Le derby de Tanner Richard
«Aujourd'hui, je me sens suisse et non canadien»

La famille de Tanner Richard est 100% canadienne. Lui possède les deux passeports. Pourtant, le joueur de centre de Genève-Servette ne voit pas ce match contre le Canada comme un match spécial: «Je suis fier de représenter la Suisse.»
Publié: 20.05.2023 à 11:58 heures
Tanner Richard (à dr.) a affronté le Canada l
Photo: Keystone
Grégory Beaud et Nicole Vandenbrouck

«Quand j'étais petit, je pense que je me sentais peut-être un peu plus canadien. Mais depuis plusieurs années, ce n'est plus le cas. Je suis fier de représenter la Suisse.» Contrairement à toute sa famille, Tanner Richard a pris le passeport à croix blanche en plus de celui du Canada. «C'est là que j'ai grandi, remarque-t-il. Mon frère et mon père ont des drapeaux canadiens tatoués. Pas moi.» En a-t-il un de la Suisse? «J'ai peur des aiguilles», rigole-t-il.

Malgré ce contexte familial, Tanner Richard ne voir pas cette rencontre comme quelque chose de si spécial. «Ce n'est pas la première fois que j'affronte le Canada», constate-t-il. C'était déjà arrivé en Championnat du monde juniors et avec les adultes également. «La dernière fois, c'était à Paris en 2017, se souvient-il. Nous les avions battus en prolongation. C'est Fabrice Herzog qui avait marqué. Je m'en rappelle très bien. C'est une très bonne équipe avec de très bons joueurs. J'ai hâte de jouer ce match.»

«Je suis fier d'avoir essayé»

S'il a grandi en Suisse avec son père Mike, ancien joueur de Rapperswil, Tanner Richard a vécu plusieurs années en Amérique du Nord. En 2011, il a quitté la région saint-galloise pour terminer sa formation en Ontario Hockey League. Drafté un an plus tard par Tampa Bay, il est resté cinq saisons dans l'organisation pour ne finalement jouer «que» trois matches de NHL. «Ce n'est pas parce que tu veux jouer en NHL que tu y arrives forcément, coupe-t-il. Je peux me dire que j'ai tout donné pour y arriver. Durant quatre ans, j'ai tout essayé et c'est quelque chose dont je suis fier. Mais malheureusement, cela ne voulait pas.»

Aujourd'hui, son niveau de jeu ne lui donne-t-il pas des idées de retour en Amérique du Nord pour tenter une nouvelle fois sa chance, à 30 ans? «Il y a quatre ans, la réponse aurait peut-être été différente, remarque-t-il. Mais aujourd'hui, il y a beaucoup de choses qui doivent arriver pour que je me retrouve à nouveau là-bas. La Ligue est vraiment très rapide et le niveau est très haut. Trop haut pour moi. Mais je l'accepte.»

Ce samedi après-midi, la famille Richard sera-t-elle partagée? «J'espère qu'ils soutiendront la Suisse sinon je crois que nous aurons un problème à régler à la maison.» Il reprend plus sérieusement: «Je me sens suisse et eux canadiens et ce n'est pas un problème.»

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