Une déception immense
Patrick Fischer: «On a donné raison à nos détracteurs»

Patrick Fischer est revenu sur l'élimination de son équipe de Suisse en quart de finale du Mondial face à l'Allemagne. Le sélectionneur a fait part d'un certain doute quant à l'avenir.
Publié: 26.05.2023 à 07:31 heures
Patrick Fischer a connu une nouvelle élimination en quart de finale.
Photo: AFP
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Grégory BeaudJournaliste Blick

Tout le monde était très optimiste après le tour préliminaire. Comment peut-on expliquer cette défaite de l'équipe de Suisse en quart de finale?
Nous étions également optimistes. J'ai l'impression que tout le monde avait un bon feeling. Mais une fois de plus, nous nous sommes mis dans une mauvaise position et nous avons offert des cadeaux à nos adversaires. Nous sommes très déçus et je sais que nous avons donné raison à nos détracteurs. Je suis aussi déçu de moi-même. Encore une fois, je n'ai pas pu préparer l'équipe pour que nous puissions disputer une meilleure rencontre lorsque cela compte comme aujourd'hui. Tout le monde est très déçu.

Ce quart de finale était de loin le pire match de cette Suisse en Lettonie.
Oui, nous n'avons vraiment pas joué de manière suffisamment disciplinée. Le 0-1 nous a mis quelque peu dans l'embarras. Durant la première pause, nous avons insisté sur la nécessité de jouer à nouveau au hockey. Ce que nous avons parfaitement fait d'entrée de tiers en égalisant. Par la suite, les pénalités nous ont à nouveau coupé le rythme. Ce qui m'agace le plus, encore une fois, c'est que cela donne raison à tous ceux qui disent que nous ne sommes pas capables d'être prêts lorsque cela compte. Mais je connais les joueurs. Je sais qu'ils en ont les moyens. Ils l'ont déjà prouvé par le passé. Mais c'est en équipe que nous avons échoué.

Rétrospectivement, était-ce vraiment judicieux de reposer les cadres contre la Lettonie?
Nino Niederreiter est tombé malade après le match face à la Tchéquie. Nico Hischier n'a pas dormi pendant trois nuits à cause du décalage horaire. Ce sont des décisions logiques de les ménager. Mais je suis d'accord. Nous avons peiné à trouver notre rythme. Au final, ce que je retiens, c'est que nous avons fait trop de cadeaux aux Allemands.

On pense évidemment au 0-1 qui est sur la conscience de Robert Mayer...
C'est une certitude que cela n'a pas aidé et cela me fait de la peine pour lui. Il a fait une saison sensationnelle, il a bien joué ici aussi et, comme nous tous, il doit se sentir coupable de ce qui est arrivé. Savoir qui doit être le gardien titulaire n'était pas une décision aisée. Et le 0-1 n'a pas aidé et nous a apporté un peu d'incertitude. Ce d'autant plus que nous avions dominé jusqu'à cet instant.

Pourquoi avoir décidé d'envoyer Mayer devant le filet au détriment de Genoni?
C'était tout simplement dans l'optique d'envoyer le meilleur gardien possible devant le but en sachant que nous en avions deux d'excellents. Rien de plus.

Vous semblez avoir pu gérer les énergies durant tout le tournoi. Pourquoi cela n'a pas marché face à l'Allemagne?
Je n'en ai pas la moindre idée. Avant le match, tout paraissait sous contrôle. Personne n'avait l'air nerveux et tout le monde se sentait bien. C'est sûr que le 0-1 nous a déstabilisé. Nous sommes revenus, mais le 1-3 encaissé alors que nous étions en power-play... ça nous a fait mal. C'est agaçant. Je n'ai pas la moindre idée pourquoi ce but est tombé à ce moment du match.

Cette équipe a-t-elle un problème mental?
Si ce n'est pas physique, cela veut dire que c'est mental, oui. Tout le monde se sentait bien. Mais nous n'étions pas aussi détendus que nous l'avions imaginé. Et dès que la machine s'est déréglée, c'est devenu un problème mental.

Vous disiez que si vous n'y arrivez pas, peut-être un autre pourrait y arriver…
Et je le maintiens. Je ne suis pas du genre à jeter l'éponge. Mais à la fin, d'autres doivent décider. Ce qui m'importe, c'est d'avoir la confiance des joueurs. Mais finalement, c'est toujours l'entraîneur qui est responsable. Et j'accepte les règles du jeu.

Ressentez-vous toujours la confiance des joueurs?
Je ne sais pas encore. Jusqu'à présent, j'aurais eu tendance à dire que oui. Mais maintenant, nous verrons.

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