Dimanche dernier, le HC La Chaux-de-Fonds a décroché la première National Cup de son histoire, en venant à bout des GCK Lions aux Mélèzes (4-2). Devant des partisans en ébullition, le HCC a ainsi enrichi son armoire à trophées. Outre cette coupe, les Abeilles sont désormais titrées huit fois en seconde division, dont deux fois consécutives en 2023 et 2024. Il ne faut évidemment pas non plus oublier les six titres de champion de Suisse en ancienne LNA, dont le dernier remonte à 1973. Une éternité, certes. Mais cette National Cup, bien qu’anecdotique à certains égards, force un rappel de la riche histoire du club neuchâtelois.
Cette finale, le HCC voulait la disputer à fond, c’est une évidence. «Cette année, on a eu un bon tirage dès le début dans cette coupe. Alors contrairement à l’an dernier, on a pu avancer. Et après, tu y prends goût. Quand tu es dedans, c’est clair que tu fais tout pour gagner», explique Loïc Burkhalter, l’entraîneur assistant et le directeur sportif des Abeilles. Son équipe a su tirer profit de l’ambiance à domicile: «Dimanche, on jouait à la maison, c’était guichets fermés et si on se laissait prendre par la pression, on ne pouvait que perdre. On a bien résisté à cela et on a montré qu’on était là», se réjouit-il.
Le championnat, une priorité
Il en est bien conscient, le championnat est évidemment la priorité de son équipe. Mais il reconnaît aussi quelques qualités à cette National Cup: «C’est clair que ce n’est pas la même chose que d’être champion suisse. Mais en coupe, on a joué à Franches-Montagnes, on a joué à Meyrin… cela a attiré du monde quand on est venu. Je pense que, de ce point de vue, pour que des petits clubs vivent ce genre de choses, c’est très bien.»
Pour le moment, l’heure est encore à la récupération pour son équipe: «Ce lundi, nous avons fait un petit entraînement, un petit décrassage pour débarrasser le corps de toutes les toxines du jour d’avant», confie Loïc Burkhalter à Blick. Les joueurs auront ensuite trois jours de congé. Après cela, il s’agira pour le HCC de garder les pieds sur Terre pour préparer ce que tout le monde attend vraiment dans les travées des Mélèzes: les quarts de finale de play-off, dont l’acte I se jouera à domicile le mardi 11 février contre Olten.
Après l’excellent parcours réalisé ces dernières années et un soutien populaire qui ne se dément pas, la tentation serait grande de se projeter plus loin. Mais rien de tout cela du côté du directeur sportif: «On sait que tout peut aller vite d’un côté comme de l’autre. Donc là, le message, il est un peu basique, mais c’est déjà de se concentrer sur ce quart de finale. Tu ne dois pas viser trop loin. Juste prendre ces quatre matches et tout faire pour gagner.»
Soutien populaire
D’autant que, là encore, la pression sera grande à la vue de l’enthousiasme et des attentes que suscite le HCC, dont le projet de nouvelle patinoire est bien avancé: «Ça fait quand même deux ou trois ans qu’on sent que le public est là, qu’il est content de nous voir jouer. Mais on sent aussi qu’il en veut encore plus. Je veux dire par là que si on ne vise pas loin, c’est une déception pour les gens.»
Par viser loin, il faut bien entendu comprendre la National League. Un éventuel barrage contre le HC Ajoie fait déjà saliver toute une région. Mais on ne la fait pas à l’ancien joueur: «Si je prends les quelques derniers matches de National League, à mon avis, Ajoie n’est pas dernier. Ils ont mal commencé, mais je pense que si tu enlèves les 15 ou 10 premiers matches de la saison, ils ne seraient pas là au classement», tempère-t-il. Une autre façon de dire que les Abeilles n’y sont pas encore.
Le moment présent
Pour le moment, place à Olten donc, une équipe qui a encore récemment joué des tours aux Chaux-de-Fonniers, lorsque les Souris s’étaient imposées 6-4 aux Mélèzes le 14 janvier dernier, après avoir été menées 4-0. «Olten est une belle équipe. Ils n’ont pas fait une très grande saison et c’était plutôt une surprise de les trouver aussi loin au classement. Mais on sait qu’ils sont très bons dans le jeu. Chaque année, ils sont là.» Pour Loïc Burkhalter, pas question de changer la recette: «On doit jouer avec nos forces, comme toujours. On doit mettre notre tempo, on doit mettre notre vitesse, sans se soucier des autres. Ni plus, ni moins.»
L’homme de 44 ans a suffisamment d’expérience pour ne pas se laisser aller maintenant à des spéculations. Bien sûr, il a un œil sur la saison prochaine en tant que directeur sportif. Mais son statut d’assistant lui indique aussi de mettre toutes ses forces dans l’instant présent: «Cela fait bientôt cinq ans que j’ai les deux casquettes. Ce qui est bien quand tu es assistant, c’est que tu vois aussi les joueurs dans le vestiaire. Je vois leurs réactions de mes propres yeux. C’est un avantage. Pour le reste, je planifie mon équipe comme si tout était normal pour le moment.»
Touché par de nombreuses blessures et dans l’attente d’une décision après avoir fait recours contre la suspension d’Anthony Huguenin, le HCC n’a effectivement pas d’autre choix que de se concentrer sur la réalité de la glace. Les supporters ont encore une petite semaine à patienter avant le début du grand dénouement.