Au cours des cinq années passées à Ufa, en Russie, Linus Omark a vécu une période compliquée. Insidieusement, la peur s’est installée dans son esprit. Si bien que l’attaquant suédois n’arrivait plus à supporter les voyages en avion pour disputer les matches à l’extérieur. «Je voulais à nouveau me sentir bien mentalement», a-t-il raconté à l’émission «Wikegard vs».
Interviewé par Niklas Wikegard, ancien coach de Coire, le fantasque joueur a montré une facette émouvante de sa personnalité. Jour après jour, l'anxiété a grandi dans la tête de celui qui enchante les supporters par ses arabesques sur la glace. «Durant environ dix matchs par saison, je me tenais là, sur la ligne bleue, et je pensais que j’allais mourir. C’était impossible de repousser cette pensée lorsqu’elle était là.» Linus Omark était inquiet pour sa santé et plus précisément pour son cœur.
Empêtré dans ses pensées sombres, il voulait quitter la Russie au plus vite, c’est ainsi qu’il a débarqué à Genève-Servette à l’été 2020 avec un contrat de deux ans en poche. Récemment pourtant, tout s’est accéléré. La rumeur d’un départ a commencé à prendre de l’ampleur au bout du Léman. Le club a finalement confirmé que le joueur allait s’en aller pour des raisons personnelles et soigner un proche.
Retour en 2022
Ces soucis se sont amplifiés le 12 juin dernier lorsque le footballeur danois, Christian Eriksen, s’est effondré lors d’un match de l’Euro. Souffrant d’un problème au cœur, il a frôlé la mort. Un électrochoc pour Linus Omark. «C’était terriblement dur d’un point de vue psychologique.» Trois semaines plus tard, son départ de Genève pour Lulea, son club formateur, était annoncé. Il a mis en pause son contrat avec Genève-Servette mais a promis de revenir pour la saison 2022-2023 afin de terminer son mandat.
Mais avant de penser à un retour aux Vernets, il a pris sa santé en main. «J’ai parlé de tout avec des psychologues, a-t-il enchaîné. Mais c'est très dur de ne plus avoir ces pensées. Je ne sais pas combien de tests j'ai effectué pour mon cœur. J’ai probablement le cœur le plus suivi au monde.»
Chez lui, dans un environnement familier, Linus Omark trouve plus facile d’arrêter de penser au pire tout le temps. «Cela s’est déjà beaucoup amélioré», positive l’ancien international. En six matches de championnat, il a inscrit trois points (1 but, 2 assist).