L'analyse de Suisse - Allemagne
Ils sont rares à être sortis du lot

On ne distribue pas les distinctions individuelles après un tel match. Les étoiles sont remplacées par les raisons pour lesquelles l'équipe de Suisse a été éliminée lors de son quart de finale face à l'Allemagne.
Publié: 25.05.2023 à 21:01 heures
Les Allemands ont trompé à trois reprises Robert Mayer.
Photo: freshfocus
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Grégory BeaudJournaliste Blick

L'équipe de Suisse a probablement livré sa pire rencontre du Championnat du monde 2023 au pire des moments. Lorsqu'il fallait élever le niveau du jeu. C'est tout l'inverse qui est arrivé avec une prestation bâclée. Une partie de «pousse puck» pénible à suivre face à des Allemands qui n'en demandaient pas tant.

Le hockey inspiré du tour préliminaire? Oublié. Le jeu fluide et offensif? Resté aux vestiaires. Les leaders? Absents. Cette rencontre a ressemblé en de nombreux points à celle des quarts de finale de 2022. À la différence près que ce n'étaient pas les États-Unis face aux Suisses, mais l'Allemagne. «Sans leur manquer de respect, nous devons gagner un tel match», a d'ailleurs admis Lars Weibel, directeur des équipes nationales. Dès lors, n'ayons pas peur d'utiliser le terme «cuisant échec» pour parler de cette défaite.

Les raisons d'un échec

Leaders absents

Durant toute la rencontre, les joueurs censés faire la différence ont été incapables de peser sur le match. Où étaient les Nico Hischier et Kevin Fiala (surtout) lorsque leur équipe en avait le plus besoin? Lorsque l'on dit – et ce n'est pas une erreur de le penser – que cette génération est une génération dorée, cela doit aussi passer par des individualités capables de hausser le niveau du jeu lorsque cela compte. Roman Josi a toujours su le faire. Mais lorsqu'il n'est pas là, qui sont les leaders dans le jeu? La réponse est tombée lors de ce match.

Une équipe toujours en mouvement

Le coach doit prendre sa part de responsabilité dans cette débâcle. Durant tout le tournoi – et ce malgré les bons résultats –, il n'a pas franchement trouvé son Top 6 offensif. Il a même passé Enzo Corvi à l'aile pour la première fois de sa carrière. C'est dire si Patrick Fischer a fait plus que tâtonner durant ce tournoi à Riga. Pour ce dernier match, il a dû composer sans Denis Malgin, annoncé malade. Ses changements de ligne ont ainsi continué.

Aujourd'hui, et au vu du résultat de ce quart de finale, on est légitimement en droit de se demander s'il n'aurait pas mieux valu travailler davantage durant ce tournoi. L'entraînement de mercredi? Optionnel. Seuls 5 joueurs étaient sur la glace. Celui de jeudi matin? Annulé. Durant les deux derniers matches du tour préliminaire, des cadres ont été laissés au repos. Sur le fond, c'est une bonne idée. Mais encore faut-il avoir trouvé la combinaison gagnante. Ce n'était pas le cas.

Transition inexistante

Si l'équipe de Suisse a brillé lors de la phase de poules, c'est notamment grâce à un très bon jeu de transition. La vitesse de ses ailiers a souvent fait des ravages dans les arrières-gardes adverses. Contre l'Allemagne, les hommes de Patrick Fischer ont été totalement muselés en zone neutre par la défense adverse. Privée de sa vitesse, la sélection nationale n'a eu qu'un minimum de temps de qualité en zone offensive. Cela l'a privé d'une bonne partie de ses options en attaque.

Un power-play chaotique

Durant cette rencontre, la Suisse a passé 7'06'' avec un homme de plus sur la glace. Elle a même bénéficié d'un power-play de plus de quatre minutes à la suite de l'exclusion de Moritz Seider pour un attentat sur Gaëtan Haas. La moisson durant ces périodes de supériorité numérique? 0 but marqué et 1 encaissé. Une catastrophe. L'équipe de Patrick Fischer a tiré six fois au but durant tout ce temps avec un homme de plus sur la glace. C'est complètement insuffisant.

La bourde Mayer

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Avant la rencontre, la discussion autour du gardien titulaire était au cœur de l'attention. Finalement, Patrick Fischer a décidé d'envoyer Robert Mayer devant le filet. Une décision absolument défendable. Problème? Après quelques minutes de jeu, le gardien de Genève-Servette a commis une bourde sur un tir arrêtable de Maximilian Kastner. Par la suite, le portier s'est rattrapé. Mais si tout a semblé tourner en défaveur de l'équipe de Suisse, c'est aussi parce qu'elle n'a pas connu un bon départ.

Le gardien du GSHC ne s'en est d'ailleurs pas caché en fin de match. «C'est clairement une erreur de ma part», a-t-il admis. Il est difficile de faire abstraction de cette scène au moment de faire l'analyse de cette rencontre.

La citation

Pour retrouver les réactions des joueurs de l'équipe de Suisse, c'est par ici que cela se passe.

L'info

Calvin Thürkauf, blessé en tout début de tournoi à l'épaule, ne sera pas opérationnel avant plusieurs mois. L'attaquant ne devra toute fois pas se soumettre à une intervention chirurgicale. Après son retour de Lettonie, le diagnostic était le suivant: luxation de l'articulation acromio-claviculaire de l'épaule droite et après plusieurs consultations internes et externes avec le staff médical du HCL, en accord avec le joueur, il a été décidé d'opter pour une approche conservatrice. L'objectif est qu'il soit prêt pour le début des entraînements avec l'équipe.


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