Quelques minutes après la belle victoire de Genève-Servette à Zoug (1-5), une silhouette longiligne est entrée dans le vestiaire des Grenat. Cette apparition a été suivie d’un énorme bruit, d’applaudissements et de cris. Eric Fehr, qui part ce vendredi pour la Russie et Kazan, où il a signé jusqu’au terme de la saison, était venu faire une visite surprise à ses anciens coéquipiers.
«Cet accueil m’a vraiment touché, nous a confié le Canadien. J’ai passé de beaux moments avec ces gars et Genève garde une place spéciale dans mon cœur.» C’est d’ailleurs avec le maillot grenat que le joueur de centre avait mis un terme à sa carrière, au printemps dernier. «Je me suis toujours maintenu en forme au cas où, a-t-il précisé. Je savais qu’il existait une possibilité que les Jeux olympiques se disputent sans les joueurs de NHL. Dans ce cas, j’avais envie de tenter ma chance.» L'annulation est tombée en début de semaine: Eric Fehr vise désormais une place dans l'effectif canadien à Pékin.
Tout au long de sa riche carrière, l'attaquant a remporté une Coupe Stanley et disputé des tonnes de matches en NHL (772). Mais depuis les M17, il n’a plus jamais porté le maillot à la feuille d’érable. «Je n’étais pas un suffisamment bon joueur de NHL pour prétendre à une place dans le vestiaire de l’équipe olympique, a rigolé Eric Fehr. Alors cette année, c’est peut-être la bonne occasion.»
Il aurait dû jouer la Spengler
Son processus de remise en forme, il l’a entamé par une participation à la Channel One Cup, un tournoi international où il a joué pour le Canada. «Je devais ensuite rejoindre le Team Canada lors de la Coupe Spengler, a-t-il détaillé. Mais malheureusement, le plan ne s’est pas déroulé comme prévu.»
En début de semaine, l’annonce est tombée: il terminera la saison avec AK Bars Kazan. «Je ne connais rien du tout de cet endroit, rigole-t-il. Je suis allé voir sur internet, mais j’avoue ne pas trop savoir où je mets les pieds.» Il décolle ce vendredi pour rejoindre le Tatarstan. «Je ne sais pas encore à quelle date je disputerai mon premier match, détaille-t-il. Cela va dépendre de la rapidité avec laquelle je me remets dans le rythme. Mais je me sens bien et je suis en bonne forme. Je pense que cela pourrait aller assez vite.»
«Genève? Pas le bon timing»
Ce qui lui manque le plus? Les matches. «Tu peux t’entraîner tout ce que tu veux dans ton coin, rien ne remplace l’intensité des rencontres officielles. C’est pourquoi je pense encore avoir besoin d’un peu de temps pour être au top niveau.» Genève n’aurait pas été un chemin moins compliqué pour poursuivre sa remise en forme? «Les quatre étrangers en place actuellement font un excellent travail, lance-t-il. Nous en avons discuté, mais ce n’était pas le bon timing.»
Aux alentours du vestiaire, la présence d’Eric Fehr semble générer une certaine agitation. Plusieurs joueurs passent et l’interpellent. Sami Vatanen, qui n’était pas présent la saison dernière, passe près de lui. «Content d’avoir fait ta connaissance, a poliment lâché le défenseur finlandais. Bonne chance pour la fin de ta saison et peut-être qu’on se reverra aux Jeux olympiques!» C’est sûr, les JO de Pékin sont bien la priorité d’Eric Fehr.