«À mon anniversaire, je ne reçois jamais autant de messages.» Au bout du fil, Arnaud Montandon rigole de ce qui lui est arrivé jeudi soir. Il préfère le prendre de cette façon car, au final, il a eu «beaucoup plus de peur que de mal». Après un «bête» contact avec Tyler Higgins, les deux hommes ont terminé dans la fosse à glace située derrière la bande. Son adversaire a eu les pieds mouillés. Lui? Il a terminé la tête la première dans l’eau glacée. Une mésaventure qui prête à sourire, mais qui aurait pu mal se terminer. Témoignage.
Arnaud Montandon, racontez-nous ce qui s’est passé.
Pour tout vous dire, je ne sais pas si je m’en souviendrais si je n’avais pas revu les images depuis. Il y a ce contact contre la bande et sur le moment, je ne comprends pas que la porte s’ouvre. Ensuite, je ne vois pas que je tombe dans la fosse située derrière la bande.
Un sacré choc, non?
Absolument! Imaginez-vous qu’à ce moment je suis en plein effort. J’ai chaud. Mon équipement est chaud. Et en une demie seconde je passe d’une température de 37-38 degrés à… Je ne sais pas, probablement pas loin de zéro. Franchement, heureusement que j’avais pied. Si j’avais dû nager, je ne sais pas comment cela se serait terminé.
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Pour tout vous dire, on ne se rend pas compte que c’était sérieux à ce point…
Rassurez-vous, c’est le cas de tout le monde. J’ai reçu énormément de messages de personnes amusées. Ils pensent que j’ai pris une douche. Mais ça n’était vraiment pas un moment rigolo. D’ailleurs, je me dis que j’ai eu pas mal de chance, au final. Déjà parce que la fosse était remplie. Et dans certains endroits il y a des hélices. Mon adversaire, Tyler Higgins, a eu juste les pieds mouillés. Mais moi, j’ai plongé la tête la première. Comme je fais pas loin de 2 mètres avec les patins, je vous laisse imaginer de quelle hauteur je tombe si la fosse est vide...
Pourtant, malgré le choc, vous avez continué à jouer. Dans quel état?
Je suis d’abord passé par le vestiaire. Higgins a pu jouer directement. Moi, j’ai dû tout me changer, j'étais trempé. Heureusement que j’ai quasi un équipement complet de réserve. J’ai terminé le match avec de vieilles affaires. Mais sur le moment, je ne me rendais pas compte. J’étais dans mon truc. C’est en arrivant à la maison le soir que j’ai repensé à tout ça. J’ai serré ma femme dans mes bras et je me suis dit que j’avais eu de la chance parce que j’ai pris une sacrée volée!
Elle n’était pas présente?
Non, elle est sur le point d’accoucher. Le terme est passé depuis quelques jours. Je pense que si elle avait été à Graben, elle aurait accouché sur place (rires).
Avez-vous parlé avec Tyler Higgins, votre compagnon d’infortune?
Oui, il a été adorable. Je crois que c’est lui qui m’a le plus aidé à sortir de la fosse. À la fin du match, ils nous ont donné le prix des meilleurs joueurs. Mais je crois que c’était surtout un clin d’œil.
Et au lendemain de ce match, comment allez-vous, physiquement?
Ça va, j’ai tout de même un petit peu mal au dos. Mais ça ira. On ne s'entraîne pas avant lundi et on ne joue pas avant le 28, je pourrai profiter de la fête de Noël.
Et mentalement?
C’est une question que je me pose effectivement. Est-ce que je vais oser aller mettre une nouvelle charge dans l'arrondi? Il faudra peut-être que je fasse le tour des patinoires pour voir s’il y a une fosse derrière la bande. Mais une chose est sûre, j’aurais préféré faire le tour du monde pour un penalty à une main ou une geste technique et pas pour ça (rires).