La scène se déroule en toute fin de match, mercredi soir. Zurich n'est plus mené que d'une longueur et pousse pour égaliser à moins de dix secondes de la sirène finale. Sur un arrêt de jeu, Marc Crawford s'agite. Il demande avec virulence de contrôler le temps restant à l'horloge. «Check the clock!». Jusqu'ici tout va bien, malgré la haine dans ses yeux.
La suite est bien moins glorieuse pour l'entraîneur des ZSC Lions. S'adressant à l'arbitre finlandais Mikko Kaukokari présent juste devant le banc, le Canadien lui dit qu'il a tout fait pour Bienne - «You've done everything for them» - et le traite de «cocksucker» que l'on peut librement traduire par «suceur de bites». Visiblement, le directeur de jeu n'a pas entendu les paroles du technicien. Il aurait dû écoper d'une pénalité de match et être renvoyé aux vestiaires.
Plus que du trash talk
Si les arbitres l'ont raté, ce n'est pas le cas des caméras de MySports. C'est par ce biais que Denis Vaucher, directeur de la Ligue, a eu vent de cette histoire. «J'ai effectivement vu cela, remarque le dirigeant. Marc Crawford a franchi une ligne rouge avec ces propos discriminatoires.»
Car le but n'est pas d'enlever les émotions du hockey sur glace. Il n'est pas rare de voir les joueurs et/ou entraîneurs s'adresser avec un langage fleuri au corps arbitral. «Dans le feu de l'action, on peut dire 'fuck' ou d'autres mots du style, poursuit Denis Vaucher. Mais lorsque l'on s'attaque personnellement à l'arbitre comme c'est le cas ici, c'est plus que du trash talk.»
Le dirigeant a personnellement demandé l'ouverture d'une enquête contre Marc Crawford pour cette séquence. «Le dossier est désormais dans les mains du juge unique qui déterminera s'il a enfreint les règles ou non.»
Ce n'est pas la première fois que Marc Crawford fait le «show» contre le HC Bienne. Il y avait eu la mythique prise de bec entre lui et Kevin Schläpfer lors des play-off 2015 et le fameux «Look at you Hollywood» lancé à l'exubérant coach seelandais. À l'époque, la scène était bon enfant. Celle qui s'est déroulée mercredi soir, hélas, est d'un tout autre genre.
