Au cours des vingt dernières minutes de jeu, Joel Genazzi est passé par tous les états d'âme. Pénalisé pour quatre minutes, le No 79 a vu depuis la prison l'égalisation des Langnau Tigers en début de troisième période.
Malheureux en début de tiers, le défenseur a été l'homme providentiel en égalisant à la 57e minute. C'est grâce à lui que son équipe a eu une chance de s'imposer en prolongation. Ce que le LHC a fait grâce à Michael Raffl. De quoi soulager l'arrière. Interview pleine d'introspection. Comme d'habitude avec Joel Genazzi.
On peut dire que ce but, c'est ton moment le plus important de ta saison?
Dans le sport, le moment le plus important, c'est toujours celui que tu es en train de vivre. Donc pour répondre à ta question: oui. Mais c'était juste... Je ne sais pas comment dire. Franchement j'ai douté durant cette soirée. Lorsque j'étais sur le banc des pénalités, je me suis demandé ce que c'était pour une saison que j'étais en train de vivre. J'ai l'impression d'avoir eu beaucoup de malchance et je me suis dit que c'était le moment de changer cela.
Ce shoot est venu comme une libération, non?
Oui, j'ai eu cette passe parfaite et mon shoot est parti exactement comme je le voulais. Pour une fois! Cela me fait vraiment du bien. Mais aussi à toute l'équipe. Pour tout te dire, je suis encore un peu déçu de la pénalité que je prends et donc mon sentiment est un peu partagé malgré la victoire.
Si l'on y pense, ce dernier tiers-temps est assez fou pour toi.
Dans une rencontre, il y a toujours des hauts et des bas. Aujourd'hui, je n'ai pas disputé mon meilleur match même si j'ai marqué. Mais je suis juste content d'avoir su réagir pour aider l'équipe. Parce que je peux te dire que sur le banc des pénalités, tu es vraiment mal quand tu fais une faute inutile. Enfin... Pas inutile, mais j'ai mal lu le jeu et derrière, ils ont pu marquer. Donc c'est cool d'avoir pu me rattraper.
Comment tu abordes ces matches aussi importants?
Franchement? Je les adore. Bon... il faut dire que dans ma carrière, j'ai souvent été dans des situations pareilles entre mes saisons à Langnau et Lausanne. J'ai un peu d'expérience. Mais tu ne peux pas te mettre de pression. Il faut adorer ce challenge, sinon tu te casses mentalement.
Tu vas pas nous faire croire que tu ne regardes pas le classement, par contre?
Bon... Toi, tu es journaliste, tu fais ton boulot. Nous, on doit être plus bête que ça. Penser au prochain match et pas plus loin. Si on le gagne comme aujourd'hui, il faut rester humble. Nous avons pour une fois trouvé la solution et nous avons le droit d'être contents. Mais il ne faut pas s'enflammer. Idem lorsque l'on perd. Il ne faut pas se laisser distraire et rester dans le moment présent et continuer d'y croire.
Ce samedi soir, Langnau a mis de jolis buts. Mais Lausanne en a mis un de plus même s'ils étaient moins beaux. Ca te convient comme analyse?
Oui, mais c'est le système de notre entraîneur qui veut ça. Il y a toujours deux gars devant la zone du gardien et cela nous permet de nous créer des chances avec les rebonds. Ce soir, nous avons beaucoup travaillé. C'est beau lorsque cela paie quand tu bosses dur non?