Eviter reports et quarantaines
Comment le hockey suisse veut mettre la pandémie hors-jeu

L'exercice 2020-2021 a été émaillé par de nombreux reports de dernière minute en raison des quarantaines à répétition. La Ligue suisse de hockey a bon espoir d'éviter de revivre une saison cauchemardesque. Voici comment.
Publié: 03.08.2021 à 15:21 heures
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Dernière mise à jour: 03.08.2021 à 15:34 heures
Photo: freshfocus
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Grégory BeaudJournaliste Blick

«CovidUpdate». L'apparition de ce terme sur les réseaux sociaux officiels de la National League était synonyme de report de match. Et la saison 2020-2021 a vu les «CovidUpdate» se succéder à un rythme fou. Plusieurs équipes ont même multiplié les quarantaines à la suite de cas de coronavirus dans leur vestiaire.

Avec l’arrivée de la vaccination à large échelle, va-t-on éviter de revivre pareille situation? Pour Denis Vaucher, Directeur de la National League, il le faut: «Avec le retour des spectateurs, nous ne pourrons plus reporter un match le jour même comme ce fut le cas la saison dernière. L’aspect organisationnel sera autrement plus complexe et donc il faut à tout prix éviter que cela arrive.»

Certificat en tout temps

Pour ce faire, la National League a recommandé aux joueurs de se faire vacciner. «Mais il n’y a aucune obligation, poursuit le dirigeant. Nous ne pouvons pas l’imposer. Cela doit se faire sur base volontaire.» La National League a par contre établi un concept cadre de protection où l’on peut lire ceci: «Tous les joueurs, entraîneurs et membres du personnel doivent avoir un certificat Covid valide à tout moment».

Les sportifs seront traités de la même manière que les spectateurs, en somme. Ils devront soit être vaccinés, guéris ou présenter un test négatif de moins de 72 heures (PCR) ou 48 heures (antigénique). Mais Denis Vaucher précise: «Il s’agit là du concept au moment où nous nous parlons, mais vous avez probablement remarqué qu’il y a un débat actuellement sur ce certificat. Est-ce qu’un test antigénique datant de moins de 48 heures sera encore suffisant en septembre? Ou ce certificat sera-t-il supprimé? Nous devrons également nous adapter.»

Le but: 80% de vaccinés

Selon nos informations, la vaccination va bon train dans les clubs et Denis Vaucher espère une couverture vaccinale aussi élevée que possible pour s’ôter une épine du pied. «Nous n’avons pas encore pris une décision formelle, mais si douze joueurs et un gardien de but sont à disposition d’un club malgré une quarantaine, les matches devraient pouvoir se jouer.» La saison dernière, c’était également la même condition qui était requise. Cela n’a jamais été réellement appliqué puisque les quarantaines étaient systématiques en l’absence d’un vaccin.

Il y a trois exceptions à cette obligation de présenter un certificat covid: le service de sécurité, tant les bénévoles de la table de marque que les placeurs ainsi que le service de gastronomie (restaurants et buvettes). «Les clubs ont attiré notre attention sur le fait qu’il était difficile de recruter des gens pour ces tâches, détaille Denis Vaucher. C’est pourquoi un concept de sécurité sera mis en place au cas par cas qui peut soit passer par le port du masque ou, là aussi, le certificat Covid.»

Le dirigeant espère voir 80% des patineurs passés par la «case piqûre» pour vivre une saison moins compliquée. «Seuls les joueurs qui sont vaccinés éviteront la quarantaine en cas de contamination dans le vestiaire, précise-t-il. Les autres devront se mettre en isolation.» C’est justement cette raison qui pousse certains clubs à inciter leurs salariés à se faire vacciner. «C’est forcément plus simple, d’ailleurs une bonne majorité de l’équipe est vaccinée, nous confie-t-on du côté de Genève-Servette. Nous respectons toutefois le souhait de ceux qui ne veulent pas le faire. Ils sont conscients des difficultés que cela représente avec les nombreux tests et la possible quarantaine.»

Lausanne bon élève

A Fribourg, Raphaël Berger parle d’une «excellente couverture vaccinale». Le directeur général a, lui aussi, incité ses joueurs à franchir le pas. «Nous mettrons à disposition les infrastructures pour ceux qui voudront se faire tester, mais cela risque d’être à leurs frais.» Ajoie, nouveau venu dans l’élite, a également pu compter sur une réponse positive de ses employés. «Il en reste quelques-uns qui ne sont pas vaccinés, mais nous les avons sensibilisés sur les conséquences de ne pas être vacciné, précise Vincent Léchenne, directeur sportif et entraîneur assistant du HCA. Finalement, c’est plus compliqué en ce qui concerne les gens qui sont employés chez nous avec un petit pourcentage. Je comprends que ceux qui sont réticents n’aient pas envie de le faire.»

Le Jurassien précise: «Ceux qui ne seront pas vaccinés devront aller trois fois par semaine à la pharmacie. Je ne sais pas s’ils auront vraiment envie de le faire sur le long terme.» Lausanne, de son côté, est le meilleur élève romand en matière de vaccination. Contactée, la formation de la Vaudoise aréna nous confirme que: «L’équipe - staff inclus - sera à 100% vaccinée d’ici le début de saison. Pour l'heure, seule une poignée de joueurs attend encore sa seconde dose.» Bienne, pour sa part, n'a pas (encore) répondu à nos sollicitations.

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