Se morfondre? Ce n’est pas le genre de Tristan Scherwey, l’attaquant international du CP Berne. «Je suis quelqu’un de posé, de joyeux et je fais confiance à mon destin», remarque le Fribourgeois de 30 ans, qui a dû tirer un trait sur son rêve de disputer les Jeux olympiques de Pékin.
Ses problèmes commencent en novembre dernier lors d’un match face à Lausanne. Arrivé à grande vitesse, Tristan Scherwey veut freiner, mais son patin se coince dans une rainure et se bloque. Son pied l’inquiète, mais il ne consulte le physiothérapeute que deux semaines plus tard. «Habituellement, ces douleurs disparaissent», se souvient-il. Mais la situation s’aggrave.
Le quintuple champion national rejoint tout de même le camp de l’équipe nationale, mais le même pied est à nouveau touché lors du premier entraînement avant le tournoi à domicile à Viège, en décembre. Une IRM révèle alors qu’il s’est déchiré les ligaments. Les médecins proposent une pause de six semaines. Il ne l’entend pas de cette oreille. «Je pensais aux Jeux olympiques et j’avais des matches importants à jouer avec mon club», poursuit-il.
«Je n'en pouvais plus»
Seul un de quatre matches prévus avant Noël a pu avoir lieu. La raison? Le coronavirus qui a frappé les adversaires des Ours. Contre Rapperswil., dès le premier engagement, Scherwey s’est à nouveau fait mal au même pied. «J’ai joué jusqu’au bout. Il y a eu ensuite les fêtes de fin d’année, puis notre quarantaine en janvier. Je n’en étais pas mécontent, car j’ai ainsi pu récupérer. J’étais confiant après cette pause.»
Mais le malheureux se réjouit trop tôt. Dès le premier match après la pause face à Zurich, il souffre une nouvelle fois: «Les douleurs étaient tellement fortes que je n’en pouvais plus.» Après une nouvelle IRM, le joueur de 30 ans n’a plus le choix, il doit se faire opérer et arrive à la conclusion qu’il ne participerait pas à ses deuxièmes Jeux olympiques.
«La cuisine était délicieuse»
«Cela m’a fait un choc», se remémore-t-il. Mais comme à son habitude, il ne se plaint pas: «Je suis extrêmement reconnaissant de la manière dont on s’est occupé de moi à l’hôtel.»
À l’hôtel? «J’ai dit hôtel? Je voulais dire l’hôpital!» Scherwey a manifestement apprécié son passage sur le billard: «Je suis très satisfait de ce qu’a fait Lars Frauchiger, le spécialiste du pied qui s’est occupé de moi. C’est un type cool. En outre, la cuisine était délicieuse. Il y avait trois menus au choix. Et on pouvait commander à la carte. Je ne m’y attendais pas, mais j’ai été gâté pendant une semaine, je suis même resté un jour et demi de plus.»
Depuis samedi, Tristan Scherwey est débarrassé de son plâtre. L’attaquant manquera encore environ un mois au SCB. Mais dès la semaine prochaine, il pourrait rechausser les patins pour la première fois. Il suit les Jeux olympiques à la télévision. «Je vibre avec les gars, c’est évident!»