Les coulisses du départ d'Omark
Il met Genève en pause pour soigner un proche

Linus Omark, meilleur compteur de Genève-Servette, ne jouera pas aux Vernets la saison prochaine pour rester au chevet d'un membre de sa famille. Contrairement aux informations émanant de Suède, le génial attaquant suédois devrait revenir à Genève la saison suivante.
Publié: 05.07.2021 à 16:31 heures
Photo: keystone-sda.ch
Blick_Gregory_Beaud.png
Grégory BeaudJournaliste Blick

Cela fait plusieurs semaines que les différentes sources attirent notre attention sur le départ de Linus Omark. «Tu verras, il va rester en Suède.» L'attaquant étant imprévisible sur la glace, il l’est peut-être aussi en coulisses, finalement. Après plusieurs tentatives de vérification, il y avait toujours un détail qui coinçait. Les différentes personnes sondées étaient unanimes. Oui, il se trame quelque chose. Mais «c’est plus compliqué que ce que tu crois».

À plusieurs reprises, la presse suédoise a annoncé sa venue plus que probable à Luleå, son club formateur. Après tout, il a déjà joué dans la formation du nord de la Suède. La semaine passée, c’était encore le flou le plus total. Ce dimanche, le quotidien scandinave «Expressen» faisait état d’un contrat de trois ans pour Linus Omark avec la formation scandinave. Information reprise en Suisse à toute vitesse. Cette fois, c’est sûr. Omark ne reviendra pas. «C’est plus compliqué que ce que tu crois», a toujours freiné une personne de confiance, à raison.

Entre parenthèses

Parfois, la vérité n’est effectivement pas forcément blanche ou noire. C’est exactement l’entre-deux dans lequel on se trouve avec Linus Omark qui ne reviendra pas à Genève la saison prochaine malgré un contrat encore valable pour une année. Car selon nos informations, Linus Omark a fait la demande à Genève-Servette de mettre son contrat entre parenthèses. Il n’a pas racheté sa dernière année afin de signer une entente de trois ans avec Luleå.

«Ces discussions de racheter le contrat n’ont jamais eu lieu, précise Marc Gautschi, directeur sportif du GSHC. Mais c’est vrai que j’entendais les mêmes rumeurs que vous. Et dans le même temps, j’étais souvent en contact avec Linus, comme avec les autres joueurs, d’ailleurs.» Finalement, le No 67 a expliqué sa situation à l’ancien défenseur il y a quelques semaines. C’est lui qui est venu avec la solution de décaler sa dernière année de contrat d’un an. «Nous étions déjà en train de lui chercher un nouvel appartement, précise le dirigeant. Mais dès qu’il nous a expliqué les raisons de cette demande, nous n’avons pas hésité.»

Alors que s’est-il passé? Le club des Vernets parle de problèmes familiaux. Selon nos informations, une personne du cercle familial restreint du Suédois est malade et doit se faire soigner, raison pour laquelle rester du côté de Luleå était plus logique pour le joueur et sa famille. En Suède, cette situation pourra être gérée plus aisément que s'il se trouvait à Genève.

Aucun désaccord entre le joueur et le club? Bien au contraire. Lors des négociations de ces dernières semaines, le principal intéressé a manifesté son envie de jouer à nouveau pour Genève. «Je crois vraiment qu’il a eu du plaisir ici et qu’il se réjouit de revenir lors de la saison prochaine», positive Marc Gautschi. Ce qui devrait être le cas puisqu’une convention a été signée entre Linus Omark et le Genève-Servette. La teneur de cette dernière? L’ailier suédois honorera la dernière année de son contrat en 2022-2023 après une pause de 12 mois.

Remplaçant en août?

En une saison aux Vernets, Linus Omark a grandement participé à l’accession des Aigles à la finale. En saison régulière, il a inscrit 61 points et a terminé deuxième meilleur compteur de la ligue derrière le Zougois Jan Kovar. Il était de loin le meilleur compteur de la formation des Vernets. En play-off, il a totalisé dix points en autant de rencontres avec les Grenat.

La saga Linus Omark étant réglée, Genève est désormais forcé de trouver une solution pour remplacer le fantas(ti)que ailier. Avec Henrik Tömmernes, Marc-Antoine Pouliot et Daniel Winnik, les Aigles ont encore trois étrangers sous contrat. «Ses qualités offensives seront difficiles à remplacer, détaille Marc Gautschi. En ce sens, il est irremplaçable. Mais j’ai bon espoir de trouver sur le marché un attaquant capable de nous amener quelque chose autant offensivement que défensivement.»

S’il décide de sonder le marché nord-américain, le dirigeant genevois pourrait être contraint d’attendre un peu. Avec l’arrivée d’une équipe supplémentaire en NHL, Seattle, les joueurs «entre deux eaux» vont avoir espoir d’y décrocher un contrat. «C’est vrai, précise Marc Gautschi. Mais à l’inverse, le plafond salarial ne va pas changer durant la saison prochaine. Il y aura peut-être plus de joueurs décidés à traverser l’Atlantique.» Toujours est-il qu’il ne s’attend pas à une résolution rapide dans ce dossier. «Comme la période des agents libres en NHL commence fin juillet, je ne suis pas pressé. Cela devrait bouger en août, pas avant.» Quitte à ce que le quatrième étranger manque les premiers matches amicaux.

Le «cas» Pouliot avance

Au rayon des bonnes nouvelles, une autre saga va dans la bonne direction. À la recherche d’un passeport suisse depuis de nombreuses années, Marc-Antoine Pouliot a effectué toutes les démarches pour être naturalisé dans un futur proche. C’est du moins le souhait de Marc Gautschi. «J’espère que cela arrivera en cours de saison, prophétise-t-il. Mais nous sommes également conscients qu’il peut y avoir des exceptions.» Le HC Bienne, ancien club de «MAP», en sait quelque chose puisque les Seelandais ont attendu plusieurs années sur le passeport suisse qui n’est jamais arrivé.

Si les formalités administratives se passent selon le scénario le plus favorable, Genève-Servette pourrait aligner quatre joueurs étrangers en plus de Marc-Antoine Pouliot dans le courant de la prochaine saison.

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la