Il y avait clairement une ambiance de fête samedi à Fribourg. Non seulement parce que c’était un soir de derby des Zähringen contre le CP Berne. Mais surtout parce que Gottéron fêtait la 1000e de Julien Sprunger sous son maillot noir. Et le moins que l'on puisse dire est que son club de toujours a mis les petits plats dans les grands pour lui offrir des festivités à la hauteur de son talent.
9009 numéros 86
Les fans, eux aussi, étaient au rendez-vous. Parfois plusieurs heures à l’avance, afin de ne pas manquer une miette d’une soirée historique. Ils étaient tous là, ou presque, pour voir Julien Sprunger entrer en premier sur la glace à l’échauffement. Et chantaient, déjà, à sa gloire.
Le début d’une longue célébration dont le principal intéressé ignorait tout. «J’étais dans la surprise totale. Personne ne m’a rien dit», nous confiait l’homme aux 1000 matches de ligue nationale en zone mixte.
Le capitaine de Gottéron ne se doutait pas que 9009 pancartes bleues, ornées d’un «86», seraient pointées vers le ciel par les fidèles supporters des Dragons. Une animation bien complétée par une grande bâche à son effigie, réalisée par les plus bruyants des fans fribourgeois.
Avant même que le match ait commencé, Julien Sprunger était déjà ému. Mais le capitaine de Gottéron s’était donné un mot d’ordre pour ce match unique: «Profiter de chaque moment», car «des jours comme ça, on n’en vit pas cinquante dans une vie».
Respecté dans la Suisse entière
S’il a déjà passablement gagné de match contre le CP Berne, son meilleur ennemi, la victoire d’aujourd’hui (3-1) gardera un goût particulier. Fans comme coéquipiers ont tout donné pour leur capitaine préféré. «Les gars avaient vraiment à cœur de gagner ce match pour Julien. C’est magnifique», exposait son entraîneur Christian Dubé après le match. Et tous auraient espéré un but de leur star. «Même moi, à la fin, j’aurais aimé le mettre sur la glace», souriait son coach.
Sans but ce soir, Julien Sprunger a tout de même été élu meilleur joueur du match. Un titre qu’il doit à ces deux tirs bernois bloqués lors du même shift. «Depuis quand Julien Sprunger bloque deux tirs sur la même présence?», s’étonnait son actuel entraîneur, et ex-coéquipier.
Une soirée inédite, mais surtout une fête sans fin, tant les hommages se sont succédé une fois la sirène finale retentie. «Même les fans de Berne ont montré un grand respect. C’est ça la beauté du sport. Il y a une grosse adversité, mais les 22 Bernois sont venus me féliciter», nous renseignait Julien Sprunger. Une juste récompense pour un joueur plus que respecté. «J’ai reçu des messages de toute la Suisse aujourd’hui.»
Une famille nombreuse
La soirée s’est finie sur la glace pour notre protagoniste, juste après un court passage aux vestiaires. Duquel Sprunger est revenu vêtu d’un vieux maillot de Fribourg Gottéron. Dans son dos, le numéro 9 et «Rotzetter», nom de l’une des nombreuses légendes du club. «J’ai depuis toujours ce maillot. 'Kaka', c’est un nom parmi tant d’autres. Je fais partie de l’histoire de Gottéron depuis 20 ans, mais ce club était là bien avant moi», commente le numéro 86 des Dragons. À son tour de rendre hommage à sa «famille Gottéron».
Une famille nombreuse, composée de tous ceux et celles qui lui ont témoigné leur amour ce samedi soir. De ses dirigeants à ses fans, en passant par sa famille et ses coéquipiers. Au programme, banderole «Bravo Julien 1000», tenue par ses coéquipiers, communion(s) avec le public et film rétrospectif sur la carrière du joueur.
Un film qui a permis à la patinoire d’exulter à nouveau devant quelques-uns de ses 376 buts sous les couleurs fribourgeoises. Et à notre protagoniste de mesurer «le travail accompli et le chemin parcouru».
Toute cette soirée n’a pas laissé Julien Sprunger de marbre. Loin de là. «Ça me touche profondément. Quand tu reçois autant d’amour, de reconnaissance d’autant de monde, ça ne peut pas te laisser indifférent», soufflait-il.
Bientôt une légende
De quoi se rendre compte de son statut? «Aujourd’hui, j’essaye juste d’être un exemple. De pouvoir transmettre toutes les valeurs, tout ce que j’ai reçu dans ce métier, dans ce club», tonne Julien Sprunger avec humilité. Le joueur de 37 ans se refuse à être appelé «légende». Pas avant la fin de sa carrière.
Une carrière commencée il y a plus de 20 ans et dont on ne sait toujours pas où elle va s’arrêter. Lui-même est dans le flou: «Je n’ai pas encore décidé si ma carrière continue ou pas.» Une chose est sûre: pas question de quitter Gottéron. «Je connais la maison de fond en comble. Ce serait dommage de tout laisser de côté du jour au lendemain», déclare Julien Sprunger. Qui désamorce de suite: «Je ne suis pas le prochain GM, ne vous inquiétez pas.»
Dans un rôle de GM ou pas, l’avenir de Julien Sprunger risque bien de se dérouler dans sa ville de toujours. La fête n’est pas finie.
Équipe | J. | DB. | PT. | ||
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1 | Lausanne HC | 20 | 12 | 40 | |
2 | ZSC Lions | 18 | 20 | 39 | |
3 | HC Davos | 19 | 21 | 38 | |
4 | SC Berne | 20 | 15 | 33 | |
5 | EHC Bienne | 19 | 4 | 32 | |
6 | EV Zoug | 19 | 11 | 29 | |
7 | EHC Kloten | 19 | -2 | 28 | |
8 | Rapperswil-Jona Lakers | 19 | -8 | 26 | |
9 | HC Ambri-Piotta | 18 | -10 | 24 | |
10 | HC Lugano | 17 | -13 | 22 | |
11 | HC Fribourg-Gottéron | 19 | -11 | 22 | |
12 | Genève-Servette HC | 16 | -2 | 21 | |
13 | SCL Tigers | 17 | -3 | 21 | |
14 | HC Ajoie | 18 | -34 | 12 |