Il y a environ un mois, le retour éventuel de Gaëtan Haas au pays avait été évoqué par la presse alémanique. Après deux ans en Amérique du Nord, le joueur de centre allait-il revenir dans son club formateur? Passé l’étonnement initial, la rumeur s’est faite de plus en plus insistante. «Nous savions qu’en cas de retour en Suisse, il aurait envie de revenir à Bienne», nous a confié Martin Steinegger. Quelques rencontres en ville durant les vacances du joueur ont convaincu le directeur sportif seelandais de la réelle possibilité de le voir poser ses affaires dans les vestiaires de la Tissot Arena. «Ces quatre années depuis son départ à Berne puis à Edmonton, cela semblait en tout cas possible. Mais il a fallu se montrer convaincant», précise-t-il.
Pour convaincre Gaëtan Haas de ne pas faire une infidélité au HCB, il y a forcément l’argument financier. Martin Steinegger ne s’en cache évidemment pas. Il faudrait être naïf pour croire le contraire. Mais pas que. «Je pense que c’était un paquet global qui l’a intéressé, enchaîne-t-il. D’une part, il avait envie de revenir à Bienne et sa famille se trouve ici. J’ai aussi l’impression qu’il se verrait bien vivre ici après sa carrière. C’est un tout.» Dans cette optique, Martin Steinegger n’a pas hésité à lui offrir un contrat de longue durée. Lié pour cinq ans avec le HCB, Gaëtan Haas sait donc qu’il y jouera au minimum jusqu’à 35 ans. «Je pense que c’est un des arguments qui a fait en sorte qu’il vienne chez nous», admet «Stoney».
«Pas comme Jonas Hiller»
Depuis 2012 et son entrée en poste, l’ancien défenseur a réalisé plusieurs jolis coups sur le marché. Il y a eu Damien Brunner, notamment. Mais surtout Jonas Hiller en 2016. C’est cette signature qui avait fait passer le club biennois dans une autre dimension. «Je ne comparerais toutefois pas la signature de Gaëtan à celle de Jonas, précise Martin Steinegger. Avec Hiller, nous avons surpris tout le monde. Personne n’imaginait Bienne capable d’engager un tel joueur.» À cette époque, le club biennois est en effet passé dans une autre dimension.
Une dimension qui lui permet, désormais, de régater avec d’autres pour les joueurs majeurs. «Maintenant je suis aussi conscient du fait que l’aspect géographique nous a aidé pour attirer Gaëtan, au contraire de Jonas Hiller, concède-t-il. Mais auparavant, Bienne n’arrivait pas à s’aligner dans ce genre de cas. C’est exceptionnel d’avoir réussi cette signature.»
Retour en NHL?
Est-ce à dire que Gaëtan Haas a tiré un trait sur la NHL? Formellement, non. Si un club de NHL veut s’attirer ses services, il peut le faire jusqu’au 15 août prochain, date limite fixée dans l’accord entre la National League et le championnat nord-américain. Dès lors, Bienne pourrait-il bénéficier d’une licence supplémentaire pour un joueur étranger comme Zurich y a eu droit la saison dernière? «Oui, nous a confirmé la ligue. C’est le cas car il remplit tous les critères. Non seulement il est au bénéfice d’un contrat valable avec le HC Bienne, mais il a en outre disputé les 50 matches règlementaires dans la ligue.»
C’est ce dernier point qui différencie Gaëtan Haas de Mirco Müller, le défenseur qui s’est engagé avec Lugano récemment. Au bénéfice d’un contrat de six ans avec les Tessinois, l’arrière peut, lui aussi, s’engager jusqu’au 15 août en Amérique du Nord. Mais comme il n’a jamais joué en première division suisse, son cas sort du cadre fixé dans ce règlement accepté par les clubs la saison dernière. Une telle éventualité ne permettrait pas au club tessinois d'enrôler un étranger supplémentaire.
Mais Martin Steinegger ne s’embarrasse pas de ce genre de considérations. «Pour tout vous avouer, je ne me suis pas trop inquiété du statut de Gaëtan s’il venait à quitter Bienne pour la NHL, rigole-t-il. Nous en parlerons si cela devait arriver.» Toujours est-il que Gaëtan Haas est bel et bien de retour et effectuera ses premiers entraînements avec son équipe de coeur la semaine prochaine.