et les arbitres? «On le fait aussi, rigole-t-il. C'est un joli souvenir.»

Déjà engagé en Mondial

Sur les hauts de Landquart, le juge de ligne au No 57 vit un rêve... mais pas que. «J'ai déjà eu la chance de disputer un championnat du monde junior de deuxième division, c'était déjà incroyable de toucher le hockey international du bout des doigts.» À seulement 28 ans, il sait qu'il a encore le temps pour progresser et, pourquoi pas, viser un premier Mondial chez les adultes. Mais chaque chose en son temps. «Que ce soit un objectif, c'est logique. Mais je n'en fais pas une fixation. Je veux aller le plus loin possible et on verra bien jusqu'où cela peut me mener.»

À Davos, il est parfois porteur d'un casque avec une caméra. «Sur une image, on me voit parler à un Canadien et je lui demande de me regarder. Comme il fait une tête de plus que moi, ça donne une séquence sympa.» Cet outil lui permet de donner un point de vue inédit sur son rôle. «C’est un outil génial pour montrer au public notre perspective sur la glace. J'arrive à profiter du moment et à me rendre compte de la chance que j'ai de vivre cela. Mais dans le même temps, tout va très vite.»

À Davos, il fait partie des quatre juges de lignes suisses à avoir été sélectionnés. «Fin octobre, lorsque nous avons reçu la convocation, c'était une grande fierté, se souvient-il. Dans un coin de ma tête, j'y pensais évidemment. Mais lorsque cela devient concret, c'est vraiment impressionnant de vivre ce tournoi de l'intérieur.»

Un jour arbitre principal?

Question inévitable: se voit-il, un jour, arbitre principal? «Il y a des arbitres principaux qui ne veulent jamais être juges de ligne, et des juges de ligne qui ne veulent jamais être arbitres principaux, détaille-t-il. Ce sont deux rôles très différents. Dans mon développement, je pense que c'est une bonne chose que j'occupe ce rôle. Et j’aime cette proximité avec les joueurs. Mais devenir arbitre principal pourrait être un objectif à long terme. J'avance étape par étape.»

Après la Coupe Spengler, Aurélien Urfer et les autres directeurs de jeu présents dans les Grisons auront quelques jours de congé. Un break qui lui permettra de se remettre de ses émotions. Une pause inhabituelle dans le tourbillon d'une saison. Mine de rien, il a déjà sifflé près de 50 matches depuis la reprise en août dernier. La Coupe Spengler est à ce prix.

National League 24/25
Équipe
J.
DB.
PT.
1
Lausanne HC
Lausanne HC
34
19
67
2
ZSC Lions
ZSC Lions
31
31
61
3
SC Berne
SC Berne
34
19
61
4
HC Davos
HC Davos
35
18
58
5
EHC Kloten
EHC Kloten
35
-6
57
6
EV Zoug
EV Zoug
33
20
52
7
SCL Tigers
SCL Tigers
34
6
51
8
HC Fribourg-Gottéron
HC Fribourg-Gottéron
34
-5
48
9
Rapperswil-Jona Lakers
Rapperswil-Jona Lakers
35
-11
47
10
Genève-Servette HC
Genève-Servette HC
32
-1
45
11
EHC Bienne
EHC Bienne
33
-4
43
12
HC Ambri-Piotta
HC Ambri-Piotta
34
-21
43
13
HC Lugano
HC Lugano
33
-21
42
14
HC Ajoie
HC Ajoie
33
-44
30
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