Si seulement il pouvait en vouloir à ses joueurs. Blâmer leur manque d’intensité ou leur envie de bien faire. Mais Patrick Emond, coach de Genève-Servette, n'a rien à reprocher à ses joueurs. «L’effort est là, appuie-t-il quelques minutes après la défaite. J’ai vraiment l’impression qu’ils ont tout donné pour gagner.» Tout donné et même un peu plus. Combien d’occasions franches ont-ils manquées dans les dernières minutes et sur les innombrables minutes de power-play?
Mais lorsqu’une équipe a les deux patins dans les sables mouvants, chaque mouvement semble les enfoncer encore davantage. Et ce jeudi soir, c’est comme si les «Dieux du hockey» s’étaient amusés à jeter un sort aux patineurs des Vernets (et comme le club célébrait Halloween, c’était le meilleur moment pour le faire…). «Au lieu de trouver un moyen de gagner des matches, on trouve toujours un moyen de perdre», se désespère Patrick Emond.
«Tout le monde veut bien faire»
Ce but de Jiri Sekac à la 59e minute alors que Genève était en supériorité numérique est venu couper les jambes des Grenat. 2-3 et rideau. Un scénario de film d’horreur parfaitement adapté à la soirée, où zombies et monstres en tous genres ont hanté les Vernets. «On multiplie les erreurs individuelles, martèle Noah Rod. Une ou deux fois, je veux bien. Mais là, ça n’est plus possible.» Le capitaine aurait aimé célébrer autrement son nouveau contrat de cinq ans avec le GSHC.
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Avec son «C» sur le poitrail peut-il faire quelque chose pour que la roue tourne? «Oui, bien sûr. Mais au bout d’un moment je suis un être humain. Cela doit venir de tout le monde.» Mais le plus Genevois des Neuchâtelois sait que personne ne triche. «Je sais que de l’extérieur ça peut sonner bizarre, précise-t-il. Lorsque je viens chaque matin à la patinoire et que je vois les gars bosser, je suis convaincu que tout le monde à envie de bien faire. Que tout le monde veut s’en sortir.»
Quelles solutions?
Désormais, Genève-Servette compte 11 points de retard sur Lausanne, son adversaire du soir, qui est dans le bon wagon. L’occasion était idéale de se relancer. Dans pareille situation, quelle solution reste-t-il? Forcément, la question d’un éventuel licenciement de Patrick Emond va se poser en haut lieu dans les bureaux des Vernets. Si elle n’est pas déjà ouvertement sur la table. Mais ce GSHC, même en pleine tempête, ne semble pas donner les signaux d’une équipe qui a décidé de jeter son leader par-dessus bord.
Cela fait désormais plusieurs semaines que le discours se veut résolument optimiste. Ce fameux déclic aurait pu venir quelques fois déjà. Mais ça n’est jamais arrivé. Alors que ce derby romand avait tout pour lancer la machine genevoise, il a fini par plonger encore plus les Aigles dans la crise. Car même si la panique ne semble pas à l’ordre du jour, il va tôt ou tard falloir que les Grenat ramènent quelques points pour éviter de vivre une saison catastrophique.
«Si je n’y croyais pas, je ne serais plus là», a martelé Patrick Emond. Reste à espérer pour lui que la décision ne soit pas prise en son nom ces prochains jours.