À Prague aussi, tous les regards sont tournés vers Connor Bedard. Et le jeune Canadien de 18 ans ne se laisse pas impressionner et montre immédiatement sa classe, marquant but après but. Il faut dire que la future superstar est habituée, depuis son plus jeune âge, à ce que l'on attende monts et merveilles, de lui. Le joueur de centre est considéré comme le premier talent générationnel depuis Connor McDavid d'Edmonton et a été choisi comme numéro 1 au repêchage de l'été dernier.
En NHL, il a d'emblée inscrit 22 buts et 61 points pour les Blackhawks de Chicago, bien qu'il n'ait pu disputer que 68 matches en raison d'une fracture de la mâchoire. Il s'est alors parfaitement entendu avec le Davosien Philipp Kurashev (24 ans), qu'il rencontrera ce dimanche soir à Prague lors du Mondial. «Il fait des choses auxquelles on ne s'attend pas vraiment, confesse l'attaquant de l'équipe de Suisse. C'est ce qui le rend si spécial. Parfois, tu as l'impression qu'il ne peut pas te voir. Mais d'une manière ou d'une autre, il parvient quand même à te faire une passe ou à faire un mouvement incroyable. Il est tellement créatif». L'entraîneur de l'équipe nationale, Patrick Fischer, ne lui a pas encore demandé de conseils sur la manière d'arrêter Bedard.
Kurashev s'entend également bien avec son partenaire de ligne en dehors de la glace. «Nous sommes certainement de bons amis. Nous allons toujours manger ensemble. C'est un gars cool. Je l'ai rencontré ici à la patinoire et nous avons brièvement parlé du match, explique Kurashev. C'est cool de jouer contre un coéquipier». Les deux ont-ils fait un pari privé? Kurashev jure que non.
«De temps en temps, j'ai presque un peu pitié de lui».
Chez les Blackhawks, les deux attaquants ont dû faire face à de nombreuses défaites. «C'était assurément une saison décevante. On ne veut jamais perdre autant de matches. Espérons que l'année prochaine, nous pourrons faire un pas vers l'avant». Même le fait qu'il ait personnellement connu sa saison la plus productive avec 54 points et 18 buts n'a pas atténué la frustration de Kurashev. «Le hockey sur glace est un sport d'équipe. On ne regarde pas les statistiques personnelles. Si l'équipe ne va pas bien, ce n'est pas amusant».
Bedard a été la lueur d'espoir à Chicago et a déclenché un énorme engouement dans l'Illinois. «Le fait qu'il soit arrivé a certainement aidé. Pour les fans aussi, après le départ de Patrick Kane et Jonathan Toews, raconte Kurashev. La pression qu'il a à 18 ans est extrême. Et la façon dont il agit: Vraiment, chapeau! Chaque jour, il a des demandes. Tout le monde veut quelque chose de lui. C'est incroyable. De temps en temps, j'ai presque un peu pitié de lui».
Et que pense Bedard du Suisse? «Il est vraiment intelligent, il voit si bien le match. Il voit toujours où les gens se tiennent. C'est impressionnant. C'est un vrai plaisir de jouer avec lui», disait-il il y a quelques mois.