Le jour où les héros naissent
Pour la dixième fois dans l'histoire, une «Finalissima» a lieu

Lors d'un acte décisif d'une finale, toute une saison est condensée en un seul match, souvent même en une seule scène. Tout peut arriver.
Publié: 01.05.2022 à 18:18 heures
Qui de Zoug ou Zurich va remporter ce dernier acte?
Photo: PIUS KOLLER
Stephan Roth et Nicole Vandenbrouck

«C’est ce dont on rêve quand on est petit», a avoué le directeur sportif des Zurich Lions Sven Leuenberger, qui a plus d’expérience que quiconque en matière de «Finalissima». Ces fameux matches durant lesquelles tout se joue, car les deux équipes sont à égalité avec trois victoires chacunes. Une saison qui se résume en une rencontre. Soixante minutes (ou plus) pour désigner qui sera le champion.

Sven Leuenberger y a participé deux fois en tant que joueur. Lors de la toute première de l’histoire en 1989 à Lugano – il avait marqué le 1-0 pour le CP Berne lors de l’acte V décisif. Les Bernois avaient gagné 4-2 et avaient détrôné les Tessinois, qui n’avaient encore jamais perdu une série de play-off jusque-là.

Deux ans plus tard, le défenseur était également du côté des vainqueurs lorsque son SCB est venu à bout de Fribourg Gottéron (4-1). Patrick Howald avait réglé l’affaire avec un doublé.

Les autres «Finalissimas»
  • 1989: Lugano - Berne 2-4
  • 1992: Fribourg - Berne 1-4.
  • 2001: Lugano - ZSC Lions 1-2 ap
  • 2004: Lugano - Berne 3-4 ap
  • 2007: Davos - Berne 1-0
  • 2009: Kloten - Davos 1-2
  • 2010: Berne - Servette 4-1
  • 2012: Berne ZSC Lions 1-2
  • 2018: Lugano - ZSC Lions 0-2
  • 1989: Lugano - Berne 2-4
  • 1992: Fribourg - Berne 1-4.
  • 2001: Lugano - ZSC Lions 1-2 ap
  • 2004: Lugano - Berne 3-4 ap
  • 2007: Davos - Berne 1-0
  • 2009: Kloten - Davos 1-2
  • 2010: Berne - Servette 4-1
  • 2012: Berne ZSC Lions 1-2
  • 2018: Lugano - ZSC Lions 0-2

Quels souvenirs garde-t-il de ces actes plus que décisifs? «Surtout des bons. Cela ne doit pas changer ce dimanche», répond sèchement l’ancien joueur de Berne et Lugano, en occultant les expériences douloureuses vécues en tant que directeur sportif. En 2007, ses Ours s’étaient inclinés à Davos le lundi de Pâques. Le héros du jour était l’unique buteur de ce match, Robin Leblanc. Et en 2012, le titre avait échappé aux Bernois après avoir mené 3-1 dans la série contre les ZSC Lions. A 2,5 secondes de la fin du match, le Canadien Steve McCarthy avait offert le titre aux Zurichois en marquant un 2-1 controversé.

Mais en tant que directeur sportif, Sven Leuenberger a également connu les côtés positifs des «Finalissima»: tant en 2010 avec le SCB (4-1 contre Genève-Servette) qu’il y a quatre ans avec les Lions de Zurich (2-0 à Lugano), son équipe était parvenue à tout de même remporter le titre lors de son troisième puck de titre.

Zurich est habitué

Pour Zoug, il s’agit d’une première, alors que pour les Zurichois, c’est déjà la quatrième fois qu’ils jouent un acte décisif en finale. Ils ont toujours gagné, toujours à l’extérieur. Du point de vue zurichois, le plus mémorable de tous est celui qui est entré dans l’histoire sous le nom de «honte de Lugano», en 2001. Le Suédois Morgan Samuelsson avait permis aux Lions de devenir champions en prolongation, ce qui avait déclenché les pires débordements de l’histoire du hockey suisse.

1/11
2018: Zurich s'impose sur la glace de Lugano.
Photo: Keystone

La nervosité n’était absolument pas perceptible à l’époque, «mais seulement le sentiment génial que nous pouvions réaliser quelque chose. Si, en tant que joueur, on n’aborde pas ce match avec la volonté de devenir un héros, on a déjà perdu», se souvient le Suédois, joueur décisif du match. «Après notre nette victoire lors du sixième match (ndlr: 5-1), le sentiment que nous avions une nouvelle chance de remporter le titre était extrêmement présent et fort, poursuit l’homme de 54 ans. Mais je peux imaginer que la tête soit basse après avoir perdu l’acte VI et que l’on se dise qu’il faut recommencer.»

Des statistiques trompeuses

On pourrait penser que l’équipe qui aborde la «Finalissima» en ayant remporté l’acte précédent est avantagée psychologiquement. Pourtant, les statistiques sont étonnantes: à l’exception de deux fois (Zurich en 2001 et en 2012), le champion des neuf derniers actes décisifs a toujours perdu l’avant-dernier match.

Et même l’avantage à domicile ne semble plus vraiment exister: seuls Davos (2007) et Berne (2010) ont pu faire la fête dans leur patinoire. En 2009, Leonardo Genoni a fêté à Kloten (2-1) le premier de ses six titres de champion, ou en 2004, Marc Weber a offert le titre au CP Berne à la 75e minute sur la glace de Lugano.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la