La première rencontre de la série de quart de finale entre Fribourg et Lausanne n'a pas atteint des sommets techniques. Fribourg Gottéron était toutefois assez bien en place pour n'accorder qu'un minimum de place aux attaquants lausannois. Suffisant pour s'assurer un premier point lors d'une rencontre marquée par une scène pour le moins litigieuse.
On résume la soirée.
Les hommes du match
⭐⭐⭐⭐⭐
C'est la ligne du No 23 qui a eu la tâche hautement délicate de se frotter shift après shift au premier trio lausannois. Face à Damien Riat, Jiri Sekac et Jason Fuchs, la triplette articulée autour du Soleurois n'a que rarement été mise hors de position. Mieux, le joueur de centre a gagné sur le terrain physique face au top scorer adverse. Il sera intéressant de voir si John Fust cherchera une solution pour contourner cette ligne dès dimanche à Lausanne. Pour mémoire, c'est Christian Dubé qui avait le droit de décider du dernier changement. Dans un style de rencontre qui s'apparente à un jeu d'échecs, c'est un détail qui a une vraie importance. «Je suis très satisfait de leur travail, a précisé Christian Dubé. Mais Lausanne ne se résume pas à un joueur ou à une seule ligne. Le travail défensif était globalement très bon.»
⭐⭐⭐⭐
Depuis sa première saison dans l'élite, jamais Andrei Bykov n'avait été aussi discret que cette année. Dans un rôle moins offensif, le No 89 des Dragons n'a inscrit que neuf points. Pour ce premier match des play-off, il était à nouveau aligné sur une quatrième ligne et en box-play. Cela ne l'a pas empêché de marquer un but (le 2-0) et de se créer une seconde très grosse occasion peu après. Il n'avait plus marqué depuis huit matches et une victoire 6-3 face à... Lausanne. Son rush pour le 2-0 a permis à son équipe de passer une fin de soirée plus tranquille.
Au passage, il nous a gratifié d'une célébration qui a dû faire plaisir aux photographes.
⭐⭐⭐
La machine lausannoise était assez enrayée durant ce premier acte. Surtout d'un point de vue offensif. La première ligne étant muselée, le second trio s'est créé quelques occasions de buts grâce, notamment, à la vision du jeu d'Andy Miele. Il devra tout de même monter un peu les tours à compter de dimanche s'il veut vraiment épauler le premier trio.
⭐⭐
Le gardien zurichois n'a pas forcément eu le match le plus difficile de sa carrière. Mais Reto Berra n'a quasi jamais relâché le moindre puck. En play-off lorsque les émotions sont à fleur de peau, cette propreté permet à toute sa défense de jouer de manière plus sereine. Au final, le dernier rempart de Fribourg Gottéron a réalisé un blanchissage et n'a jamais paru hors de position durant toute la soirée.
⭐
Difficile de sortir un autre nom lausannois. Les défenseurs les plus en vue (Marti, Gernat, Frick) ont également une part de responsabilité sur les deux buts adverses. Tim Bozon, lui, s'est montré remuant même s'il n'a pas eu de succès. Il aurait même mérité un peu plus de glace que les 11 minutes qui lui ont été accordées.
Le fait de match
Impossibe de résumer ce match sans parler de la scène de la 34e minute. Sur un contre lausannois, Christoph Bertschy parvient à tromper Reto Berra. 2-1? Non! Les arbitres ont immédiatement sifflé pour signaler... une obstruction d'Andy Miele sur David Desharnais à dix mètres de l'action. Deux choses retiennent l'attention: 1. Pourquoi siffler cette obstruction? 2. Est-on vraiment sûr que c'est Miele qui fait faute sur Desharnais et pas l'inverse?
Ce coup de sifflet incompréhensible a coupé les pattes des Vaudois. Cela ne veut pas dire que sans cette action litigieuse les Lausannois seraient forcément revenus, mais sur ce coup Fribourg s'en est drôlement bien sorti.
La phrase de la soirée
«On peut discuter de la décision. Elle a sûrement eu un effet. L’arbitre s’est excusé en disant qu’il avait commis une erreur. C’est un match de play-off. Une erreur comme ça ne devrait pas se produire». John Fust, entraîneur du Lausanne HC n'était pas satisfait de l'arbitrage sur cette scène litigieuse de la 34e minute.
L'image de la soirée
En fin de match, Chris DiDomenico a été envoyé contre la bande par Andrea Glauser. Un contact pas forcément fautif. Cela a toutefois eu le don d'énerver le Fribourgeois. «Ce sont les play-off, il faut s'attendre à ce que le jeu monte d'un cran ou deux au niveau de l'intensité, nous a-t-il confié. Mais je n'ai pas été surpris par l'impact physique. C'était un bon match de play-off.»
C'est une charge sur lui qui a valu à Aurélien Marti une pénalité donnant lieu à l'ouverture du score de Fribourg Gottéron. «C'était un petit peu tard, c'est vrai, a confessé le coupable. Mais il n'y a pas grand-chose.» Les chemins des deux hommes pourraient bien se recroiser tôt ou tard.