Peu avant 18h, les différents groupes commencent à arriver. En rouge et blanc, ou pas forcément. Certains se réjouissent déjà des bars ouverts toute la nuit, craignant la journée de travail du lendemain. Eh oui, le 1er mai n’est pas férié sur le canton de Vaud. Contrairement aux soirs de match, pas de foodtruck à l’horizon. Mais les plus motivés font déjà la queue devant les portes de la patinoire.
Dans les starting blocks
En première ligne, Christelle et trois amis attendent devant la porte fermée. Pour être certain d’avoir une place, le groupe est arrivé à 17h sur le parvis de la Vaudoise aréna. Maillot du LHC sur le dos et écharpe de la finale autour du cou, celle qui supporte les Lions depuis trois ans a fait le déplacement pour «célébrer avec les gens qu’elle aime, plutôt que de rester seule à la maison». Optimiste pour ce match décisif, donc? «Oui, ils ont montré samedi de quoi ils étaient capables», ajoute Christelle.
Un peu plus en retrait, Mathéo et Sarah attendent, assis sur un banc, en marge de la queue. Les deux jeunes profitent d’une invitation en loge pour ne pas avoir à se ruer dans les coursives. Pratique. Ils n’en sont pas moins impressionnés par la foule présente. «Pour une simple retransmission, c’est complétement fou. L’engouement fait plaisir à voir», se réjouit Mathéo.
Ça bouchonne dans les coursives
Le moment est venu d’entrer dans l’enceinte. Il est 18h, et le public court trouver une bonne place. Plus le temps passe, moins il est possible de faire le difficile. La première place trouvée sera la bonne. Le speaker annonce l’ouverture du Virage Ouest: hourra dans les tribunes. Une nouvelle course est lancée.
Mais un bouchon se forme devant la grille bloquant les escaliers pour monter au second anneau. Ça s’agglutine, ça rouspète. «Il vont finir par monter la grille», pronostique un spectateur confiant. La rumeur se propage. Le second anneau ne devrait pas tarder à être ouvert.
Devant cette grille électrique, on y croise Sébastien, Charlène et Caroline. Sébastien, qui fête ses 40 ans ce soir, célébrerait volontiers un titre lausannois pour l’occasion. Il tient à souligner que c’est «une saison historique, quoiqu’il arrive ce soir». «C’est vrai qu’en début de saison, personne n'aurait pu prédire ce qui arrive», acquiesce Charlène. «Mais l’appétit vient en mangeant!» ajoute Sébastien, qui est le fils de Philippe Favrod, joueur du LHC pendant six saisons entre 1985 et 1991.
Beat Kindler donne le ton
Et enfin, la délivrance. La grille se lève, le second anneau est ouvert. On laisse nos trois protagonistes filer trouver un siège. Une troisième course se lance pour réserver sa place. Une heure avant le match, le virage ouest est bondé, ça se bouscule dans les coursives et aux buvettes. C’est justement à une buvette que l’on croise Séverine, ancienne membre de la Section Ouest – le groupe ultra lausannois. Elle est aujourd’hui venue encourager les Lions avec son fils de cinq ans.
«J’ai vécu la montée en Ligue A en 1995 quand j’avais 10 ans. Je me suis dit que si ça devait être historique ce soir, il fallait qu’on soit présent». Maillot de la promotion de 1995 sur le dos, signé par toute l’équipe de l’époque, Séverine a hâte que le match commence. «Depuis ce matin, je suis au taquet».
Au taquet, tout comme Beat Kindler. La légende lausannoise accompagnée du speaker des Lions s’en sont donnés à cœur joie, au centre de la glace, pour lancer les premiers chants de la soirée. Le virage et tout le public lausannois reprennent en chœur. «C’est tout Malley qui va s'enflammer», et qui n’attend que ça.
Un public au rendez-vous
20h. Le puck est lâché, dans une Vaudoise Arena finalement à guichets fermés. Le speaker lausannois s’improvise capo, les arrêts de Hughes sont applaudis, des clameurs accompagnent les contre-attaques lausannoises. 0-0 après le premier tiers, on ne respire pas beaucoup à Malley.
En fin de deuxième période, c’est la douche froide. Zurich prend l’avantage à quarante secondes de la sirène. Puis pense doubler la mise dans la foulée, avant que le but ne soit annulé. Ouf de soulagement à Malley.
À la seconde pause, on croise Michel, sobrement vêtu d’un maillot floqué au nom de… Michel. Il suit le LHC depuis un demi-siècle, «à la basse estimation». «Tout reste possible, à condition que Lausanne joue les vingt dernières minutes à 200%», lance celui qui a «tout vécu» en tant que supporter du LHC.
Mais à 13 minutes du terme de la rencontre, Zurich double la mise. Le moment choisi par les plus résignés pour quitter l’enceinte. Mais la (très) grande majorité est restée jusqu’au bout. Pour pousser les leurs, même à 200 kilomètres de distance, jusqu'à la sirène finale. Le LHC ne sera pas parvenu à retourner le match, mais le public a continué à donner de la voix, à faire tourner les écharpes, et à chanter en chœur, une fois la rencontre terminée.
Entre déception et fierté
Gentiment, les supporters rendent leurs derniers gobelets consignés, terminent leur conversation, et quittent l’enceinte de la patinoire vaudoise. Dans la nuit lausannoise, Joseline et son petit-fils Jason, 15 ans, ne cachent pas leur déception. «On est évidemment déçus, mais ils ont vraiment fait une belle saison, il ne faut pas l’oublier, relativise Joseline. Et l’ambiance a été incroyable tout au long de cette finale.»
Même si son petit-fils a la défaite un peu plus amère, il donne le ton pour la saison prochaine: «le but maintenant, c'est de finir premier, et de ramener cette Coupe». Sébastien nous avait prévenus plus tôt dans la soirée, l’appétit vient bel et bien en mangeant.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | HC Davos | 22 | 24 | 43 | |
2 | Lausanne HC | 22 | 9 | 42 | |
3 | ZSC Lions | 20 | 18 | 40 | |
4 | EV Zoug | 23 | 18 | 38 | |
5 | EHC Kloten | 22 | 3 | 36 | |
6 | SC Berne | 23 | 12 | 36 | |
7 | EHC Bienne | 22 | -1 | 33 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 23 | -8 | 31 | |
9 | HC Lugano | 20 | -11 | 28 | |
10 | HC Fribourg-Gottéron | 22 | -10 | 28 | |
11 | SCL Tigers | 20 | -4 | 26 | |
12 | Genève-Servette HC | 18 | -2 | 24 | |
13 | HC Ambri-Piotta | 20 | -14 | 24 | |
14 | HC Ajoie | 21 | -34 | 18 |