Quel dénouement dans cette finale. Tout s’est joué à la 67e minute d’une aberrante prolongation à 3 contre 3 et ce sont les Nordiques qui l’ont emporté grâce à Manninen et alors que les Finlandais se trouvaient à 4 contre 3 à la suite d’une bête punition de Thomas Chabot.
Les punitions stupides furent d’ailleurs un thème de la défaite canadienne, puisque c’est en raison de ces erreurs que les Canadiens ont laissé revenir les Finlandais durant le troisième tiers.
Les Canadiens malmenés, mais tenaces
On a longtemps cru que tout s’était joué à la 45e. Après deux pénalités en zone offensive, les Canadiens ont vu Cole Sillinger contraint de rejoindre le banc d’infamie alors qu’il n’y avait pas de faute de sa part. Le joueur de Columbus a levé la canne de son adversaire et c’est celle-ci qui est allée au visage d’un Finlandais. Claude Julien a eu beau vociférer, les arbitres ne sont pas revenus sur leur décision.
Et à 5 contre 3, les Nordiques n’ont mis que cinq secondes pour égaliser. Le tir manqué d’Heiskanen a été repris au deuxième poteau par Mikael Granlund. Les Canadiens ont en plus vu leur portier Chris Driedger, excellent, se blesser sur cette séquence. Et le remplaçant, Matt Tomkins, n’est pas entré dans les meilleures conditions. Avec une autre supériorité numérique en poche, les Lions nordiques ont pris les devants sur un nouveau but de Mikael Granlund. Le coéquipier de Roman Josi a nettoyé la lucarne canadienne.
Ce double coup du sort a injustement coupé les jambes de Canadiens qui avaient fait tout juste pendant plus de quarante minutes. Mais les Nord-Américains ont cette incroyable faculté d’exceller le dos au mur. Ce Canada-là n’a rien à voir avec l’équipe qui a perdu face à la Suisse voici huit jours. Et ce sont pourtant les mêmes joueurs. Mais il y a eu ce quart de finale remporté de haute lutte contre la Suède (4-3 ap) qui a tout changé.
Punis par leur indiscipline
Les joueurs à la Feuille d’érable ont fait preuve d’une justesse tactique hors pair, et ce dès le premier lancer de puck. Ils ont battu Jussi Olkinuora, futur gardien de Bienne, sur leur premier power-play. Cette réussite fut d’ailleurs la première encaissée par les Finlandais en infériorité numérique dans le tournoi. Ils ont également pressé et trouvé l’égalisation dans les dernières minutes sous l’impulsion de leur centre Matthew Barzal. Au final, les Canadiens ont payé au prix fort leur indiscipline.
À noter que Valtteri Filppula a profité de cette médaille d’or pour rejoindre le triple gold club. Le centre de Genève-Servette a remporté la Coupe Stanley, la médaille d’or olympique et la médaille d’or mondiale. Il est le 30e membre de ce club très select et le premier joueur de son pays.
La médaille de bronze est revenue aux Tchèques qui ont dominé les États-Unis 8-4. Menés 3-2 après quarante minutes, les joueurs de Kari Jalonen ont réussi un dernier tiers de folie pour aller chercher leur première breloque mondiale depuis dix ans.
(ATS)