Avant les matches de mercredi, Tanner Richard était le meilleur du tournoi au niveau du pourcentage d'engagements gagnés. Avec un taux de 73,91%, le joueur de Genève-Servette relègue son plus proche poursuivant à plus de 6%. Sur les 23 mises au jeu disputées, il en a remporté 17.
Son secret? L'observation. «En Suisse, je connais les habitudes de tout le monde ou presque, admet-il. J'étudie beaucoup mes adversaires.» À l'international, ce travail est plus difficile face à des gars qu'il ne connaît pas. «Tu dois faire attention à tous les petits détails dévoile-t-il. La position des pieds. La position des mains. Comment il bouge et donc par où le puck va sortir.» Visiblement, rien n'est laissé au hasard.
Le meilleur en National League
En Suisse, il est connu comme le loup blanc. Ce n'est pas (encore) le cas lors de ce Mondial. «Je vois qu'en National League mes adversaires essaient un peu de me déstabiliser», poursuit-il. Avec un résultat modéré puisqu'il a terminé meilleur joueur des play-off avec 56,14% de réussite.
Son père, Mike, était un spécialiste en la matière. Est-ce de lui qu'il tient cette aptitude? «Pas vraiment, précise-t-il. C'est plutôt lorsque j'évoluais en Amérique du Nord que je me suis spécialisé dans ce point précis. Je savais que c'était un moyen pour moi de gagner du temps de jeu que ce soit en power-play ou en infériorité numérique.»
L'arrivée de Hischier change-t-elle la donne?
À Riga, Patrick Fischer utilise également cette arme en situation spéciale. Il y a notamment eu une période à 3 contre 5 face à la Norvège durant laquelle il a été envoyé «au charbon» lors de deux engagements capitaux en zone défensive. Le résultat? Deux pucks récupérés sans sourciller et de précieuses secondes gagnées pour mettre un terme aux pénalités concédées par ses coéquipiers.
Celui qui n'était pas revenu sous les drapeaux depuis 2017 joue un rôle moins offensif en Lettonie qu'à Genève. Mais pas forcément moins en vue. «Quand tu vois les autres joueurs à ma position, Enzo Corvi, Denis Malgin ou encore Gaëtan Haas, cela montre la qualité de notre équipe.» Et Nico Hischier va encore débarquer. Tanner Richard va-t-il en faire les frais? Un simple coup d'œil aux statistiques suffira peut-être à dissuader Patrick Fischer de le mettre de côté.