En entrant sur la glace des Vernets ce mercredi soir, Sakari Manninen symbolisait, à lui seul, les attentes de renouveau qui planent sur les Aigles en ce début d'année. Le Finlandais, suspendu pour cinq rencontres en championnat après sa charge contre un arbitre, avait beaucoup à se faire pardonner. Mais autre compétition, autre réalité, sa punition n’était pas en vigueur en Champions Hockey League.
Genève-Servette avait donc rendez-vous avec les ZSC Lions, pour une demi-finale à la sauce helvétique. Face à des Zurichois qui calent en National League depuis le départ de Marc Crawford (4 défaites en 5 matches), les hommes de Yorick Treille avaient l'occasion de prendre une bouffée d'air frais.
Zurich frappe d'emblée
Avec très exactement 3781 spectatrices et spectateurs aux Vernets, l'affluence était relativement timide face à l'enjeu et les rêves d'une seconde finale européenne d'affilée également. Et pour cause, les supporters ont été cueillis à froid par Yannick Zehnder, qui ouvrait le score dès la 2ème minute pour Zurich.
Volontaires, mais peu tranchants, à l’image de ce bon tir de Chanton repoussé par la jambière de Hrubec, les Genevois ont bien cru égaliser par Markus Granlund à la 9ème minute, mais les arbitres ont annulé la réussite après visionnage de la vidéo, en raison d’un hors-jeu.
Alors que l’on aurait pu espérer voir les Aigles s’accrocher après ce réveil encourageant, ce sont les Zurichois qui mettaient le deuxième par Nicolas Baechler (10ème). En supériorité numérique, les joueurs de Yorick Treille ne parvenaient pas à réduire l’écart avant la pause. Le «Z», sans être transcendant non plus, était chirurgical.
Raanta pour Mayer
D’autant que la seconde période débutait exactement sur les mêmes bases, Mikko Lehtonen inscrivant le 3-0 pour les visiteurs dès la 22ème minute. Michael Loosli faisait ensuite retentir la sirène des Vernets, mais l’arbitre allemand André Schrader était catégorique: le puck n’avait pas franchi la ligne.
Difficile pour les Aigles de faire preuve d’abnégation face à des Lions qui mettaient ensuite le quatrième par Balcers en supériorité numérique, après une superbe triangulation. Robert Mayer prenait alors logiquement la place d’Antti Raanta dans la cage, sous les acclamations du public genevois. La mi-match n'était pas encore franchie, et le déclic pouvait encore être provoqué.
Le public s'amuse
Mais c'est tout le contraire qui s'est produit puisque les Aigles ont alors véritablement sombré, encaissant une nouvelle réussite de Balcers alors que Chanton était sur le banc d'infamie (30ème). Derek Grant y allait aussi de son but et les ZSC Lions menaient alors 6-0.
Dans ces conditions, le public des Vernets préférait sortir téléphones et briquets en simulant çà et là des explosions de joie après des décomptes dignes du Nouvel An. Sur la glace, l'ambiance était en revanche moins bon enfant, Miranda étant renvoyé aux vestiaires pour un vilain coup de crosse sur Lehtonen. Indisciplinés, les Genevois n'étaient plus en mesure de réagir.
Le troisième tiers avait donc logiquement des allures de remplissage, même si Eric Schneller parvenait à sauver l'honneur pour les Grenat. Dans une fin de match hachée par de nombreuses pénalités, Robert Mayer réalisait deux bonnes parades à 3 contre 5, comme pour rappeler qu'il y a encore un second match à jouer.
Zurich prend quoi qu'il en soit une très sérieuse option sur une qualification en finale de Champions Hockey League. Avant cela, il leur faudra à nouveau affronter Genève lors du match retour, ce sera le 21 janvier à la Swiss Life Arena. Les Aigles auront besoin d'un petit miracle pour s'en sortir.