Tu vas vivre ton premier Mondial comme coach principal. C’est forcément quelque chose de spécial?
Oui, bien sûr. Mais ce n’est pas une première compétition à enjeu. J’ai déjà vécu un Tournoi de qualification olympique (TQO), qui a une charge émotionnelle assez similaire. Ce n’est pas les JO ou le Mondial, mais on joue pour une place aux Jeux, donc l’intensité est très forte. En plus, j’ai passé six ans comme assistant avec Philippe Bozon, j’ai aussi connu ce genre de rendez-vous comme joueur… Tout ça me donne une base d’expérience. Je n’arrive pas non plus ici comme un rookie.
Il reste tout de même une incertitude sur la participation aux JO avec la présence ou non de la Russie…
Ce n’est pas un sujet. On n’en parle pas. On ne contrôle pas ce genre de choses, donc on se concentre sur ce qu’on peut maîtriser. On n’a pas terminé premiers du TQO, donc on n’a pas mérité cette certitude de pouvoir disputer les Jeux olympiques. On fait avec. Et on avance.
Comment se déroule la préparation de l’équipe de France?
Comme dans beaucoup de pays, on compose avec des incertitudes. Certains joueurs peuvent encore nous rejoindre, comme Pierre-Édouard Bellemare. Il y a des contextes différents dans chaque sélection, mais tout le monde ajuste son groupe jusqu’à la dernière minute. Nous avons prévu six matches de préparation, ce qui me semble suffisant. Après le week-end contre la Suisse, on y verra plus clair. Et surtout, on attend d’avoir des joueurs disponibles à 100%, physiquement et mentalement. Les deux vont ensemble.
Le fait que Bellemare soit venu jouer en Suisse cette saison, ça t'a surpris?
Non, pas vraiment. J’aurais aimé qu’il puisse rester en Amérique du Nord, mais il n’a pas eu de contrat là-bas. Il est lucide sur sa carrière. Il a encore un objectif en tête, les Jeux. On verra si c'est réaliste. Mais il reste un athlète exceptionnel, avec un mode de vie exemplaire. Il a retrouvé des statistiques offensives qu’on ne lui avait plus vues depuis longtemps. Il a toujours été capable de ça. Mais au-delà du joueur, c’est une personne incroyable.
Et un leader naturel...
Exactement. C’est notre capitaine. Il a cette capacité rare d’analyser un match pendant qu’il joue, de s’auto-évaluer avec lucidité. Il est précieux pour l’équipe et pour le staff. C’est presque un entraîneur adjoint sur la glace. Il inspire confiance, il partage son expérience. Dans une sélection, il faut un capitaine, et on a la chance de l’avoir.
Comment gères-tu les différences entre ton rôle avec la France et celui que tu as à Genève?
Il y a évidemment des différences, dans les attentes, les plans de jeu, le type d’adversaires. À Genève, on s’attend à ce qu’on ait plus souvent le puck. Avec la France, face à des nations comme le Canada, c’est différent. Mais au fond, les fondamentaux sont les mêmes: bien jouer sans le puck, défendre avec discipline, s’adapter. Et même à l’intérieur d’une saison avec le même club, on adapte en permanence. Ce n’est jamais du copier-coller.
La fin de saison à Genève a été difficile. Ce passage avec la sélection t'a-t-il aidé à tourner la page?
Oui, clairement. Après un échec, il faut rebondir. On a pris le temps de faire un vrai bilan à Genève. On n’a pas atteint les objectifs du club, donc on a tous une part de responsabilité. Moi le premier, surtout en tant que coach principal sur la fin de saison. Mais cette expérience avec l’équipe de France est une opportunité de progresser. J’apprends, je grandis. Et je vois ça aussi comme un moyen de revenir plus fort pour Genève.
Justement, tu penses déjà à la saison prochaine avec Genève?
Bien sûr. Même si le quotidien avec Genève est momentanément mis de côté, il y a toujours des choses qui se passent en parallèle. C’est un équilibre à trouver. Mais les deux projets s’enrichissent mutuellement. Ce que je vis ici avec la sélection me fera avancer aussi là-bas.
Quand tu regardes ton évolution sur les 12 derniers mois, tu te dis quoi?
Qu’il s’est passé énormément de choses! Et que j’ai beaucoup appris. Ce n’est qu’en vivant les situations qu’on peut vraiment comprendre et progresser. On ne peut pas apprendre tout ça dans les livres. Chaque saison, chaque équipe, chaque staff, chaque joueur m’a appris quelque chose. Je crois profondément à la richesse des expériences. Et cette année m’en a offert beaucoup.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | Lausanne HC | 52 | 25 | 97 | |
2 | ZSC Lions | 52 | 35 | 93 | |
3 | SC Berne | 52 | 26 | 91 | |
4 | EV Zoug | 52 | 37 | 88 | |
5 | HC Davos | 52 | 18 | 86 | |
6 | HC Fribourg-Gottéron | 52 | 4 | 83 | |
7 | EHC Kloten | 52 | -15 | 79 | |
8 | SCL Tigers | 52 | 7 | 75 | |
9 | Rapperswil-Jona Lakers | 52 | -13 | 73 | |
10 | HC Ambri-Piotta | 52 | -12 | 73 | |
11 | EHC Bienne | 52 | -3 | 71 | |
12 | Genève-Servette HC | 52 | -12 | 71 | |
13 | HC Lugano | 52 | -23 | 66 | |
14 | HC Ajoie | 52 | -74 | 46 |