Rendez-vous est pris à 18h30 dans un petit café du centre de Prilly. Antti Suomela habite à deux pas. «Je suis encore dans les cartons, rigole-t-il. Mais ça fait du bien de sortir un peu.» Contrairement au stéréotype du Finlandais taiseux, le nouveau joueur du Lausanne HC est plutôt loquace et les réponses sans cesse étayées. Au final, il a accepté de parler de lui durant près de 1h30 pour une discussion fleuve.
Rendez-vous est pris à 18h30 dans un petit café du centre de Prilly. Antti Suomela habite à deux pas. «Je suis encore dans les cartons, rigole-t-il. Mais ça fait du bien de sortir un peu.» Contrairement au stéréotype du Finlandais taiseux, le nouveau joueur du Lausanne HC est plutôt loquace et les réponses sans cesse étayées. Au final, il a accepté de parler de lui durant près de 1h30 pour une discussion fleuve.
Antti Suomela, tu as quand même eu le temps de souffler depuis ton arrivée en Suisse?
(Il rigole) Franchement? À peine. Les premiers mois ont été assez intenses entre le voyage, le déménagement, la préparation d'été et tout ce qu'il faut gérer. J'ai beaucoup de chance d'être entouré et je suis très content de voir à quel point l'équipe m'a aidé et m'a fait me sentir très vite à la maison à Lausanne.
En trois mois, tu as déjà trouvé tes endroits préférés?
Je suis allé récemment à Montreux avec ma copine, c'était vraiment incroyable. Sinon, nous commençons à trouver nos restaurants préférés, notamment ceux situés au bord du Lac.
Tu as toujours voyagé avec ta copine que ce soit en Suède, en Amérique du Nord et maintenant en Suisse?
Oui, elle est d'une très grande aide pour me permettre de me concentrer sur le hockey et simplement me faire me sentir bien. Depuis que nous sommes ici, nous vivons une belle expérience. Je ne dirais pas encore que je vis «à la Suisse», mais j'essaie de m'adapter à votre style de vie.
En parlant de nouveau style de vie, le Lausanne HC est également passé par de grands changements ces 12 derniers mois. Et je ne suis pas là pour reparler du passé. Mais toi, tu as conscience de faire partie de cette nouvelle ère?
En un sens, oui. J'en ai parlé lors des discussions avec John Fust, le directeur sportif. Lors d'un rassemblement de l'équipe nationale, j'ai évoqué le sujet avec plusieurs joueurs évoluant en Suisse. Et ils m'ont convaincu que c'était un bon choix pour moi. À ce moment, j'avais l'offre du Lausanne HC et j'ai vraiment pu me projeter sur le fait de venir en Suisse.
Qui sont ces joueurs?
Il y a surtout eu Pesonen (ndlr ancien Lausannois aujourd'hui à Langnau) et Laurikainen (ndlr ancien gardien du LHC), même s'il n'est pas resté longtemps. Les deux m'ont dit de bonnes choses sur la ville et le club. La dernière personne qui a été importante pour moi dans ce choix te surprendra peut-être, mais c'est Ossi Louhivaara.
Je me souviens très bien. Il a joué deux saisons à Lausanne.
Exactement, bonne mémoire! Et lorsqu'il est revenu en Finlande, c'était dans mon club, à JYP. Nous avons gardé de bons contacts. Du coup, lorsque j'étais en pleine réflexion, j'ai décidé de lui passer un coup de fil. J'avais un long voyage en voiture à faire entre Oskarshamn et Stockholm. Du coup, j'ai pris de ses nouvelles et lui ai demandé ce que je devais faire de cette offre du Lausanne HC. Il m'a parlé des gens au club et de l'entourage. Il a connu l'ancienne patinoire de Malley et m'a raconté de superbes histoires de ce lieu que je regrette de ne pas avoir connu.
Maintenant que tu es là, on peut dire qu'il ne t'a pas menti?
(rires) Non clairement! Mais j'avais également lu des articles sur les joueurs présents et les résultats du passé, le potentiel du groupe présent.
Pourtant, les résultats ne sont récemment pas fantastiques.
Non, c'est vrai. Mais cela fait partie du challenge. J'ai vraiment l'impression de pouvoir apporter quelque chose au Lausanne HC. Et puis il y a une connexion finlandaise qui existe même si durant deux saisons, elle était moins présent. Mais rappelle-toi des Ville Peltonen, Juha-Pekka Hytönen ou Ossi Louhivaara.
Aujourd'hui, il y a Miika Salomäki et toi. Vous avez un lien spécial?
Actuellement, il est blessé donc cela me fait tout bizarre de m'être retrouvé dans le car pour Davos sans lui. C'est tout bête, mais d'avoir quelqu'un avec qui parler ta langue maternelle, c'est important. Nous partageons peut-être un peu plus de choses. Mais je crois avoir réussi à nouer des contacts avec beaucoup de joueurs.
J'allais te faire cette réflexion. J'ai l'impression que tu n'es pas le «Finlandais typique». Sans faire de stéréotype, je te trouve plus ouvert que la moyenne.
Je comprends ta question et je crois que tu as assez raison. J'ai également évolué à force de voyager. Lorsque tu te retrouves en Amérique du Nord avec beaucoup de Canadiens et Américains, cela te force à sortir de ta zone de confort. Mais même avant ces voyages, j'ai globalement l'impression d'avoir toujours plutôt été un «happy guy».
Parlons un peu de hockey si tu le veux bien. En arrivant ici avec une étiquette d'étranger productif, les gens attendent de toi que tu marques tous les soirs ou presque. Tu ressens cette pression?
Je crois que c'est la toute première chose qui m'a été dite en arrivant en Suisse: «Si tu es là pour marquer des points, tu as intérêt à le faire». Et c'est tout à fait normal pour moi d'avoir ce rôle à jouer donc je ne suis pas surpris, même si je déteste réfléchir aux points marqués. J'essaie de réfléchir davantage en terme d'implication et de qualité de mon jeu. Je sais que si ces deux points sont toujours bien gérés, les buts et les assists vont suivre.
Cet équilibre entre productivité et jouer de la bonne manière est-il difficile à trouver?
Non, car je sais que si je me focalise trop sur les points, je vais trop forcer mon jeu et je serai moins efficace. Je sais, à l'inverse, que si je prends du plaisir sur la glace et que je joue de manière plus relaxée, je vais avoir du succès. C'est toujours ainsi que j'ai réfléchi.
J'ai le sentiment que tu t'es acclimaté très vite au jeu en Suisse, non?
Oui, car j'ai l'impression que le style me correspond parfaitement. C'était déjà le cas en Suède, mais les joueurs ici sont peut-être encore un peu meilleurs. Il y a plus de vitesse, ce qui me permet de m'exprimer encore mieux. Je déteste être planté au milieu de la glace et attendre qu'il se passe quelque chose. Ce que j'aime, c'est plus de bouger sans arrêt et laisser le jeu venir naturellement à moi.
Lorsque tu as signé en Suisse, j'ai regardé beaucoup de vidéos de toi pour te découvrir un peu. Ce qui m'a frappé, c'est ta façon de shooter dans toutes les positions. Pour un centre, c'est plutôt atypique.
Je n'ai pas forcément l'impression d'avoir un shoot incroyable (rires). J'ai surtout l'impression que le fait que je sois capable de faire de bonnes passes me permet d'avoir des lignes de tirs différentes de certains autres centres. Et cela peut surprendre. Je sais où tirer pour avoir de bons résultats, même si je ne suis pas le puissant. Je pense que ma force se situe dans le timing. Il y a tellement de fois où je me demande même comment j'ai pu marquer, mais l'effet de surprise marche visiblement. Mais j'aime me mettre sans arrêt dans des positions pour être en mesure de marquer. Je me sens comme un demi-centre et un demi-ailier, parfois.
Tu as toujours été ainsi?
Je dirais oui et non. Oui, car je ne suis pas devenu un joueur différent avec les années. Et non, car j'ai l'impression d'avoir évolué en Amérique du Nord là où tout le monde pense à sa pomme. Je me suis retrouvé dans des situations absurdes en étant seul face au but vide et le gars avec moi tirait quand même. Et manquait évidemment. Alors que s'il me faisait la passe, c'était but. Quand tu évolues dans cet environnement, tu t'adaptes et j'ai peut-être davantage appris à penser à moi.
Si tu dois choisir entre faire la passe décisive et marquer le but décisif, tu prends quoi?
Marquer! Sans la moindre hésitation. Mais si je vois Kovacs ou un autre coéquipier seul face au but vide, il recevra toujours le puck (rires).
Au printemps, tu as disputé ton deuxième Mondial avec la Finlande. Celui-ci était au pays. Comment tu l'as vécu?
Franchement? Je devais encore un peu me pincer pour y croire. Même lorsque je joue un tournoi de préparation et que j'enfile le maillot finlandais, je me dis que ce n'est pas réel. Alors lorsque l'on te dit que tu vas disputer un championnat du monde à la maison, c'est de la folie. Et l'atmosphère était indescriptible.
Les étrangers arrivant en Suisse sont souvent surpris de l'atmosphère. La photo qui va illustrer cette interview te représente devant le kop avec les drapeaux. Tu le vis comment?
J'essaie de ne pas trop y penser sinon je ne joue pas mon jeu (rires). En Suède, il y a beaucoup d'ambiance, mais c'est incomparable avec la Suisse. J'ai l'impression que c'est une fête perpétuelle et cela représente assez la manière dont je vois ce sport. J'ai signé pour deux ans ici et depuis que je suis arrivé, je ne regrette pas ce choix. Il faudra encore que je remercie Ossi Louhivaara pour ses conseils (rires).
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
---|---|---|---|---|---|
1 | ZSC Lions | 29 | 34 | 61 | |
2 | Lausanne HC | 32 | 13 | 61 | |
3 | SC Berne | 32 | 21 | 58 | |
4 | HC Davos | 33 | 24 | 58 | |
5 | EHC Kloten | 33 | 0 | 57 | |
6 | EV Zoug | 31 | 19 | 49 | |
7 | SCL Tigers | 31 | 3 | 45 | |
8 | EHC Bienne | 31 | -1 | 42 | |
9 | HC Fribourg-Gottéron | 32 | -11 | 42 | |
10 | Rapperswil-Jona Lakers | 33 | -14 | 42 | |
11 | HC Ambri-Piotta | 32 | -21 | 41 | |
12 | Genève-Servette HC | 29 | -1 | 39 | |
13 | HC Lugano | 31 | -20 | 39 | |
14 | HC Ajoie | 31 | -46 | 26 |