Kevin Schläpfer, directeur sportif
«À Langenthal, nous sommes en état de choc»

En tant que directeur sportif et de figure historique du hockey suisse, Kevin Schläpfer (53 ans) est le visage du SC Langenthal. Le retrait du club de la Swiss League l'a évidemment touché. Interview.
Publié: 08.12.2022 à 21:40 heures
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Depuis l'été 2019, Kevin Schläpfer est le directeur sportif du SC Langenthal.
Photo: Marc Schumacher/freshfocus
Marcel Allemann

Kevin Schläpfer, mercredi, il a été rendu public que le SC Langenthal cesserait d'être professionnel à la fin de la saison et serait volontairement relégué. Comment avez-vous vécu ces derniers jours?
Nous sommes tous en état de choc à Langenthal. Car jusqu'à la communication officielle, tout le monde espérait encore qu'il y aurait une solution pour que le SCL puisse rester en Swiss League.

Quelles ont été les réactions des joueurs?
Tout le monde est sous le choc, même si nous savions que l'avenir était incertain. On a du mal à croire que Langenthal n'existera plus en Swiss League. Nous devons d'abord digérer tout cela. Le temps des discussions viendra ensuite.

Y a-t-il des joueurs qui sont désespérés?
Non, pas du tout. De toute façon, nous n'avons que deux joueurs dont le contrat se poursuit après cette saison. Il est donc encore trop tôt pour penser individuellement. Actuellement, l'annonce de ce mercredi est dans tous les esprits.

Allez-vous solder vos joueurs?
Non, ce n'est pas notre objectif. Nous voulons terminer la saison proprement, nous avons des contrats avec les joueurs jusqu'à la fin de la saison et leurs salaires sont garantis. Le fait que presque tous les contrats arrivent à échéance ne change pas grand-chose à leur situation de départ. Sauf que l'option d'un avenir à Langenthal disparaît. Mais nos joueurs doivent de toute façon se montrer sur leur meilleur jour et bien performer pour se mettre en lumière sur le marché.

Vous avez déjà assuré votre avenir en rejoignant Bâle la saison prochaine. C'était assez intelligent...
À ce moment-là, je ne savais pas que Langenthal allait prendre cette décision. Mais le club ne pouvait pas me donner de garantie lorsque j'ai dû prendre une décision. Je savais certes que le scénario d'un retrait existait. Mais à l'époque, je ne pouvais pas encore vraiment me l'imaginer.

Allez-vous emmener l'un ou l'autre de vos joueurs à Bâle?
Je ne peux pas l'exclure, sinon je mentirais. Mais actuellement, je n'y pense pas du tout. Ceux qui me connaissent savent que je suis toujours passionné par ce que je fais. Et c'est avec cette passion que je veux poursuivre cette saison avec Langenthal. Je veux aussi aider les joueurs à retrouver un emploi. Et ce, pour tous, pas seulement pour un ou deux des meilleurs. Et je veux aussi apporter ma contribution pour que la situation difficile du hockey sur glace suisse, dans l'interaction entre les ligues, s'améliore à nouveau. Après ce qui s'est passé chez nous à Langenthal, c'est plus important que jamais. Au final, nous sommes tous une grande famille.

Mais soyons honnêtes: la motivation de faire encore une bonne saison avec Langenthal doit être au plus bas pour les joueurs en ce moment!
C'est une phase difficile, c'est clair. Mais au bout du compte, il y a deux possibilités pour chacun: on peut s'apitoyer sur son sort ou se relever. Je n'ai probablement pas à répondre à la question de savoir ce que je choisis. Je le dirai aussi aux joueurs et j'espère que tous me suivront. À la fin, nous pouvons encore réaliser quelque chose de grand. Imaginez par exemple que nous atteignions la finale et que nous remplissions à nouveau le Schoren. Cela doit être notre motivation. Et si quelqu'un ne veut pas participer, qu'il parte! Car nous avons maintenant besoin de gens qui participent et non de ceux qui baissent la tête.


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