Chris DiDomenico ne fait jamais les choses à moitié. Lorsqu'il est bon, il est TRÈS bon. Mais lorsqu'il sort du match, il passe totalement à côté. Mardi soir, lors de la rencontre de Champions League perdue face à Munich (2-4), «DiDo» était semble-t-il dans un mauvais état d'esprit. Frustré par le jeu physique des Allemands, il a «vrillé» dès la fin de la première période.
Au menu: multiples pertes de puck en transition, couverture défensive laxiste voire totalement inexistante et, évidemment, nombreuses provocations. Il a passé plus de temps à vouloir se battre avec ses adversaires qu'à tenter d'aider son équipe à jouer au hockey. Lorsqu'un joueur ressemble à un fêtard en fin de soirée prompt à jouer des coudes, c'est rarement un bon signe.
Et c'est bien là tout le problème avec Chris DiDomenico. S'il était d'humeur égale, il ne jouerait probablement pas en Suisse. Il a tout pour évoluer en Amérique du Nord et y avoir du succès.
Problème avec la pression?
En engageant le Canadien il y a deux saisons, Christian Dubé savait pertinemment où il mettait les pieds. À Langnau, l'ailier n'était pas un enfant de choeur et ses sautes d'humeur avaient coûté plusieurs défaites aux Emmentalois dont un mémorable match VII de play-off perdu à Lausanne au cours duquel il a, là encore, décidé de «dégoupiller».
«Je n'avais pas d'autre option que de le faire jouer même s'il était visiblement dans un mauvais jour, a regretté le coach après le match face à Munich. Lorsque tu perds Julien Sprunger sur blessure et que Daniel Brodin est malade le même soir, tu ne peux pas faire grand-chose pour essayer d'éviter une telle situation.» Il y a une certaine constante avec Chris DiDomenico. Lorsque l'enjeu augmente, il a tendance à vouloir trop en faire. Et à s'agacer lorsque cela ne tourne pas dans son sens. Avant le match couperet face à Munich, il avait déjà vécu une série de play-off ratée face à Genève-Servette, la saison dernière. Cinq matches et autant de soirs passés à impacter négativement son équipe. Bilan: 0 but, 2 assists et 20 minutes de pénalité.
Surenchère
Selon nos informations, Chris DiDomenico joue actuellement la montre et espère une revalorisation salariale. «Je laisse mon agent s'occuper de ça, nous a-t-il confié en marge de la rencontre face à Munich. Moi, je dois me concentrer sur mon jeu.» Il ne croyait pas si bien dire. Mardi, plusieurs clubs de National League avaient envoyé des émissaires dans les tribunes. Était-ce pour l'évaluer? Si tel est le cas, il y a fort à parier que les ardeurs ont été légèrement refroidies par sa «prestation». Selon «watson», Langnau et d'autres formations de l'élite lui font les yeux doux.
Et Fribourg? Si l'on ne regarde que les statistiques offensives, une prolongation est obligatoire. Avec 23 points (8 buts, 15 assists) en 22 matches, il est le meilleur compteur des Dragons. Mais il y a tout le reste. Certes, il amène une bonne dose de hargne qui pouvait faire défaut par le passé dans le vestiaire de la BCF Arena. Mais avec l'augmentation du nombre d'étrangers dans la ligue et avec l'arrivée de Christoph Bertschy dès la saison prochaine, ne serait-ce pas une bonne idée d'engager un autre profil que lui? Si Christian Dubé était en train d'hésiter à délier les cordons de la bourse pour le prolonger, nul doute que le match de mardi soir lui a donné envie de faire un double noeud et de considérer bien d'autres options. Et probablement des moins onéreuses, mais plus constantes dans la prestation.