Les gardiens (3)
Reto Berra, 4,0. Aucun membre présent à Prague ne mérite une note inférieure à la moyenne peu importe sa performance au Mondial. Mais le gardien de Fribourg Gottéron a vécu un tournoi compliqué avec 40 minutes de jeu et plusieurs buts pris sur la conscience. À 37 ans, il fait toutefois partie du cercle très fermé des joueurs à avoir participé aux trois finales avec Nino Niederreiter et Roman Josi.
Leonardo Genoni, 6,0. Le gardien a été brillantissime du début à la fin du tournoi. Battu sur un tir inarrêtable de la superstar Pastrnak en finale, «Leo» n'a rien à se reprocher. Bien au contraire. Si la Suisse a pu vivre un tel tournoi, c'est en grande partie grâce à son brio.
Akira Schmid, 5,0. Son seul arrêt face à Marco Rossi lors du match contre l'Autriche justifie une bonne note. Fébrile sur son premier bout de match, il s'est parfaitement rattrapé avec un big save qui a évité un camouflet à la Suisse… et peut-être une suite de tournoi plus compliquée?
Les défenseurs (8)
Michael Fora, 4,5. Auteur d'un début de tournoi particulièrement compliqué, il avait même été renvoyé en tribunes. Par la suite, il est revenu aux bases et a su regagner la confiance de son coach. Contre le Canada en demi-finale, le Tessinois a patiné plus de dix minutes est a été particulièrement fiable.
Andrea Glauser, 5,5. Un tournoi exemplaire de l'arrière du Lausanne HC. On pourrait croire que c'est simple de jouer avec Roman Josi. Mais il faut être suffisamment intelligent pour être capable de suivre le capitaine. Ce rôle lui a été confié au début du tournoi et la paire n'a pas bougé. Physiquement, il a été plus qu'au niveau. Un grand Mondial.
Roman Josi, 6,0. Le patron sur et hors de la glace. Lors de la finale, c'est encore lui qui a harangué l'équipe lors d'une pause forcée. Le Bernois est le leader de cette équipe et il s'est comporté en tant que tel sur la glace. Un tournoi XXL pour l'un des meilleurs joueurs du monde.
Sven Jung, 4,5. Il ne s'est jamais aventuré dans un registre qui n'est pas le sien. Défenseur défensif, le Davosien ne s'est pas pris pour un autre sous prétexte qu'il était au championnat du monde. Lorsque Patrick Fischer l'a envoyé sur la glace, il n'a jamais pris de risque inconsidéré et a joué simple.
Dean Kukan, 5,5. Champion de Suisse avec Zurich, l'arrière a su se mettre dans l'ombre de Roman Josi en deuxième rideau. Mais il ne s'est pas caché pour autant, lui qui a sans cesse pris les bonnes décisions à la relance ou lorsque son équipe était sous pression. Un tournoi solide tant derrière que devant.
Romain Loeffel, 5,5. Deuxième défenseur le plus efficace offensivement, Romain Loeffel a été très souvent à son avantage dans ce tournoi qui pourrait être considéré comme celui de la maturité pour l'arrière du CP Berne. Il a parfaitement tenu la route sur le deuxième power-play tant par sa capacité à faire bouger le puck que par son tir puissant (2 buts).
Christian Marti, 5,0. Son impact sur la glace est grand. Il a permis à Romain Loeffel de pouvoir se porter à l'attaquant quand bon lui semblait ou presque. En plus de sa solidité défensive, le Zurichois joue un rôle de «ciment» dans le vestiaire, lui qui est le «bon gars ultime» comme le diront absolument tous les internationaux.
Jonas Siegenthaler, 5,5. S'il n'était pas comparé à Roman Josi de par son statut NHL, le No 97 serait le leader incontesté de la défense suisse. Associé à Dean Kukan tout au long du tournoi, les deux hommes ont été excellents. Siegenthaler a hérité d'un important temps de jeu. Et ce n'est évidemment pas un hasard.
Les attaquants (14)
Andres Ambühl, 5,0. Tel le célèbre lapin d'une marque de piles, le Grison semble ne jamais arriver à bout d'énergie. Son abnégation et son implication sont toujours aussi louables. À Prague, il a commencé avec une position hybride entre le rôle de 13e attaquant et une place fixe. Son niveau a prouvé qu'il pouvait encore jouer plus de 10 minutes par match.
Sven Andrighetto, 5.5. Rien que pour son tir au but marqué contre le Canada, l'attaquant des Zurich Lions a mérité au minimum une note de 5,0. Le 0,5 de bonus vient par son implication défensive qu'on ne lui connaît peut-être pas en saison régulière avec les Zurich Lions. «Ghetto» a fait un tournoi exemplaire et a accepté un rôle un rien moins en vue avec la présence des stars de NHL.
Christoph Bertschy, 6,0. Et dire qu'il a commencé le Mondial en tant que 13e attaquant. Il est probablement le meilleur joueur suisse n'évoluant pas en NHL. L'ailier a tantôt joué un rôle défensif et tantôt offensif. Dans les deux, le Fribourgeois s'est montré très précieux. Son impact en infériorité numérique n'est plus à prouver.
Kevin Fiala, 6,0. Quel joueur fantastique. Et quelle volonté! Kevin Fiala mérite déjà une mention (sa femme également) pour être venu malgré la naissance récente de sa fille. Mais sur la glace aussi, il a totalement justifié les immenses attentes placées en lui. Décisif dans les moments chauds, il a prouvé pourquoi il était, en quelques années, devenu une star de NHL. Et de la Nati.
Gaëtan Haas, 5,0. Son tournoi a été «pourri» par une charge à la tête qui l'a laissé sur le flanc durant une dizaine de jours. Mais le retour du joueur de centre a permis à Patrick Fischer de rééquilibrer son équipe pour avoir quatre lignes au rôle bien défini. Un tournoi solide dans une quatrième ligne d'énergie et un nombre incalculable de pucks bloqués. Exemplaire.
Fabrice Herzog, 4,5. Sa ligne n'était pas là pour marquer, certes. Mais l'ailier de Zoug n'a que rarement été menaçant en zone offensive. Il a su mettre des «boîtes» lorsque c'était nécessaire, notamment lors des matches à élimination directe. Au final, une prestation solide. Sans chichi.
Nico Hischier, 6,0. Il n'est peut-être (et encore) pas aussi flashy que Kevin Fiala. Mais qu'est-ce qu'il est précieux par sa capacité à faire bon usage du puck en toutes circonstances et peu importe à quel point il est pressé par l'adversaire. Ce tournoi est sans aucun doute son meilleur sous le maillot suisse. Il a été immense.
Ken Jäger, 4,5. Ses deux premiers matches étaient très prometteurs. Le Grison du Lausanne HC est ensuite rentré dans le rang lorsque le niveau a augmenté. Pour son premier Mondial, il a fait mieux que ce qu'on pouvait attendre de lui. Encourageant pour la suite de sa carrière.
Philipp Kurashev, 4,0. Malgré son statut de joueur de NHL, le joueur des Chicago Blackhawks a été renvoyé en tribunes pour la fin du tournoi. Il n'a jamais pesé sur le match malgré le fait que Patrick Fischer lui a donné des occasions de briller en début de championnat du monde.
Nino Niederreiter, 5,5. Le Grison a été (très) légèrement en retrait par rapport à Josi, Hischier et Fiala. Est-ce à dire qu'il n'a pas été excellent? Surtout pas. Le joueur de Winnipeg a brillé dans tellement d'autres registres. Physique comme personne dans cette équipe, il a sans cesse donné le ton au sein de sa première ligne qui a fait des ravages tout au long du tournoi.
Sven Senteler, 5,5. C'était probablement le plus gros point d'interrogation offensif de cette sélection. Mais le centre défensif a fait exactement ce qu'on était en droit d'attendre de lui: gagner des duels, museler une ligne adverse, être solide dans les bandes. Son excellente note est également liée aux attentes largement dépassées.
Tristan Scherwey, 5,0. L'âme (l'une des âmes?) de cette équipe donne toujours le ton physiquement. Pénible à jouer pour l'adversaire, il n'est jamais avare de ses efforts et fera toujours le petit effort supplémentaire. Un exemple sur la glace.
Dario Simion, 4,5. Rien à redire sur son travail défensif de qualité. On était en droit d'attendre plus offensivement de celui qui est capable de marquer des buts à la pelle avec Zoug. Le fait que Patrick Fischer lui ait accordé sa confiance tout au long du tournoi avec les deux autres joueurs du EVZ est à porter à son crédit malgré tout.
Calvin Thürkauf, 5.5. Le capitaine de Lugano est monté en puissance dans cette compétition pour devenir, au final, le centre robuste d'une excellente deuxième ligne avec Andrighetto et Bertschy. En Tchéquie, il devait prouver que sa place pouvait être en NHL. Après cinq matches, on pouvait en douter. Ensuite? Il a brillé
Sélectionneur
Patrick Fischer, 5,5. Son équipe a été parfaitement construite malgré quelques choix qui ont fait parler avant le début de la compétition. Mais force est de constater que la sélection de Patrick Fischer était très homogène. L'utilisation de Thürkauf à l'aile en début de tournoi peut surprendre, mais il a réagi en l'alignant au centre, là où il a été excellent en fin de championnat.