La Suède en pionnière
Faut-il autoriser les charges dans le hockey féminin?

Cette question alimente régulièrement le débat: faut-il à nouveau autoriser les charges dans le hockey féminin? La ligue féminine suédoise répond par l'affirmative — et fait figure de pionnière. Blick s'est renseigné auprès des joueuses de l'équipe nationale suisse.
Publié: 31.08.2022 à 16:53 heures
L'attaquante suisse Dominique Rüegg a fait les frais de l'intensité physique des Russes lors des quarts de finale des JO à Pékin.
Photo: freshfocus
Nicole Vandenbrouck

Les joueuses de hockey ont le droit de se pousser et de s'appuyer l'une contre l'autre — mais pas de se checker. C'est ce que dit la règle qui a été introduite en 1990 après le premier championnat du monde féminin. La domination des Canadiennes et des Américaines lors des tournois olympiques et des championnats du monde, ainsi que le durcissement de l'attitude lors de ces matches, ont alimenté le débat sur la réintroduction des charges.

La Suède fait désormais le premier pas. La ligue féminine SDHL autorise les bodychecks dans le cadre d'un projet pilote pour la saison 2022-23. Du moins dans les bandes, les charges en plein milieu de la glace restent illégales. «Ces dernières années, nous avons essayé de faire avancer la thématique des checks auprès des fonctionnaires de l'IIHF, mais nous n'avons pas été entendus», explique Gizela Ahlgren Bloom, directrice sportive de la SDHL. Sa ligue fait désormais figure de pionnière.

Apprendre à vérifier auprès des garçons

Au cours des quatre dernières années, la ligue féminine suédoise a déjà autorisé un jeu plus physique. Avec un résultat surprenant: les commotions cérébrales ont diminué de 75% (!). Le fait que les cas étaient si nombreux auparavant a été attribué au fait que les joueuses n'étaient pas équipées pour les duels lors des matches en raison de la faible intensité des entraînements.

Nos joueuses de l'équipe nationale ont joué dans des équipes de garçons pendant leur jeunesse. Elles ont donc toutes appris à donner et à recevoir des coups, comme elles le confirment lorsque Blick les sonde (voir encadré). Mais dès qu'elles jouent dans des ligues féminines, elles doivent bannir cette composante physique de leur jeu.

Ce qu'en pensent les joueuses de l'équipe nationale

Andrea Brändli, gardienne: «Le projet pilote en Suède est sensationnel. Les spectateurs regardent le hockey aussi pour les mises en échec. Nous aussi, nous pouvons jouer de manière physique. Beaucoup de joueuses sont habituées à cela, grâce à l'époque où elles jouaient dans des équipes de garçons.»

Emma Ingold, attaquante: «Comme nous avons l'habitude de jouer dans des équipes de gars, il serait logique d'autoriser les checks.»

Mara Frey, attaquante: «Tant que ce n'est pas autorisé au niveau international, il serait intéressant de voir comment les arbitres réagissent lors des tournois. C'est pourquoi, les règles me conviennent comme actuellement.»

Lena-Marie Lutz, attaquante: «Je trouve que ce projet pilote est une idée cool. Les femmes jouent contre les femmes, c'est physiquement équilibré. Nous avons délibérément choisi le hockey, les bodychecks en font partie et rendent le sport plus attrayant. C'est aussi pour cela que je me réjouis des tournois internationaux.»

Stefanie Wetli, défenseure: «Ce que fait la Suède est un début cool. Dans notre ligue, la différence d'âge est peut-être un peu plus grande. Mais nous sommes déjà habituées à cela du temps de la relève. On va simplement différemment dans le coin, parce qu'on sait que quelqu'un va venir.»

Alina Marti, attaquante: «Ça nous aiderait au niveau international. Là-bas, il nous faut à chaque fois quelques shifts avant de nous y habituer.»

Zoé Merz, attaquante: «La Suède est bien partie, sans les checks au milieu de la glace. On joue au hockey, mais il ne faut pas que ça domine.»

Nele Bachmann, défenseure: «Je trouverais ça super cool que les checks soient autorisés. Cela rendrait notre ligue meilleure. Dans la relève, avec les garçons, nous apprenons à faire des charges. Ce serait en outre une bonne préparation pour les tournois internationaux.»

Rahel Enzler, attaquante: «Soit on l'introduit au niveau international, soit on le laisse tel quel. Notre jeu est simplement différent, plus tactique.»

Nadine Hofstetter, défenseure: «Je joue depuis si longtemps au hockey féminin et je suis éloignée des équipes de garçons que je ne sais pas si je suis pour ou contre. D'un côté, ce serait bon pour la ligue, mais d'un autre, les différences de niveau entre les joueuses sont assez grandes.»

Pour Lena-Marie Lutz, les mises en échec font aussi partie du hockey féminin.
Getty Images

Andrea Brändli, gardienne: «Le projet pilote en Suède est sensationnel. Les spectateurs regardent le hockey aussi pour les mises en échec. Nous aussi, nous pouvons jouer de manière physique. Beaucoup de joueuses sont habituées à cela, grâce à l'époque où elles jouaient dans des équipes de garçons.»

Emma Ingold, attaquante: «Comme nous avons l'habitude de jouer dans des équipes de gars, il serait logique d'autoriser les checks.»

Mara Frey, attaquante: «Tant que ce n'est pas autorisé au niveau international, il serait intéressant de voir comment les arbitres réagissent lors des tournois. C'est pourquoi, les règles me conviennent comme actuellement.»

Lena-Marie Lutz, attaquante: «Je trouve que ce projet pilote est une idée cool. Les femmes jouent contre les femmes, c'est physiquement équilibré. Nous avons délibérément choisi le hockey, les bodychecks en font partie et rendent le sport plus attrayant. C'est aussi pour cela que je me réjouis des tournois internationaux.»

Stefanie Wetli, défenseure: «Ce que fait la Suède est un début cool. Dans notre ligue, la différence d'âge est peut-être un peu plus grande. Mais nous sommes déjà habituées à cela du temps de la relève. On va simplement différemment dans le coin, parce qu'on sait que quelqu'un va venir.»

Alina Marti, attaquante: «Ça nous aiderait au niveau international. Là-bas, il nous faut à chaque fois quelques shifts avant de nous y habituer.»

Zoé Merz, attaquante: «La Suède est bien partie, sans les checks au milieu de la glace. On joue au hockey, mais il ne faut pas que ça domine.»

Nele Bachmann, défenseure: «Je trouverais ça super cool que les checks soient autorisés. Cela rendrait notre ligue meilleure. Dans la relève, avec les garçons, nous apprenons à faire des charges. Ce serait en outre une bonne préparation pour les tournois internationaux.»

Rahel Enzler, attaquante: «Soit on l'introduit au niveau international, soit on le laisse tel quel. Notre jeu est simplement différent, plus tactique.»

Nadine Hofstetter, défenseure: «Je joue depuis si longtemps au hockey féminin et je suis éloignée des équipes de garçons que je ne sais pas si je suis pour ou contre. D'un côté, ce serait bon pour la ligue, mais d'un autre, les différences de niveau entre les joueuses sont assez grandes.»

Des charges illégales… ou presque

Enfin, pas totalement, puisque le contact physique est autorisé sous certaines conditions (règle 101.1 de l'IIHF): «Lorsque deux joueuses patinent après le puck, il leur est permis de se pousser l'une l'autre et de s'appuyer l'une contre l'autre, à condition que la possession du puck reste le seul objectif des deux joueuses.» Faire cela contre la bande n'est toutefois pas autorisé.

Lors des tournois internationaux, les Suissesses sont régulièrement confrontées à une manière de se comporter plus brutale, qui est majoritairement tolérée par les arbitres. Les observateurs des matches olympiques de notre équipe nationale à Pékin contre le Canada ou la Finlande ont souligné que la plupart des mises en échec observées pendant les JO seraient sanctionnées comme des «mises en échec illégales» en Suisse. À ce sujet, l'entraîneur de l'équipe nationale Colin Muller ne se cache pas: «Mon équipe doit être prête à jouer physiquement. À sa manière, cela a toujours fait partie du hockey féminin.»

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