La critique de Stéphane Rochette après la claque - évidemment brutale - 11-0 infligée au néo-promu Ajoie par le champion zougois est totalement déplacée dans le sport de haut niveau. L'expert de MySports et ex-arbitre a tweeté que l'entraîneur de l'EV Zoug, Dan Tangnes, le déçoit parce qu'il a envoyé sur la glace en fin de match sa meilleure ligne. En power-play, celle-ci a encore marqué trois buts supplémentaires. «Aucun respect pour ses adversaires et sa ligue», a conclu l'ancien arbitre.
Qu'attendait donc Stéphane Rochette des Zougois? De la pitié, par exemple? Le fait d'aller jusqu'au bout de son match n'a rien à voir avec un manque de respect. Au contraire. Sur la glace, l'EVZ - qui évoluait d'ailleurs sans son meilleur buteur Jan Kovar et sans Leonardo Genoni dans les buts - a réalisé une grosse performance, sans patiner de manière arrogante sur un patin après avoir marqué suffisamment de buts. Par respect pour le public et les couleurs du club. Les Zougois n'ont rien à se reprocher. Ce n'est que s'ils n'avaient pas pris leur adversaire au sérieux que cela aurait été nécessaire.
Appuyer sur la pédale de frein dans le sport de haut niveau? Cela fait remonter le souvenir peu glorieux des Jeux olympiques de 2018, lorsque René Fasel, le patron fribourgeois de la Fédération internationale de hockey sur glace (IIHF), avait blâmé les Suissesses pour avoir balayé les Coréennes 8-0.
Aucune équipe ne devrait jamais être critiquée pour avoir fourni sa meilleure performance jusqu'au coup de sifflet final. Et aucun entraîneur ne devrait être critiqué pour avoir exigé cela de son équipe. C'est ça le sport, c'est pour ça que les professionnels sont payés. C'est ce qu'un joueur ambitieux doit toujours vouloir faire.
Car le sentiment d'un joueur qui se fait déclasser avec son équipe est encore pire lorsque l'adversaire se contente d'égrener les minutes dans son camp. On ne se sent alors pas respecté, mais ridiculisé.