À 18 ans, Vincent Despont dispute sa première saison en ligue junior québécoise, du côté de Saint John. Le jeune défenseur fribourgeois fait ses armes après être passé par Gottéron et Kloten au sein de la formation des deux clubs. Après une vingtaine de matches dans son nouvel univers, il détaille l’aventure qu’il est en train de vivre aux confins du Canada après avoir tout quitté… et commencé à prendre un léger accent québécois.
Comment se passe votre première saison en Amérique du Nord?
Vincent Despont: Plutôt bien. Je suis dans une famille d’accueil et l’organisation met tout en œuvre pour que mon adaptation à cette nouvelle vie soit facile. C’est sûr qu’il m’a fallu un petit temps d’adaptation. Dans la vie, mais au niveau du hockey sur glace également. Tout est nouveau pour moi. Des tailles de patinoire aux coéquipiers. Mais après quelques mois, je crois que je suis plutôt bien adapté.
On entend une pointe d’accent non?
(Il rigole) Oui! Mes parents sont venus me trouver il y a un mois et ils m’ont dit la même chose. C’est presque inévitable à force de côtoyer des Québécois dans l’équipe toute la journée, tu prends le pli.
Sur la glace, par quoi avez-vous été le plus surpris?
La vitesse! Tout est plus rapide lorsque tu es sur la glace. C’est forcément lié à la surface de glace plus petite, mais pas uniquement. Je suis opposé à des joueurs qui ont déjà évolué en NHL. C’est un tout autre niveau que ce à quoi j’étais habitué en Suisse.
Concrètement, vous vivez à Saint-John, loin de tout. Racontez-nous votre dernier voyage.
Tout se passe en bus, évidemment. Nous avons effectué récemment un road trip qui avait commencé un lundi matin. Le soir, nous sommes arrivés à Gatineau (ndlr 1100 km et 11h de route). Le matin suivant, nous avons eu l’entraînement le matin avant de jouer le mercredi soir et de dormir, toujours à Gatineau, après le match. Le jeudi, nous sommes partis à Val d'Or. Vous rajoutez 6 heures de route. Après le match contre les Foreurs, nous avons fait une petite route vers Rouyn-Noranda pour une rencontre le samedi. Nous avons effectué 6h de bus après le match avant de terminer le voyage le dimanche avec 14 heures de bus vers Saint-John.
Que faites-vous durant tout ce temps?
Je me suis bientôt fait tout le catalogue de Netflix (rires). Au moment de ce voyage, je regardais «Manifest». Cela m’a permis de la terminer.
En partant à Saint-John, quel était votre plan?
Mon idée est de rester deux saisons en Ligue junior et, pourquoi pas, avoir la chance de me faire drafter en NHL. On ne sait jamais. Je suis venu ici pour travailler et mettre toutes les chances de mon côté pour réussir.
À 18 ans, pensez-vous au mondial M20 qui aura lieu à la fin du mois?
J’ai eu des discussions cet été avec Marco Bayer, le sélectionneur. S’il me convoque, c’est sûr que je serais heureux de disputer cette compétition. Mais je ne me focalise pas dessus. Je sais juste que ce serait un bon moyen de progresser encore.
Depuis votre départ, les clubs suisses vous suivent-ils?
Oui, mon agent me dit que deux formations se sont déjà renseignées sur moi. Mais pour le moment je continue de me développer au Canada.